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Transformer le paysage urbain. Rendre la vie en ville plus écologique.


L’Initiative Villes vertes de la FAO vise à transformer les zones urbaines et périurbaines en Afrique et dans le reste du monde.

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Du fait de précipitations et de marées qui s’abattent de façon imprévisible et avec toujours plus de force sur les villes côtières, le risque d’inondation devient plus grand. Dans le cadre d’un projet de la FAO, les habitants de la ville de Quelimane au Mozambique ont restauré 1,6 hectare de mangrove afin de lutter contre les inondations et l’érosion des sols. © Mani Tese/Leonel Raimo

31/10/2022

Pendant la plus grande partie de l’histoire de l’humanité, les populations vivaient dans de petits villages. Cependant, depuis quelques siècles, et surtout depuis les dernières décennies, on assiste à un exode rural massif. D’ailleurs, depuis 2007, la planète compte plus d’urbains que de ruraux. 

Les villes contribuent dans une large mesure au changement climatique, alors même que leurs services de base, leurs infrastructures, ainsi que les moyens de subsistance et la santé de leurs populations en pâtissent. Elles consomment près de 80 pour cent de l’énergie produite à l’échelle mondiale et jusqu’à 70 pour cent des denrées alimentaires disponibles dans le monde. Dans le même temps, elles produisent environ 70 pour cent des déchets de la planète et génèrent entre 50 et 60 pour cent des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Il est clair qu’un changement radical s’impose pour améliorer la vie en ville. De la lutte contre le gaspillage alimentaire jusqu’au développement des espaces verts, l’Initiative Villes vertes de la FAO aide les zones urbaines à adopter des stratégies globales axées sur le développement durable afin de renforcer leur résilience face aux chocs et d’améliorer le bien-être de leurs habitants.  

Lancée en 2020, l’Initiative est liée à l’Agenda alimentaire urbain de la FAO et s’adresse aux villes de toutes tailles. Elle mise sur une collaboration étroite avec les maires et les autorités locales, et vise à offrir des formations et des orientations techniques pour améliorer l’environnement urbain et périurbain. Grâce aux partenaires opérationnels et aux partenariats entre les villes, l’Initiative contribue à la transformation des systèmes alimentaires urbains et au développement des espaces verts, afin que les citadins aient accès à un prix abordable à des aliments sains et nutritifs issus de systèmes agroalimentaires durables. Après seulement deux ans, les activités prévues dans le cadre de l’Initiative sont déjà bien avancées dans près d’une centaine de villes. 

Six villes d’Afrique ont été les premières à participer à l’Initiative Villes vertes. Voici trois exemples inspirants qui illustrent quelques-unes de leurs réussites.

Reboiser les mangroves de la ville de Quelimane, au Mozambique 

Grâce à l’aide de la population de Quelimane, une ville portuaire du Mozambique en plein développement, et avec l’appui de l’organisation non gouvernementale Mani Tese et du conseil municipal, la FAO s’emploie à reboiser des mangroves détruites par l’exploitation humaine. En raison des précipitations et des marées qui s’abattent de manière imprévisible et avec toujours plus de force sur les villes côtières, le risque d’inondation se fait plus pressant. Les mangroves sont fondamentales pour contrecarrer ce phénomène, car elles forment une barrière face aux marées en plus d’empêcher les inondations et l’érosion des sols.  

Dans le cadre d’un projet de la FAO, la population locale a déjà replanté 1,6 hectare de mangrove. Marcília, une participante venant du quartier d’Icidua, explique que la mangrove a été détruite dans de nombreux endroits au cours des dernières années et que la population n’avait aucune idée de l’importance de cette végétation. 

Lorsqu’elle évoque les travaux de plantation auxquels elle a pris part, elle assure: «C’était très dur, mais cela en valait la peine. À terme, toute la communauté va en profiter. Et nous espérons que nos efforts seront bénéfiques pour nos enfants.»  

«D’autres initiatives similaires devraient être adoptées, sans hésitation, sachant que les effets du changement climatique se font déjà sentir», ajoute Nené, qui est à la tête de l’association Anaicidua et qui a également contribué au projet.  

Les villes produisent environ 70 pour cent des déchets à l’échelle mondiale. À Nairobi, dans le cadre de l’Initiative Villes vertes, 100 exploitants de marchés ont reçu une formation à la gestion des déchets alimentaires, allant de l’apprentissage des tec

Limiter et valoriser les déchets alimentaires à Nairobi, au Kenya

Sur les marchés de Nairobi, les fruits et légumes invendus, abîmés ou gâtés sont généralement abandonnés sur place, ce qui pollue les rues et pèse sur la collecte des déchets.

Selon des estimations, jusqu’à 40 pour cent des denrées alimentaires au Kenya sont perdues après avoir quitté l’exploitation agricole, et avant d’être achetée par les consommateurs, ce qui contribue aussi à l’insécurité alimentaire.

Pour remédier à ce problème, la FAO a commencé à travailler avec l’autorité kényane chargée de l’environnement, dans le cadre de l’Initiative Villes vertes, afin de former 100 exploitants de marchés à la gestion des déchets alimentaires, depuis l’apprentissage des techniques de compostage jusqu’à l’utilisation de méthaniseurs pour produire du carburant.

«Ces innovations devraient être reproduites dans d’autres marchés», car elles ont le potentiel de «répondre à de nombreux défis urbains tels que le chômage des jeunes, la protection de l’environnement, la création de revenus et l’inclusion sociale», indique M. Johnson Sakaja, quatrième Gouverneur de Nairobi.

Améliorer l’environnement de travail des vendeurs de rue à Kisumu, au Kenya

Des milliers de vendeurs de rue dans le monde subsistent en vendant de la nourriture sur des stands en bord de route et dans des marchés. Sans aucun système d’aide en place, les revenus et les conditions de vie de ces travailleurs sont précaires. Des produits de mauvaise qualité ou même de mauvaises conditions météorologiques peuvent entamer lourdement le salaire d’une journée.

Dans le cadre de l’Initiative Villes vertes et de l’Agenda alimentaire urbain, la FAO aide les vendeuses de rue de Kisumu, au Kenya, à se former aux règles d’hygiène et à la gestion d’entreprise.

«J’ai appris que l’attention que je porte à l’hygiène et à la propreté me permet d’attirer plus de clients et que cela inspire d’autres vendeurs de rue», explique Gladys Atieno, une vendeuse de rue du quartier de Kondele. 

Leah Osabalo, une femme de 32 ans qui vend des légumes, des fruits et des céréales, explique que la formation de la FAO était axée sur des aspects concrets de son activité, tels que l’entretien du stand et la tenue d’un livre de comptes.

«Grâce à ces connaissances, j’ai réussi à augmenter mes ventes, ce qui me permet d’avoir de meilleures conditions de vie et de scolariser mes enfants», se réjouit-elle.

Dans le cadre de l’Initiative Villes vertes et de l’Agenda alimentaire urbain, la FAO a aidé des vendeuses de rue de Kisumu, au Kenya, à améliorer la propreté de leurs stands et à tenir un registre plus précis de leurs transactions, ce qui leur a permis d’augmenter leurs ventes. © Practical Action

Il existe de nombreux moyens de transformer les villes qui sont en expansion partout dans le monde en des lieux de vie plus verts et plus sains. De l’amélioration des conditions de travail des vendeurs de rue au reboisement de zones sujettes aux inondations, en passant par la gestion des déchets alimentaires, l’Initiative Villes vertes offre à chaque ville la possibilité de donner à ses habitants les moyens d’agir, en s’appuyant sur les connaissances locales et en échangeant des pratiques optimales. Si le futur s’annonce urbain, nous devons rendre ce mode de vie plus durable.

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