Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial (SIPAM)

Promotion et renforcement de l'identification des sites SIPAM en Afrique - Atelier régional africain - 27 février - 3 mars 2017

14 March 2017

«Le projet SIPAM est arrivé chez nous au bon moment. Cela nous a permis d'avoir accès de nouvelles connaissances sur la culture du café. Nous n'utilisons plus de pesticides ni d'engrais chimiques, et nous nous sommes tournés vers l'utilisation de fumier de vache à cette fin."

Voilà l'expérience partagée par Candida Tesha auprès des 40 délégués qui ont visité son village en Tanzanie. Ils ont été témoins des changements positifs qui ont eu lieu depuis que le village a été reconnu comme Système Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial (SIPAM).

En 2002, la FAO a lancé une initiative visant à identifier et à conserver les SIPAM afin de sauvegarder et de soutenir les systèmes du patrimoine agricole mondial.

Les SIPAM sont précieux pour la réalisation du second objectif stratégique de la FAO visant à rendre l'agriculture, la sylviculture et la pêche plus productives et durables.

En Afrique de l'Est, les SIPAM mettent l'accent sur deux systèmes agricoles autochtones différents: le système pastoral Maasai en Tanzanie et au Kenya et les systèmes agroforestiers d'altitude en Tanzanie. 

Le programme SIPAM et les équipes en charge de la coopération Sud-Sud de la FAO ont organisé le 27 février 2017 un atelier régional de cinq jours en Tanzanie pour aider à identifier et promouvoir les sites SIPAM dans la région africaine. L'événement a rassemblé 40 participants de 17 pays, des ONG et des instituts de recherche.

Le vice-ministre de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche de Tanzanie, William Ole Nasha, a félicité la FAO pour avoir lancé une telle initiative en disant qu'elle a son role à jouer pour faire face aux effets du changement climatique sur l'agriculture «L'agriculture est confrontée à de nombreux défis qui entravent la production de nourriture et d'animaux alimentation. Le programme SIPAM est développé au moment opportun où le monde s'attaque aux changements climatiques. "

Après 3 jours à Arusha, les participants se sont rendus sur les sites SIPAM (site agroforestier du patrimoine de Shimbwe Juu et le système pastoral Maasai) pour rencontrer et apprendre des agriculteurs, des pastoralistes et des communautés locales

Ils ont rencontré Candida Tesha confia aux participants « Avant la mise en place du programme, nous ne savions pas comment gérer l'espacement entre les caféiers lors de la plantation. Depuis que le projet a commencé, le rendement a augmenté et nous avons pu le vendre à de meilleurs prix puisque nos produits sont issus de l'agriculture biologique ". Les agriculteurs ont  ainsi commencé à utiliser du fumier et à semer de facon différente leur permettant d'augmenter leur récolte. Ils ont par ailleurs cessé de couper les essences forestières naturelles qui poussent sur le Kilimanjaro.

Mme Tesha est également présidente d'un groupe d'autonomisation des femmes nommé Mapendo, qui donne accès à des services financiers. «Auparavant, la culture du café était réservée aux hommes, mais maintenant, même les femmes possèdent leurs propres parcelles. Moi aussi, j'ai la mienne. Grâce à notre organisation, nous nous entraidons les unes les autres avec des services de microfinance ", souligne Mme Tesha.

Les participants ont également visité le village d'Engarasero où ils ont eu la chance de voir comment fonctionne le système pastoral traditionnel Maasai. Parmi les caractéristiques uniques, ils ont vu le bétail et la faune sauvage avec des zèbres, des gnous et des girafes qui paissent au cotés des troupeaux gardés par les Maasai. "Les Maasai ont vécu aux côtés des animaux sauvages depuis des temps immémoriaux. Nous ne les tuons ni ne leur faisons de mal. Ils font partie de nous et nous les protégeons contre les braconniers », dit Ole Skorei.

Depuis sa reconnaissance comme SIPAM, la communauté a favorisé les activités touristiques et a préservé les connaissances traditionnelles de la communauté Maasai. Un des guides a déclaré qu'il n'était plus intéressé par quitter le village grâce à l'essor du tourisme dans la région et à son fort attachementà sa communauté.

Découvrez les photos de l'atelier et des visites des sites SIPAM en cliquant ici