Articles de fond de la FAO

Sauver et préserver les vies et les moyens d’existence, quoi qu'il arrive (#NoMatterWhat)

Les travailleurs humanitaires qui assurent la sécurité alimentaire des personnes en difficulté ou en situation de crise

Asmaa Al-Hemyari participe à la mise en œuvre de projets d’intervention d’urgence et de soutien aux moyens de subsistance au Yémen. © FAO

17/08/2023

Les conditions d’intervention de nombreux travailleurs humanitaires ont évolué au fil des ans. Alors qu’ils étaient autrefois respectés, nombre d’entre eux sont aujourd’hui pris pour cible.

Ce 19 août marquera le vingtième anniversaire de l’attentat contre les Nations Unies à Bagdad (Iraq), journée qui a modifié le paysage dans lequel interviennent les travailleurs humanitaires.

Alors même que les conflits et les situations de crise sont devenus plus complexes, les travailleurs humanitaires continuent de se risquer dans des régions ravagées par les conflits et des catastrophes. Ils se montrent fidèles à leurs principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance.

À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, le 19 août, nous rendons hommage à ceux qui se consacrent à sauver la vie et les moyens d’existence de millions de personnes dans le monde.

Voici quelques-unes des nombreuses personnes qui travaillent à divers titres et dans différentes parties du monde avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), contribuant à éradiquer la faim et à protéger les moyens de subsistance:

Yémen - Asmaa Al-Hemyari

La crise humanitaire qui secoue le Yémen a été reconnue comme l’une des pires crises alimentaires au monde. L’insécurité alimentaire aiguë et la malnutrition y atteignant des niveaux sans précédents,

la FAO est sur le terrain, où elle apporte son aide aux agriculteurs en combinant l’aide d’urgence et l’aide aux moyens d’existence à plus long terme.

Asmaa Al-Hemyari est membre de l’équipe des urgences et de la résilience de ce pays. Au cours des trois dernières années, son rôle a consisté à épauler et à faciliter les activités des partenaires d’exécution qui fournissent du bétail et des intrants agricoles aux petits exploitants agricoles et aux communautés sinistrées. Elle a également pour mission d’être à l’écoute des bénéficiaires et d’assurer la liaison entre eux et les organisations partenaires.

Asmaa a été témoin des retombées positives de ces projets, qui ont accru la résilience et les moyens de subsistance des personnes sinistrées par les conflits.

Elle dit éprouver dans son travail «la satisfaction intrinsèque de voir les personnes couvrir leurs besoins fondamentaux et être capables d’une plus grande résilience face à la crise qui sévit au Yémen». L’idée de pouvoir apporter une aide humanitaire qui aide le peuple yéménite à sortir de la pauvreté et à se développer est ce qui la motive au quotidien.

En haut, à gauche: Anatolii Hyrka se consacre au progrès agricole, en fournissant aux agriculteurs et à leurs proches sinistrés par le conflit en Ukraine une aide agricole qui leur permet de recouvrer leurs moyens de subsistance. ©FAO/Anastasiia Borodaien

Ukraine – Anatolii Hyrka

Ancien universitaire, Anatolii Hyrka s’est tourné vers le travail de terrain à Dnipro, en Ukraine, il y a six mois. Il supervise à présent les projets de la FAO mis en œuvre dans les oblasts ukrainiens de Kharkivska et de Zaporizka, coordonnant la distribution d’intrants agricoles aux petits exploitants et aux ménages touchés par le conflit of Ukraine.

C’est en contrepoint de tirs de mortier et de destructions qu’il prône la bonté, la compassion et l’entente. Lorsque «les habitations, les exploitations agricoles et leurs équipements ont été anéantis, une aide humanitaire qui vient au secours des sinistrés pour leur permettre de faire à nouveau pousser des végétaux et d’élever des animaux est porteuse d’espoir», explique Anatolii. Faire envisager les lendemains avec confiance grâce à son travail est ce qui lui procure une satisfaction particulière.

À la génération montante des futurs travailleurs humanitaires, il transmet ce conseil: «Il est important d’entretenir un rapport personnel avec la population sinistrée, en se tenant prêt à venir en aide à toute personne qui en éprouve le besoin.»

Soudan – Eilaf Abdelbasit

«Je me souviens du jour où la guerre a éclaté», se rappelle-t-elle, «j’ai posé cette question au représentant adjoint de la FAO au Soudan: “Pourrons-nous apporter notre aide cette année?”».

Sa réponse a été: «Ne t’inquiète pas Eilaf, nous le rendrons possible». Eilaf, qui fait à présent partie de l’équipe de la FAO au Soudan, livre en plein conflit des semences à ceux qui en ont besoin pour les semailles. Ces semences, et l’assistance agricole immédiate aux agriculteurs soudanais, sont aujourd’hui plus indispensables que jamais.

Depuis qu’elle a intégré la FAO en décembre 2022, elle a visité au moins 15 villages, rencontré des centaines de personnes et écouté leurs témoignages afin de pouvoir les faire connaître au monde entier. «Pouvoir restituer les besoins des autres, en porter témoignage et les communiquer aux tiers, c’est agir pour le changement», confie Eilaf. Animée du désir ardent de changer les choses et de se poser en modèle aux yeux des jeunes femmes du Soudan, elle a le sentiment que dans les fonctions de communication qui sont les siennes aujourd'hui, elle réalise le rêve de sa vie.

Brasilino das Virtudes Salvador aide les communautés déplacées du Nord du Mozambique à produire leurs propres denrées alimentaires en vue de préserver leurs moyens de subsistance et leur sécurité alimentaire, en dépit de la crise. ©FAO/Fábio De Sousa

Mozambique – Brasilino das Virtudes Salvador

Dans la ville de Pemba du Nord du Mozambique, un agronome retrace son parcours au service des communautés dans le besoin. Brasilino das Virtudes Salvador est chargé de gérer la mise en œuvre des interventions agricoles de la FAO sur le terrain, dans le cadre du Plan de relèvement des moyens de subsistance agricoles face à la crise dans le Nord du Mozambique.

Depuis 2020, il met son expertise au service de l’intensification des activités agricoles, assurant des moyens de subsistance dans cette région du pays. Cela aide les populations déplacées et les communautés d’accueil sinistrées par le conflit du Nord du Mozambique à conserver leurs moyens de subsistance et leur sécurité alimentaire.

«Les aider à produire leurs propres denrées alimentaires et à s’affranchir de leur dépendance à l’égard de l’aide extérieure est une source de satisfaction lorsqu’on travaille au sein de communautés déplacées», explique Brasilino. Le plus gratifiant, confie-t-il, est de «voir la joie et l’espérance éclairer les visages des personnes déplacées lorsqu’elles récoltent leurs épis de maïs, leurs haricots et légumes pour la première fois».

La collaboration intense qu’il entretient avec ses collègues et ses partenaires au service des communautés dans le besoin lui donne l’énergie nécessaire pour négocier des situations difficiles.

Pour qui que ce soit, quoi qu’il arrive et quel que soit le lieu, les travailleurs humanitaires du monde entier se tiennent aux côtés des communautés qu’ils ont mission de servir. Que leur tâche consiste à faire en sorte que les personnes puissent cultiver les denrées alimentaires dont elles ont besoin ou à s’assurer que les communautés puissent se relever après une catastrophe, à l’issue d’un conflit ou d’une crise environnementale, les humanitaires s’emploient à faire en sorte que les conditions de vie et les moyens d’existence soient meilleurs demain qu’aujourd’hui.

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