En coopération avec l’Institut international de gestion de l’eau (IWMI), le projet KnoWat a formé 30 experts du Sri Lanka à l’utilisation et à l’interprétation des ensembles de données WaPOR. Développé par la FAO, WaPOR surveille la productivité de l’eau en temps quasi réel grâce à la télédétection, identifie les écarts de productivité de l’eau et propose des solutions pour combler ces lacunes. Les principales institutions nationales partenaires, notamment le Département de l’irrigation de Sri Lanka, le Département du développement agraire, le Département de la planification des politiques d’utilisation des terres, le Département du recensement et des statistiques et l’Université de Peradeniya, disposent désormais des outils nécessaires pour utiliser WaPOR afin de mieux gérer les ressources en eau. 

Toutes les données WaPOR sont disponibles gratuitement sur le portail WaPOR de la FAO. Les utilisateurs peuvent accéder aux données sur l’évapotranspiration et la consommation d’eau par la végétation. Les données sont disponibles pour des intervalles de 10 jours et agrégées par saison de croissance, ou tous les 10 jours. Ces données peuvent être utilisées, par exemple, pour analyser la productivité de l’eau au niveau des systèmes d’irrigation  ou comme intrant pour des études de bilan hydrique à l’échelle du bassin versant ou du bassin. La FAO et ses partenaires au Sri Lanka discute actuellement des modalités de couverture de WaPOR au-delà de 2022. 

Au Sri Lanka, les partenaires du projet KnoWat étudient actuellement l’application du WaPOR au Système de comptabilité économique environnementale pour l’eau (SCEE-W) ainsi qu’au suivi de l’indicateur 6.4.2 des objectifs de développement durable sur le stress hydrique.

Pour démontrer l’utilité de WaPOR dans les zones où les ressources en eau sont rares, le projet KnoWat a réalisé une évaluation de la productivité de l’eau des cultures dans le sud de Malwathu Oya en 2022. 

L’une des zones agricoles les plus importantes du Sri Lanka, le bassin versant est sujet aux événements météorologiques extrêmes dus au changement climatique. Il s’agit notamment de graves pénuries d’eau et d’inondations, qui mettent à l’épreuve le travail et la vie des agriculteurs. L’utilisation inefficace de l’eau dans l’agriculture, en particulier dans le riz, et la médiocrité des infrastructures d’irrigation aggravent la situation. 

La superficie couverte par WaPOR s’étend sur 779 km2 et comprend les champs de plus de 200 000 agriculteurs. L’évaluation de la productivité de l’eau n’a pris en compte que la culture du riz paddy, car c’est elle qui consomme le plus d’eau par irrigation. 

L’évaluation de la productivité de l’eau a analysé les rendements de riz dans la zone du projet pendant la saison de la mousson de Maha (1er octobre-30 mars) entre 2015 et 2022. Les rendements du riz paddy variaient de 3,8 à 4,8 tonnes par hectare. Le rendement le plus élevé a été atteint en 2017-2018. Les rendements sont plus faibles ici que dans d’autres districts du Sri Lanka, mais se situent autour de la moyenne mondiale du rendement du riz irrigué (4,5 tonnes par hectare). 

Le projet a évalué les indicateurs de performance de l’irrigation afin de découvrir les causes sous-jacentes de la faible productivité en eau du paddy dans certaines zones de la zone pilote. L’évaluation a révélé que l’irrigation n’est ni adéquate ni uniforme dans l’ensemble du bassin. La productivité en eau des terres et des cultures du riz paddy cultivé pendant la saison Maha dans le bassin versant sud de Malwathu Oya présentait une grande variabilité spatiale et temporelle. Ces résultats peuvent être utilisés par les experts en irrigation pour identifier les points chauds et les points lumineux qui augmentent la productivité de l’eau dans le bassin de Malwathu Oya. 

L’évaluation a également analysé l’évaluation du rendement dans la zone d’irrigation de Nachaduwa (à gauche). Dans cette zone, le rendement des cultures irriguées atteint plus de 6 tonnes par hectare, tandis que les agriculteurs du reste du bassin versant produisent moins, entre 2 et 5 tonnes par hectare. Il serait intéressant d’étudier les raisons des rendements plus élevés à Nachaduwa. Les agriculteurs appliquent-ils de bonnes pratiques dont les agriculteurs d’autres régions pourraient bénéficier? 

L’évaluation a identifié un certain nombre de défis, y compris des incertitudes dans les cartes de couverture terrestre fournies par WaPOR, qui peuvent avoir été affectées par la couverture nuageuse élevée des images satellitaires au cours de la principale période de croissance. Dans certaines régions, les champs étaient souvent trop petits (moins de 1 hectare) pour être détectés par télédétection à une résolution de 30 mètres. Des données locales fiables sur le couvert végétal et le calendrier des cultures sont nécessaires pour garantir des évaluations fiables des performances de l’irrigation. WaPOR fonctionne mieux sur les grands champs avec une couverture végétale et un calendrier uniformes; tel a été le cas dans le système d’irrigation de Nachaduwa. 

L’application de WaPOR pour l’évaluation de la productivité de l’eau et de la performance de l’irrigation devrait continuer à s’améliorer, grâce aux recherches en cours menées par des étudiants universitaires soutenus par le projet KnoWat en collaboration avec l’Institut international de gestion de l’eau (IWMI).