No.1  juin 2006  
 Perspectives de l'alimentation
  Analyse des marchés mondiaux

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LES MARCHÉS EN BREF

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

MANIOC

GRAINES OLÉAGINEUSES, HUILES ET FARINES D’OLÉAGINEUX

SUCRE

VIANDE ET PRODUITS CARNÉS

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

PRÉVISIONS À COURT TERME DES MARCHÉS DES PRODUITS: ÉTABLIR UN LIEN ENTRE LES ÉVOLUTIONS DES MARCHÉS

LA HAUSSE DES PRIX DU PÉTROLE BRUT STIMULE LA DEMANDE DE PRODUITS AGRICOLES DANS LE SECTEUR DE L’ÉTHANOL

PERSPECTIVES À MOYEN TERME: L’AFRIQUE DEVRA IMPORTER DE PLUS GRANDES QUANTITÉS DE PRODUITS ALIMENTAIRES

ENGRAIS

TAUX DE FRET MARITIME

Appendice statistique

INDICATEURS DU MARCHÉ ET FACTURES DES IMPORTATIONS VIVRIÈRES

Annonce

LES MARCHÉS EN BREF

Vue d'ensemble

Top

Ces derniers mois, les marchés des produits sont devenus dans l'ensemble plus fluctuants, les prix marquant une tendance soutenue à la hausse. Sur les marchés agricoles, les disponibilités de certains produits importants destinés à la consommation humaine et animale se sont resserrées tandis que la demande se raffermissait, alors que s'agissant du complexe énergétique et des métaux, la situation plus tendue de l'offre et de la demande a fait flamber les prix. En sus des incertitudes politiques et de l'accroissement des prix de l'énergie, les marchés se sont heurtés à un nombre anormalement élevé de catastrophes naturelles - qu'il s'agisse d'ouragans dévastateurs ou de maladies animales à propagation rapide.

Selon les indications actuelles, l'instabilité de plusieurs produits agricoles devrait s'accentuer au cours des prochains mois et, dans la plupart des cas, les données de base laissent présager de nouvelles hausses de prix. Cette éventualité semble la plus probable pour les céréales, les prévisions faisant état d'une demande mondiale supérieure aux disponibilités pour la nouvelle campagne, ce qui ramènerait les stocks à un niveau beaucoup trop bas. S'agissant du sucre, si un nouveau renchérissement semble moins probable, le principal risque demeure la volatilité persistante des prix. Pour ce qui est du complexe oléagineux, ainsi que de la viande et des produits laitiers, les indicateurs de base ne font pas présager pour l'instant de resserrement des marchés et à court terme, les prix s'annoncent plutôt à la baisse.

Dans ce contexte de perspectives mitigées mais de prix généralement fermes, la FAO prévoit une augmentation de plus de 2 pour cent de la facture mondiale des importations vivrières en 2006 par rapport à 2005. L'augmentation devrait être la plus forte pour les céréales et le sucre et la plus faible pour la viande. Étant donné que les pays en développement sont de grands importateurs de produits alimentaires et fourragers, leur facture devrait augmenter de 3,5 pour cent, tandis que celle des pays à faible revenu et à déficit vivrier s'alourdirait de près de 7 pour cent.

Perspectives de l'alimentation

 

Blé

Top

Alors que la campagne commerciale actuelle 2005/2006 touche à sa fin, des incertitudes subsistent quant aux perspectives des marchés à très court terme pour l'an prochain. Les cours internationaux se sont raffermis ces derniers mois, car l'on s'attend à un fort recul de la production et des stocks et la situation mondiale de l'offre et de la demande reste tendue. Selon les prévisions de la FAO, la production mondiale de blé reculerait de 10 millions de tonnes cette année, tandis que les échanges, stimulés par la demande, passeraient à 110 millions de tonnes en 2006/2007. Le bilan mondial pour 2006/2007 devrait faire état d'une forte chute des stocks de clôture ainsi que d'un recul du rapport stocks-utilisation, lequel passerait à 25 pour cent, soit le plus faible niveau en trente ans. Dans ce contexte, et même en excluant des problèmes météorologiques majeurs ou imprévus dans les prochains mois, les prix du blé devraient dans l'ensemble rester élevés et fluctuants pendant la nouvelle campagne.

Céréales secondaires

Top

La campagne 2006/2007 s'ouvre alors que les stocks sont en baisse et que la production s'annonce réduite. Pendant la première moitié de la campagne 2005/2006, les cours internationaux n'ont guère fluctué, mais ils se raffermissent depuis quelques mois, soutenus par la demande vivace dans le secteur de l'éthanol, la reprise potentielle de l'utilisation fourragère et le resserrement des disponibilités exportables. La production mondiale de céréales secondaires devrait reculer de 13 millions de tonnes en 2006, tandis que selon les prévisions provisoires, le volume des échanges resterait inchangé en 2006/2007, à savoir 105 millions de tonnes environ. À en juger par les indications actuelles concernant la production, la situation de l'offre et de la demande sera tendue pendant la nouvelle campagne, comme le montre la forte chute prévue des stocks mondiaux et le rapport exceptionnellement bas stocks-utilisation, à savoir 15 pour cent environ.

Riz

Top

Les perspectives actuelles concernant la production de paddy de 2006 font état d'une croissance modeste, du fait des préoccupations liées aux coûts de production croissants et à la moindre rentabilité. Toutefois, ces indications ont un caractère provisoire, du moins jusqu'en août, époque où l'on en saura plus sur le comportement des pluies de mousson en Asie. Après avoir atteint un volume record en 2005, les échanges de riz pourraient se contracter pendant l'année en cours, car les importations à destination des pays africains - principal moteur de croissance au cours de la décennie passée - devraient reculer. La reconstitution des stocks de clôture, qui s'est amorcée en 2005, devrait se poursuivre pendant la campagne en cours, processus qui concerne essentiellement la Chine. Les gains de production devant être limités, la disponibilité par habitant de riz destiné à la consommation devrait reculer en 2006/2007. Les cours mondiaux du riz, qui ont été particulièrement florissants au cours du premier trimestre de 2006, devraient rester fermes ces prochains mois.

Manioc

Top

Les perspectives restent très incertaines mais la production mondiale de manioc de 2006 pourrait avoisiner le niveau record de l'an dernier. Les perspectives favorables sont dues à un retour à des conditions de végétation normales en Asie et aux mesures prises par les principaux producteurs pour commercialiser davantage les récoltes. Le commerce mondial du manioc pourrait connaître une expansion considérable en 2006, du fait de la reprise attendue des disponibilités exportables de la Thaïlande, la Chine restant le principal pays importateur de manioc. Les cours internationaux des produits dérivés du manioc ont baissé par rapport aux niveaux élevés constatés en 2005, mais ils restent fermes. Les perspectives concernant les prix dépendront dans une large mesure de la capacité des pays d'Asie à effectuer des achats importants sur le marché international.

Graines oléagineuses

Top

Selon les prévisions, la production mondiale d'oléagineux devrait encore augmenter en 2005/2006, dans une moindre mesure toutefois que lors de la campagne précédente du fait d'un ralentissement de la production de soja. Étant donné que les disponibilités d'huile et de farine devraient être supérieures à la demande, l'on s'attend à une augmentation des réserves de graines d'oléagineux et de produits dérivés; en outre, le relèvement du rapport stocks-utilisation laisse présager une tendance à la baisse des prix de l'huile et des farines. L'utilisation croissante d'huile et de matières grasses à des fins autres qu'alimentaires a une influence de plus en plus importante sur le marché, tandis que les maladies animales continuent d'avoir un effet négatif sur la consommation de farines. Le commerce des graines oléagineuses et des produits dérivés devrait s'intensifier, mais un ralentissement de la croissance est probable pour le soja et l'huile de palme, tandis que la fermeté des prix et les épizooties ont freiné le développement des échanges de farines. La Chine continue d'importer de grandes quantités de graines, d'huile et de farines, tandis que les importations d'huile de l'UE augmentent, une plus large part de la production intérieure étant utilisée pour les biocarburants. Les exportations de soja des pays d'Amérique du Sud sont également en progression, suite à une diminution des expéditions des États-Unis. En 2006/2007, les semis dans l'hémisphère nord ne devraient guère progresser, d'où un accroissement de la production qui sera probalement modeste ou nul, tandis que l'augmentation constante de la demande de produits oléagineux pourrait conduire à prélever sur les stocks. Les perspectives concernant la nouvelle campagne auront une grande influence sur le marché et pourraient atténuer la pression à la baisse qui devrait s'exercer les prix ces prochains mois.

Sucre

Top

En février 2006, les cours mondiaux du sucre se situaient à 19 cents E.-U. la livre de sucre brut, soit leur plus haut niveau des 25 dernières années. Les principaux facteurs qui expliquent ce phénomène sont la flambée exceptionnelle des prix du pétrole brut ainsi que la persistance du déficit des disponibilités sur le marché sucrier mondial pour la troisième année consécutive. La production mondiale de sucre s'établira probablement à 149,7millions de tonnes en 2005/2006, tandis que la consommation atteindrait 149,9 millions de tonnes, la plupart de l'augmentation étant constatée dans les pays en développement. La progression de la demande devrait être particulièrement marquée dans les pays en développement où les résultats économiques sont bons, tels que la Chine et l'Inde. La consommation des pays développés devrait rester stable, en raison de la faible croissance démographique et des préoccupations liées à la santé. Pour le reste de 2005/2006, les cours mondiaux du sucre devraient rester fermes et se maintenir au niveau actuel, les perspectives de l'offre et de la demande ne laissant pas présager un nouveau raffermissement.

Viande et produits carnés

Top

Après une brève reprise en 2005, les marchés mondiaux de la viande ont été à nouveau ébranlés par les inquiétudes suscitées par les maladies animales. En 2006, ces marchés ont été dominés par les vives réactions des consommateurs face à l’incidence croissante des épidémies de peste aviaire et par les interdictions frappant les exportations de bœuf américain et de viande rouge provenant d’Amérique du Sud, dans les deux cas pour cause de maladies animales. La progression de la consommation de viande devrait être la plus faible de ces 25 dernières années ce qui, associé aux incertitudes concernant les prix et à l'escalade des restrictions commerciales en 2006, devrait limiter la production mondiale de viande, qui serait de 272 millions de tonnes. Parallèlement, les échanges devraient s'élever à 20,5 millions de tonnes, soit une très légère hausse qui reflète l'atonie de la demande mondiale d'importation de volaille sur les grands marchés et les interdictions commerciales imposées pour cause de maladies animales.

Produits laitiers

Top

La production mondiale de lait devrait encore augmenter de 2,6 pour cent en 2006, en grande partie grâce à une croissance de plus de 5 pour cent en Asie. Les cours internationaux des produits laitiers ont baissé par rapport au niveau enregistré au cours du dernier trimestre 2005, qui était le plus élevé de ces 15 dernières années, et ils devraient encore reculer en 2006. L'ampleur du redressement de la production en Océanie reste l'une des grandes incertitudes. Toutefois, la fermeté de la demande sur les principaux marchés des pays en développement contribuera à soutenir les prix, en dépit de l'augmentation des disponibilités exportables.

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