Simón Laura et sa fille s'occupent de leur jardin familial dans la banlieue d'El Alto de La Paz, contribuant ainsi à assurer l'approvisionnement en produits frais des villes voisines. ©FAO
Simón Laura, un agriculteur de la banlieue d'El Alto, produit des légumes depuis dix ans avec le soutien de sa femme et de sa fille. Chaque semaine, lui et sa famille apportaient leurs produits frais sur différents marchés de la ville, les vendant aux nombreux clients qui venaient s'approvisionner en fruits et légumes.
Mais les temps ont changé. Les gens doivent rester chez eux dans le cadre des mesures de sécurité prises pour faire face à la pandémie de COVID-19.
Dans les villes boliviennes à forte densité de population comme Santa Cruz, Oruro, La Paz, Sucre et Potosí, ces mesures sont de la plus haute importance pour freiner, voire arrêter, la propagation du virus. Dans le même temps, les restrictions poussent les producteurs de denrées alimentaires à trouver de nouvelles méthodes de travail afin de pouvoir préserver leurs moyens d’existence et fournir de la nourriture aux villes voisines.
Comme la plupart des habitants d'El Alto travaillent dans de petites entreprises ou sont des travailleurs indépendants, la ville a immédiatement ressenti les impacts socio-économiques de la pandémie.
A gauche/en haut : Simón Laura cultive des variétés de laitue, de tomate et d'autres légumes, avec le soutien technique de la FAO. ©FAO ; A droite / en bas : Toute la famille Laura participe à la production et à la commercialisation des légumes, ce qui lu
Le 22 mars, le gouvernement bolivien a mis en place des mesures de quarantaine sur l’ensemble du territoire pour faire face au COVID-19. Toutefois, les producteurs de denrées alimentaires peuvent continuer à travailler jusqu'à midi pour maintenir l'approvisionnement alimentaire.
Simón Laura s'est engagé à poursuivre son travail dans les champs pour que les gens aient accès à la nourriture dont ils ont besoin.
"Avant, nous passions quatre heures dans la serre ; maintenant, nous ne restons plus qu'une heure pour respecter la quarantaine."
Simón et sa famille cultivent des bettes à côtes rouges et à feuilles vertes, de la laitue, des tomates cerises jaunes et d'autres légumes dans leur serre. Mais l’agriculteur avait besoin de trouver de nouveaux moyens pour faire parvenir la nourriture à ses clients. Il s'est donc tourné vers la livraison à domicile.
"Avec ma femme et ma fille, nous coordonnons l’entretien de la serre et les livraisons, et nous sommes très prudents avec nos produits. Les gens peuvent être sûrs que nos légumes sont sains et sûrs".
Avec le gouvernement local et le soutien de la FAO, Simón et plus de 250 autres agriculteurs familiaux situés dans le périmètre des grandes villes boliviennes effectuent désormais des livraisons à domicile pour approvisionner les familles urbaines en aliments frais produits dans les vergers et les serres.
Paola Laura montre une partie de sa récolte de courgettes. Elle et son père, Simón Laura, sont tellement passionnés par leur travail qu’ils ont décidé d'étudier l'agronomie à l'université publique de La Paz. ©FAO
Les programmes de la FAO en Bolivie ont toujours fourni aux familles d'agriculteurs une assistance technique, une formation pour améliorer la production grâce à de bonnes pratiques agricoles et des méthodes de manipulation et de fabrication appropriées. L'Organisation aide également les agriculteurs à gérer leurs coûts de production, en leur donnant des conseils sur la fixation adéquate des prix, les techniques de négociation et le développement de nouveaux marchés.
Pendant cette période de COVID-19, la FAO forme également les producteurs de denrées alimentaires à prendre des mesures de sécurité et travaille à faciliter leurs déplacements, en coordination avec le ministère du Développement productif et de l'Economie plurielle.
"Notre routine a changé à cause du COVID-19", témoigne Simón. "Quand nous quittons la maison, nous prenons toutes les précautions nécessaires. Nous mettons des gants, un masque et à notre retour, nous enlevons même nos chaussures", dit Simon.
Dans cette crise, les familles qui travaillent dans l'agriculture urbaine et périurbaine sont essentielles pour acheminer la nourriture dans les zones les plus peuplées de Bolivie. Avec l'appui du gouvernement et le soutien accru de la FAO à ce secteur, les agriculteurs périurbains raccourcissent les chaînes de valeur alimentaires afin que les gens puissent avoir accès à des aliments frais, nutritifs et variés pendant la quarantaine. Ce travail est important pour assurer une sécurité alimentaire continue et maintenir les moyens d’existence à flot pendant cette période de crise mais aussi pour le futur.
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