FAO Regional Office for Africa

Sécurité alimentaire et nutritionnelle : Signature de trois projets de coopération technique (TCP) entre la FAO et le gouvernement gabonais

La FAO et le Ministère de l’Agriculture unissent leurs efforts pour garantir aux populations une alimentation saine et équilibrée et promouvoir une agriculture durable

Au moment de la signature des projets entre le Coordonnateur de la FAO Afr. Cent. et le Ministre gabonais de l'Agriculture (Photo: © FAO/Gesrhill Mengome)

5 juin 2018, Libreville – Dans le cadre des initiatives visant à lutter contre la faim et la malnutrition dans les pays de la sous-région, le Coordonnateur du Bureau Sous-régional de de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Hélder Muteia et le Ministre gabonais de l’Agriculture et de l’Elevage chargé de la mise en œuvre du Programme GRAINE, Biendi Maganga Moussavou, ont signé trois projets de coopération technique (TCP) pour un montant global de 859.000 US dollars le mardi 5 juin 2018 dans les locaux dudit ministère.

Cette cérémonie de signature qui s’est déroulée en présence de l’équipe multipliscinaire de la FAO et des cadres du ministère de l’Agriculture fait suite à une requête initiée par le gouvernement.

Les projets ayant fait l’objet de signature portent sur : « l’élaboration des Recommandations Alimentaires Nationales et de Guides Alimentaire pour la promotion des régimes alimentaires sains au Gabon » d’un montant de 245.000 US  dollars ; « les classes vertes pour une production innovante, ludique, éducative et nutritive » et un « programme de renforcement des capacités des pays à identifier et faire le suivi des incidents relatifs aux PPEDs et Hautement dangereux et promouvoir les alternatives nécessaires aux PPEDs et HHPs ». Les deux derniers sont des projets sous-régionaux qui se chiffrent respectivement à 314.000 US dollars et 300.000 US dollars.

En effet, ces projets permettront de renforcer les capacités nationales en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle et de préserver le potentiel agricole.

Des projets pour une amélioration de l’alimentation des populations 

La grande majorité des pays de l’Afrique subsaharienne connaissent un fardeau multiple de la malnutrition qui résulte d’une consommation insuffisante, déséquilibrée ou excessive des macronutriments qui fournissent de l’énergie alimentaire (glucides, protéines et graisses) et des micronutriments (vitamines et minéraux) qui sont essentiels pour la croissance et le développement physiques et cognitives (SOFI 2017).

Conformément au Cadre de programmation pays 2017-2022 et en vue de la réalisation des Objectifs Stratégiques 1 et 4 de la FAO, les projets sur « l’élaboration des Recommandations Alimentaires Nationales pour la promotion de régimes alimentaires sains » et « les classes vertes pour une production innovante, ludique, éducative et nutritive » permettront de susciter des vocations dans les métiers de l’agriculture en introduisant chez les jeunes les notions de productions biologiques mais aussi du patrimoine du terroir en matière de fruits et légumes, de renforcer les connaissances des populations sur l’alimentation et la nutrition saine.

Plusieurs résultats sont attendus dans le cadre du projet Recommandations Alimentaires Nationales qui sera mis en œuvre entre mai 2018 et novembre 2019 à savoir : l’identification et la formation des acteurs et partenaires de sécurité alimentaire, sanitaire et nutritionnelle sur l’élaboration des Recommandations Alimentaires Nationales (RANs) et les guides alimentaires (GAs) ; mise en place d’un plan de travail pour l’élaboration des RANs dans le but de promouvoir des régimes alimentaires sains ; l’élaboration des RANs et GAs sur la base des produits locaux ; tester et disséminer les RANs et GAs et permettre leur mise en œuvre à travers une stratégie de communication cohérente et participative. 

Les produits attendus par le projet Classes vertes qui sera mis en œuvre au Cameroun, en République du Congo et au Gabon entre mai 2018 et avril 2020 s’articulent autour  : du renforcement de capacités des enseignants et des élèves en technique de production agricole durable et innovante, en technique de récolte et post-récolte, en conservation et transformation des aliments, en sécurité sanitaire des aliments, en nutrition et éducation nutritive ; la mise en place et l’opérationnalisation des classes vertes innovantes, ludiques, éducatives et nutritives dans les établissements scolaires ; l’adoption par les acteurs des établissements scolaires de saines habitudes nutritionnelle qu’ils auront reçues lors des formations et sensibilisation et qu’ ils répercuteront à leur tour dans leurs familles et communautés locales.  

Renforcer les capacités du pays pour promouvoir une agriculture durable et responsable

La mise en œuvre en Guinée-Equatoriale, au Cameroun et au Gabon du projet relatif au « Programme de renforcement des capacités des Pays à identifier et faire le suivi des incidents relatifs aux PPEDs et Hautement Dangereux et promouvoir les alternatives nécessaires aux PPEDs et HHPs » sur la période de mai 2018 à avril 2020 portera, entre autres, sur l’inventaire et la gestion des préparations pesticides hautement dangereux dans l’agriculture, ainsi que la recherche des alternatives à ces produits qui posent un problème pour la santé de l’homme et l’environnement. A cet effet, trois départements ministériels sont concernés, en l’occurrence les ministères de l’Agriculture, de l’Environnement et celui de la Santé. De même, ce projet contribue-t-il à la réalisation de l’objectif stratégique 2 de la FAO, qui consiste à rendre l’agriculture, la foresterie et la pêche plus productives et plus durables par la promotion des politiques et pratiques scientifiquement éprouvées favorisant une productivité élevée des secteurs agricoles (culture, pêche, élevage et foresterie).

Ce projet qui rentre dans le cadre de l’application de la Convention de Rotterdam qui a été développée en tenant compte du fait que certains produits chimiques dangereux ne pouvaient être utilisés dans de nombreux pays sans danger. A ce titre, la FAO soutient les pays dans la gestion des pesticides hautement dangereux, en s’impliquant dans le remplacement de ces produits nocifs par des alternatives plus respectueuses de l’environnement.

Le Coordonnateur du Bureau Sous-régional de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Hélder Muteia, a indiqué que « la mise en œuvre de ces trois projets de coopération technique contribueront à promouvoir une agriculture plus durable et respectueuse de l’environnement et aussi de procurer une alimentation saine aux populations gabonaises ».

Le Ministre de l’Agriculture et de l’élevage, chargé de la mise en œuvre du Programme GRAINE, Biendi Maganga Moussavou, s’est réjouis de cet appui de la FAO à l’endroit du gouvernement et a souhaité au Coordonnateur de la FAO et à ses collaborateurs une bonne continuation dans leurs initiatives qui contribuent au renforcement de la coopération entre la FAO et le Gabon. Aussi, « à côté de ces initiatives et afin de parvenir à une autosuffisance alimentaire, nous souhaitons que nous nous engagions dans la maitrise des chaînes de valeur qui concernent les filières rizicole, avicole et porcine. C’est fort de cette prise en compte que vous parviendrons à réduire nos importations en denrées alimentaires » a rappelé Biendi Maganga Moussavou, Ministre de l’Agriculture et de l’élevage, chargé de la mise en œuvre du Programme GRAINE.

La signature de ces projets témoigne une fois de plus de la volonté de la FAO à relever le défi de la « faim zéro » en Afrique centrale.