novembre 2007  
 Perspectives de l'alimentation
  Analyse des marchés mondiaux

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LES MARCHÉS EN BREF

CÉRÉALES

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

GRAINES, HUILES ET FARINES D’OLÉAGINEUX

SUCRE

VIANDES ET PRODUITS CARNÉS

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

POISSON ET PRODUITS DE LA PÊCHE

ENGRAIS

TAUX DE FRET MARITIME

Dossiers spéciaux

Appendice statistique

Indicateurs du marché et factures des importations vivrières

Annonce

BLÉ

PRIX

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Les prix du blé se maintiennent élevés

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Alors que ces dernières semaines, les cours internationaux du blé ont perdu du terrain par rapport à leurs sommets records enregistrés fin septembre, ils sont encore de 50 à 60 pour cent (selon le type et l’origine) supérieurs à ceux de l’an dernier. De faibles stocks de blé associés à de constantes révisions à la baisse des prévisions concernant la production de cette année dans les principaux pays exportateurs, tout particulièrement en Australie, ont maintenu les prix du blé à des niveaux élevés. De plus, ils ont également été soutenus par une activité commerciale plus intense durant les premiers mois de la campagne et des variations sur les marchés des devises. Les prix courants élevés ont été caractérisés par une extrême volatilité (se référer aux Dossiers spéciaux sur les prix des produits agricoles), principalement en raison de faibles stocks mondiaux et d’une offre à l’exportation tendue. En octobre, le prix du blé dur américain (dur, rouge, hiver, n° 2, f.o.b.) était en moyenne de 352 dollars EU par tonne, soit 100 dollars EU de plus par tonne que son niveau déjà élevé enregistré au début de la campagne et 60 pour cent de plus que l’an dernier. Au cours dernières semaines, des augmentations de prix des exportations de blé des principaux fournisseurs ont également été constatées.

Perspectives de l'alimentation

 

Les prix des contrats à terme du blé livrables en décembre au Chicago Board of Trade (CBOT) ont atteint le niveau record de 350 dollars EU par tonne le 28 septembre, surtout en réponse à une ultérieure réduction des prévisions concernant la récolte de l’Australie pour cette année ainsi qu’à un rythme soutenu des ventes exportées des États-Unis. Pourtant, à la fin d’octobre, les contrats à terme du blé ont perdu une partie des gains accumulés auparavant avec les prix des livraisons prévues pour mars 2008 au CBOT en baisse de 299 dollars EU par tonne, bien qu’encore supérieurs de 60 pour cent à ceux de la période correspondante de l’an dernier. La plupart des prix pour les livraisons de proximité restent élevés, mais des conditions de croissance favorables en Argentine et des semis d’hiver généralement plus importants, également soutenus par la suspension du gel des terres de 10 pour cent dans l’Union européenne, sont susceptibles d’améliorer la situation de l’offre dans les prochains mois et d’aboutir à un fléchissement des prix vers le milieu de l’année prochaine. En fait, les contrats à terme du blé livrables en juillet 2008 sont actuellement cotés à 248 dollars EU par tonne, déjà bien en dessous des prix des livraisons prévues pour décembre 2007 et même pour mars 2008.

Perspectives de l'alimentation

 

Perspectives de l'alimentation

 

PRODUCTION

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Les perspectives concernant la production de blé pour 2007 se détériorent à mesure que l’année s’écoule

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La dernière prévision de la FAO concernant la production mondiale de blé en 2007 s’établit à 602 millions de tonnes, bien en dessous des attentes précédentes et seulement 1 pour cent de plus par rapport à 2006. La prévision a été réduite depuis juin en raison de résultats inférieurs aux attentes dans certains pays de l’hémisphère Nord et de la détérioration des perspectives pour les campagnes encore en cours dans les pays de l’hémisphère Sud. Sur les récoltes déjà rentrées, c’est en Europe que s’est vérifié l’écart le plus important par rapport aux attentes, où les dernières estimations misent sur un déclin de 1,3 pour cent de la production, en contraste avec les perspectives de début de campagne qui prévoyaient une augmentation conséquente. Les pertes les plus importantes ont été enregistrées dans les zones orientales de la région, où un climat exceptionnellement chaud et sec pendant plusieurs semaines a sérieusement compromis les rendements. Cependant, dans certains des principaux pays producteurs du Nord, une sécheresse au début de l’été suivie de conditions d’humidité excessives ont également abouti à des résultats inférieurs à ceux qui avaient été prévus précédemment. En ce qui concerne l’Amérique du Nord, les dernières estimations de la production de cette année aux États-Unis ont également subi une révision à la baisse, bien que la récolte soit encore bonne et nettement supérieure à celle de l’année précédente. Une révision à la baisse plus substantielle a eu lieu au Canada, où un climat chaud et sec a augmenté l’impact de superficies réduites. La dernière estimation concernant la production de blé d’ensemble pour l’ Asie en 2007 mise sur les bons résultats du secteur, dépassant ceux de l’an dernier malgré une légère révision à la baisse pour le Pakistan qui a, malgré tout, obtenu une récolte exceptionnelle. Ailleurs dans l’hémisphère Nord, la sécheresse a dévasté la récolte de blé de cette année au Maroc. Malgré des récoltes à peu près moyennes ailleurs en Afrique du Nord, la production pour l’ensemble de la sous-région a brusquement diminué par rapport à l’an passé ainsi que par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Dans l’hémisphère Sud, la majorité des principales récoltes de blé de 2007 sont déjà sur le point d’être rentrées d’ici la fin de l’année. En Amérique du Sud, la production totale devrait augmenter de plus de 10 pour cent par rapport à 2006, avec une reprise au Brésil et, contrairement aux attentes antérieures, une légère hausse est aussi actuellement envisagée pour l’ Argentine. En ce qui concerne l’ Océanie, les perspectives pour la récolte de blé en Australie se sont détériorées sensiblement durant la saison de croissance en raison d’un climat chaud et sec qui a débuté après l’ensemencement dans les principales zones de production. Les prévisions misent actuellement sur un niveau de production inférieur à la moitié de celui qui était attendu au moment des semis.

Premières perspectives favorables concernant la production en 2008

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Dans de nombreuses zones de l’hémisphère Nord les cultures de blé d’hiver qui seront récoltées en 2008 ont déjà été plantées et, avec les niveaux élevés des cours mondiaux du blé, une expansion significative des superficies est attendue. Pour ce qui est de l’Amérique du Nord, les conditions ont été généralement favorables aux États-Unis et toutes les indications misent sur une superficie record. Bien qu'aucune décision officielle n'ait été prise concernant un premier élargissement des terres dans le cadre du programme de mise en réserve des terres fragiles (CRP), des contrats portant sur quelque 800 000 hectares de terres sont déjà arrivés à leur normale échéance et elles pourraient par conséquent être rétablies en terres productives pendant la nouvelle campagne. Au Canada, une expansion sensible de la superficie relativement exiguë de blé d’hiver a été rapportée, et les premières indications misent sur une augmentation substantielle des principaux semis de printemps l’an prochain, renversant la tendance au déplacement significatif vers les graines oléagineuses de 2007. En Europe, si les conditions climatiques le permettent, une large augmentation de la superficie de blé d’hiver est probable. Dans l’Union européenne, on estime que la suspension de son obligation de 10 pour cent de gel des terres pour la campagne 2007/08 pourrait rétablir 3 millions d’hectares de terres arables en terres productives. Les premières indications provenant des larges superficies productives de l’Europe de l’Est suggèrent également que les agriculteurs entendent planter de plus larges superficies de blé si le climat et les moyens le leur permettent.

COMMERCE

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Déclin des importations de blé avec des disponibilités exportables tendues et des prix fermes

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Les échanges mondiaux de blé en 2007/08 (juillet/juin) devraient atteindre 107,5 millions de tonnes, en baisse de 6 millions de tonnes par rapport au volume record estimé en 2006/07, et inférieurs de 1,5 million de tonnes aux premières prévisions de la FAO pour 2007/08 publiées dans le rapport de juin.

Les réductions par rapport à la campagne précédente ainsi que les baisses des prévisions sont principalement dues au fort déclin anticipé des importations de l’Inde. Après avoir importé un niveau record de 6,7 millions de tonnes de blé en 2006/07, l’ Inde devrait se procurer au maximum 2 millions de tonnes sur les marchés internationaux durant cette campagne, contrairement aux 3 millions de tonnes prévues initialement. La flambée des cours internationaux de cette campagne, associée à des améliorations de la situation de l’offre interne en Inde, suite à une forte reprise de la production et à des niveaux de réserves plus sécurisants, sont les raisons de moindres importations anticipées en 2007/08. En octobre, l’Inde a également annoncé une interdiction des exportations de farine de blé sans pour autant lever celle concernant les exportations de blé, déjà en vigueur depuis février. À l’aube de la nouvelle saison d’ensemencement, le gouvernement a aussi décidé d’augmenter le prix qu’il verse aux agriculteurs (le prix de soutien minimum) de presque 18 pour cent (à 1 000 roupies pour 100 Kg) pour encourager davantage les semis.

Parmi les autres pays d’Asie, les achats de blé de la part de l’I ndonésie devraient décliner significativement de 600 000 tonnes, en raison de cours mondiaux élevés et d’approvisionnements réduits en Australie, son principal fournisseur. En revanche, plusieurs pays asiatiques devraient augmenter leurs importations. Il s’agit plus particulièrement du Pakistan, où les importations devraient s’accroître à hauteur de 500 000 tonnes au moins par rapport à la campagne précédente, pour atteindre environ 1 million de tonnes. Selon les rapports, le gouvernement devrait aussi subventionner à hauteur de 12 milliards de PRs (roupies pakistanaises, soit environ 198 millions de dollars EU) les importations de blé pour réduire l’incidence des cours mondiaux élevés. Des importations plus conséquentes sont aussi anticipées pour le Bangladesh et le Yémen, surtout pour maintenir les prix sous contrôle. Le Bangladesh a suspendu un droit d’importation de 5 pour cent sur le blé en mars pour encourager les importations privées. En septembre, le Yémen a signé un nouvel accord bilatéral avec la Syrie pour importer du blé de cette dernière, d’un niveau prévu de 50 000 tonnes pour cette campagne. Des importations légèrement plus conséquentes sont prévues pour la Chine1/où, d’après des rapports récents, les achats de blé du gouvernement dans le cadre de son programme d’achats minimum sont en baisse de 30 pour cent par rapport à la campagne précédente, s’établissant à environ 29 millions de tonnes. Les importations dans la Province de Taiwan resteront probablement stables suite à la décision de réduire de moitié les droits sur les importations de blé et de farine de blé, à 3,25 et 8,75 pour cent respectivement.

Les importations totales de blé en Afrique devraient augmenter en raison surtout de besoins plus importants en Égypte et au Maroc. En Égypte, le léger déclin de la production de cette année et l’augmentation de la consommation devraient déboucher sur des importations de 7,5 millions de tonnes au moins, soit 500 000 tonnes de plus que lors de la campagne précédente. Pour ralentir l’impact de la montée des cours mondiaux, le gouvernement a également augmenté en septembre ses subventions destinées au pain de presque 52 pour cent, s’établissant à 3,7 milliards de livres égyptiennes (approximativement 2,47 milliards de dollars EU). Les importations au Maroc qui, frappé par la sécheresse, a vu sa production chuter cette année de 76 pour cent, devraient doubler pour atteindre 3,5 millions de tonnes. En août, le pays a annoncé la suspension de droits de douane sur les importations de blé afin de diminuer l’incidence de la hausse des cours mondiaux au niveau des consommateurs. En raison d’un déclin de la production, les importations en Afrique du Sud devraient aussi fortement augmenter de plus de 60 pour cent, pour atteindre 1,3 million de tonnes durant cette campagne.

Les importations de la plupart des pays d’Amérique centrale devraient demeurer inchangées par rapport à la campagne précédente. Le plus important pays importateur, le Mexique, devrait se procurer légèrement moins de blé sur les marchés mondiaux durant cette campagne du fait d’une production interne supérieure. En ce qui concerne l’Amérique du Sud, les importations du Brésil, deuxième pays importateur le plus important au monde après l’Égypte, devraient décroître de 1 million de tonnes par rapport à la campagne précédente, pour s’établir à 6,5 millions de tonnes. Cela reflète essentiellement une forte reprise de la production depuis la mauvaise récolte de l’an dernier.

Les importations de la plupart des pays d’Europe resteront probablement stables par rapport aux niveaux de la saison précédente. Dans l’ Union européenne, les importations devraient rester conséquentes, à environ 6,5 millions de tonnes, étant donné que les disponibilités internes restent tendues, surtout pour le fourrage. Pour répondre à la nécessité de faciliter les importations dans l’Union européenne, la Commission de l’Union européenne a proposé, début octobre, une suspension temporaire des droits sur les importations de toutes les céréales jusqu’en juin 2008, équivalant à 66,37 euros prélevés par tonne importée de blé, de moyenne et basse qualité. La proposition de la Commission prévoit également une suppression des contingents tarifaires actuellement en vigueur pour le blé et l’orge.

Comme l’indiquent déjà les prix élevés, les disponibilités exportables de cette campagne se révèlent extrêmement tendues. De nombreux pays exportateurs disposent de moindres quantités exportables en raison de déficits de production. Même dans les cas où les récoltes et disponibilités internes ont été favorables, certains limitent leurs exportations par crainte d’une hausse des prix internes si des disponibilités trop conséquentes étaient vendues à l’étranger. Parmi les principaux pays exportateurs, seuls les États-Unis devraient accroître leurs expéditions de blé durant cette campagne. Le total des exportations prévues pour les États-Unis devrait augmenter d’environ 7 millions de tonnes, soit 28 pour cent, ce qui dans une certaine mesure devrait compenser les moindres exportations d’autres pays exportateurs. L’augmentation des exportations des États-Unis serait rendue possible grâce à une forte reprise de la production interne de blé ainsi qu’à une nette ponction sur les stocks. En octobre, c’est à dire à quatre mois du début de la campagne, les exportations des États-Unis ont déjà atteint 84 pour cent du niveau actuellement prévu pour toute la campagne. Ce rythme rapide des ventes a également été accompagné par la chute du dollar EU qui a rendu les approvisionnements provenant des États-Unis particulièrement concurrentiels.

La détérioration des conditions de récolte en Australie, résultat de la sécheresse persistante, devrait actuellement freiner les exportations qui ne devraient pas dépasser 10 millions de tonnes. Cela représenterait une baisse d’au moins 1 million de tonnes par rapport à la campagne précédente, alors que l’Australie était frappée par la plus importante sécheresse connue depuis 100 ans, et d’au moins 5 millions de tonnes par rapport à la moyenne annuelle du niveau des exportations de l’Australie enregistré au cours des années précédentes. Les exportations de l’ Argentine déclineront probablement de 2 millions de tonnes pour s’établir à 9 millions de tonnes au plus sur une base juillet/juin, considérant que le gouvernement a interrompu les exportations enregistrées de blé et de farine de blé (ainsi que de plusieurs autres produits) depuis mars en réponse d’une part, à la hausse des prix internes de la farine et du pain et, de l’autre, au rythme rapide des exportations déclarées. En mars, les engagements d’exportations déclarés atteignaient près de 8,7 millions, dont presque 3,5 millions de tonnes étaient destinées au Brésil. Pourtant, à l’approche des nouvelles récoltes et compte tenu des améliorations des perspectives de récolte pour cette année, l’Argentine devrait bientôt reprendre ses exportations. Les exportations de blé du Canada devraient décliner de presque 5 millions de tonnes au cours de cette campagne. Cela représenterait le niveau le plus faible enregistré depuis cinq ans, principalement imputable à une forte chute de la production cette année et à des stocks de report très insuffisants. Dans l’ Union européenne des 27, des niveaux de réserves négligeables et une réduction de la production cette année, surtout due à des conditions climatiques défavorables durant les mois décisifs de la croissance, au printemps, devraient porter le niveau des exportations de blé à seulement 11 millions de tonnes, niveau comparable à celui, déjà faible, d’à peine plus de 12 millions de tonnes, de la campagne précédente de l’Union européenne des 25.

Les disponibilités exportables de la plupart des autres pays exportateurs sont aussi généralement limitées par une production moindre et des prix internes en hausse. La Turquie devrait réduire de moitié ses exportations, s’établissant à 1 million de tonnes, suite à une grave sécheresse. Toujours en raison de la sécheresse, les exportations de la Syrie devraient connaître un net déclin par rapport au pic de 1,5 million de tonnes atteint lors de la campagne précédente, pour s’établir à 300 000 tonnes seulement. Selon le gouvernement, la plupart des ventes destinées cette année à l’Égypte, à la Jordanie et au Yémen (les marchés les plus importants de la Syrie) seront probablement ponctionnées sur ses réserves stratégiques.

Perspectives de l'alimentation

 

Parmi les pays de la Communauté des États indépendants (CEI), les exportations de blé de la Fédération de Russie, qui a enregistré des récoltes plus conséquentes cette année, devraient compenser celles de la campagne précédente, à environ 11 millions de tonnes. Sous l’impulsion d’importantes exportations entre juillet et septembre, les prix internes ont augmenté et, en réponse, le gouvernement semblerait considérer une augmentation sur les droits de 10 pour cent en vigueur pour les exportations de blé. D’ailleurs, les importantes exportations et les prix internes en hausse ont amené le gouvernement à annoncer en octobre la possibilité d’établir une corporation gérée par l’État, afin de renforcer son contrôle sur la situation d’ensemble de l’offre, particulièrement en ce qui concerne les exportations. De la même façon, au Kazakhstan, en dépit d’une autre récolte exceptionnelle cette année, les exportations resteront probablement inchangées, à environ 8,5 millions de tonnes. Également aux prises avec la hausse des prix internes, le gouvernement a annoncé début octobre que les exportateurs nationaux devraient vendre 20 pour cent de leurs exportations sur le marché interne. En raison d’un déficit de la production pour la deuxième année consécutive et de faibles stocks, l’ Ukraine a imposé des contingents d’exportations prohibitifs depuis le début de la campagne, récemment prolongés jusqu’en mars 2008. Cela devrait limiter les exportations durant la campagne à 1,5 million de tonnes au plus, environ la moitié du niveau déjà fortement réduit en 2006/07.

UTILISATION

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L’utilisation du blé devrait se contracter avec une moindre utilisation fourragère

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L’utilisation mondiale de blé devrait atteindre 619 millions de tonnes en 2007/08, en baisse marginale (de 0,4 pour cent), par rapport au niveau d’utilisation totale estimé en 2006/07. Les disponibilités tendues et les prix élevés devraient pousser vers le bas l’utilisation fourragère du blé de plus de 4 millions de tonnes, soit 3,7 pour cent, pour se positionner à 107 millions de tonnes, le niveau le plus bas enregistré depuis 2003/04. Le déclin prévu de l’utilisation du blé pour l’alimentation animale concerne principalement plusieurs pays de la CEI, l’Australie, le Canada et l’Union européenne.

La consommation alimentaire totale de blé prévue devrait atteindre 448 millions de tonnes, en hausse de seulement 4 millions de tonnes, ou d’à peine un peu moins de 1 pour cent, par rapport à 2006/07. S’agissant d’un rythme inférieur à celui de la croissance anticipée de la population mondiale, la consommation mondiale de blé, sur une base par habitant, devrait également décliner légèrement, passant de 68 Kg en 2006/07 à 67,8 Kg en 2007/08. Les prix élevés, qui sont à l’origine de cette situation, devraient réduire la consommation cette année, surtout au sein des pays à faible revenu. Parmi toutes les régions, l’incidence négative attendue des prix élevés devrait être la plus prononcée en Afrique, où plusieurs pays réduiront probablement leur utilisation de plus de 1 Kg. La hausse des prix affecte également des pays plus riches tels que le Japon, la Fédération de Russie et de nombreux pays d’Europe. Les prix du pain au Japon se sont accrus pour la première fois depuis plus de deux décennies. La récente décision du gouvernement, unique importateur de blé au Japon, d’augmenter de 10 pour cent le prix du blé importé qu’il vend aux meuniers, est perçue comme la cause principale des récentes hausses des prix du pain et autres produits dérivés du blé.

STOCKS

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Les stocks de blé les plus bas depuis 1982

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Les stocks mondiaux de blé, au terme des campagnes de 2008, devraient s’établir à environ 142 millions de tonnes, soit 17 millions de tonnes, ou 10 pour cent, de moins que les niveaux d’ouverture déjà faibles, et le niveau le plus bas depuis 1982. À ce niveau, le rapport stocks mondiaux de blé-utilisation devrait se situer à 22,5 pour cent, encore au-dessous du faible niveau de 2006/07, et le niveau le plus bas depuis le début des années 80. La ponction sur les réserves de blé pour la deuxième campagne consécutive reflète une demande forte et persistante et une augmentation insuffisante de la production mondiale. Cette ponction devrait être plus prononcée parmi les principaux pays exportateurs, qui sont également les majeurs détenteurs de stocks. Les stocks de blé totaux détenus par les principaux pays exportateurs devraient chuter à 25 millions de tonnes, environ 14 millions de tonnes au-dessous de leurs niveaux d’ouverture. À ce niveau, le rapport stocks-utilisation totale des principaux pays exportateurs (calculé en additionnant leurs exportations prévues et la consommation intérieure) s’établirait au niveau le plus bas de tout temps, soit 10 pour cent seulement. La baisse des stocks devrait se révéler plus significative dans le cas de l’ Australie, qui est touchée pour la deuxième année consécutive par une sécheresse prolongée. Des réserves réduites sont également à prévoir pour l’ Argentine, le Canada et l’ Union européenne. Malgré une vive reprise de leur production, les stocks des États-Unis chuteront encore sensiblement afin de soutenir les exportations croissantes durant cette campagne. Ainsi, les stocks de clôture aux États-Unis sont prévus à approximativement 8 millions de tonnes, le niveau le plus faible depuis plus de trois décennies, et 2 millions de tonnes de moins que le précédent record négatif enregistré au milieu des années 90. À ce niveau, le rapport stocks-utilisation aux États-Unis devrait s’établir autour de 29 pour cent, le plus bas depuis plus de trois décennies, tandis que leur rapport stocks-utilisation totale dépasserait tout juste 13 pour cent, le plus faible depuis 1990.

Perspectives de l'alimentation

 

Parmi les autres pays, les réserves sont prévues à la hausse dans seulement quelques cas, notamment en Inde, soutenues par une augmentation de sa production cette année et par des importations conséquentes avant le démarrage de la campagne, et en Chine, suite à un essor de 2,5 pour cent de sa production intérieure depuis le début de la campagne. Cependant, des stocks bien plus bas sont prévus dans plusieurs pays, en particulier en Égypte, en Iraq, au Kazakhstan, au Maroc, en République de Serbie et en Turquie. La Serbie a signé en octobre un protocole avec la Bosnie-Herzégovine pour le renforcement de la coopération entre les deux pays concernant leurs politiques

commerciales et stocks respectifs. Suite à la sécheresse qui a réduit la production cette année et fait baisser les stocks de céréales, la Serbie a accepté de fournir ses services de stocks à la Bosnie et les deux pays entendent coopérer en ce qui concerne les activités d’achats au lieu d’étendre l’imposition des contingents d’exportation en vigueur sur le blé et le maïs.


1.  Toutes les références futures à la Chine renvoient à la Chine continentale, à moins qu’il n’en soit précisé autrement.

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