Dans le cadre du projet «L'Accord de Paris en action: intensifier la restauration des forêts et des paysages pour mettre en œuvre les contributions déterminées au niveau national», financé par l'Initiative internationale pour le climat (IKI) du Ministère fédéral de l'Environnement, de la Protection de la nature, de la Sécurité nucléaire et de la Protection des consommateurs (BMUV), un atelier régional de renforcement des capacités pour les pays méditerranéens sur la restauration des paysages forestiers dégradés a été organisé par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en collaboration avec la Direction générale des forêts de Tunisie. L'objectif était de partager les connaissances relatives à la restauration des paysages forestiers méditerranéens dégradés, en mettant l'accent sur la manière d'évaluer, de planifier, de mettre en œuvre et de surveiller la restauration.

Cet atelier régional a été organisé avec l'appui technique et financier de diverses organisations internationales: le Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages de la FAO, le Comité des questions forestières méditerranéennes de la FAO - Silva Mediterranea; le Bureau national de la FAO en Tunisie; la Direction générale des forêts (DGF) de Tunisie, l'Association internationale des forêts méditerranéennes (AIFM), l'Alliance de «Bioversity International» et du Centre international d'agriculture tropicale (CIAT), l'Union pour la Méditerranée, le Bureau régional méditerranéen de l'Institut forestier européen (EFIMED) et l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Plus de 30 participants de cinq pays (l’Algérie, la Jordanie, le Liban, la Tunisie et la Türkiye) ont participé à l'atelier.

L'atelier a commencé par présenter le projet financé par l'IKI et sa composante régionale méditerranéenne, ainsi que l'état des ressources forestières méditerranéennes et de leur restauration. Le rôle de la région méditerranéenne dans la réalisation des engagements mondiaux et de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030) a également été abordé. Après cette introduction générale, une session plus technique a été menée par l'UICN, qui a présenté la méthodologie d'évaluation des opportunités de restauration (MEOR), ses différentes étapes, ses exigences et les résultats qu'elle peut produire. Les participants ont pu travailler sur des cas pratiques en petits groupes, en se concentrant sur des écosystèmes méditerranéens spécifiques.

La deuxième journée a été consacrée aux pratiques de restauration et à la manière de les mettre en œuvre sur le terrain. Elle s'est concentrée sur la restauration post-incendie et la régénération naturelle assistée (RNA). Sur la base d'un manuel publié en 2019, EFIMED a présenté les méthodes de gestion des forêts post-incendies à l'aide d'exemples pratiques provenant d'Espagne. L'AIFM a ensuite présenté l'approche nationale de la France à la restauration post-incendie en prenant l’exemple de la restauration de la montagne Saint-Victoire suite à un incendie qui avait ravagé plus de 50 kilomètres carrés de la face sud de la montagne en 1989. Ce fut également l'occasion de discuter du financement de la restauration à l'aide d'un cas pratique de partenariat public-privé en France.

L'atelier a également abordé le rôle clé des ressources génétiques forestières dans la mise en œuvre de la restauration, avec l'étude de cas du pin d'Alep, une espèce très répandue dans la région méditerranéenne, présentée par le secrétariat de Silva Mediterranea. L'Alliance de «Bioversity International» et du CIAT a présenté l’outil «Diversité pour la Restauration» (D4R), une aide à la sélection d'espèces d'arbres et de sources de semences appropriées pour la restauration arboricole. L'Alliance a ensuite présenté l'application actuelle de cet outil au Liban. Une session sur l'importance du suivi et sur les outils de suivi disponibles a été organisée, couvrant toutes les étapes du processus de restauration. Au cours de la session, chaque pays participant a eu la possibilité de présenter un cas de restauration et de discuter des leçons tirées et des besoins spécifiques avec les autres participants et les experts.

Les présentations ont été approfondies lors d'une visite sur le terrain afin d'illustrer la mise en œuvre des techniques abordées. Ce fut l'occasion d'en apprendre davantage sur la restauration post-incendie, la RNA, l'utilisation des ressources génétiques et la gestion des plantations auprès des experts de la DGF. Cette visite de terrain dans la région de Zaghouan était essentielle pour présenter les stratégies et les efforts tunisiens de restauration sur le terrain.

Dans l'ensemble, cet atelier régional a permis aux participants d'améliorer leur compréhension des processus de restauration des forêts et des paysages méditerranéens, en mettant l'accent sur la restauration et la réhabilitation efficaces et rentables des forêts et de la biodiversité. La formation a été l'occasion de partager les expériences, l'expertise et les besoins régionaux, contribuant ainsi à renforcer la dynamique régionale et le partage des connaissances.

Valentina Garavaglia (FAO)