Points clés
Pendant 18 mois, les agriculteurs des Philippines ont dû faire face à des périodes de sécheresse provoquées par de fortes manifestations du phénomène El Niño. Les dommages causés aux récoltes s’élèvent à 325 millions d’USD. Générer des revenus et produire de la nourriture pour les 400 000 ménages agricoles sinistrés s’est avéré très compliqué, plus de la moitié d'entre eux résidant dans des régions défavorisées de l’île de Mindanao. Outre les financements internes, l’intervention de la FAO dans les zones touchées a été rendue possible grâce à l’ensemble des contributions provenant du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires des Nations Unies, du Gouvernement du Royaume de Belgique – par le biais du Fonds spécial pour les activités d'urgence et de relèvement – et des économies réalisées dans le cadre d'autres interventions d'urgence et de projets axés sur la résilience de la FAO financés par les Gouvernements de l’Irlande, de la Nouvelle-Zélande et de la Norvège.
Une fois terminée la phase initiale de son intervention visant à faire face aux répercussions du phénomène El Niño dans la partie centrale de l’île de Luçon et dans celle de Mindanao, la FAO a étendu ses activités en vue d’atteindre 5 500 familles supplémentaires qui dépendent de l'agriculture et qui vivent dans quatre provinces de la région autonome du Mindanao musulman (ARMM) et dans la région XII SOCCSKSARGEN.
«Nous venons de terminer la distribution de semences de riz, de semences de maïs, d'engrais et de semences de légumes certifiés dans les provinces de Sultan Kudarat, de Sarangani, du Lanao du Sud et de Maguindanao,» a déclaré José Luis Fernández, représentant de la FAO aux Philippines. «Ces intrants permettront aux familles de reprendre leurs activités de subsistance et de cultiver de la nourriture pour la consommation des ménages.»
Le Ministère de l'agriculture des Philippines estime que, dans ces seules quatre provinces, 101 000 ha de terres agricoles ont été touchés par El Niño, causant, entre février 2015 et juillet 2016, 17,9 millions d’USD de pertes de production.
L’élargissement de l’intervention de la FAO, mis en place à la demande du Bureau de terrain régional XII du Ministère de l’Agriculture et du Département de l'agriculture et de la pêche de la région autonome du Mindanao musulman (DAF-ARMM), vient compléter les efforts déployés par le gouvernement pour lutter contre les effets du phénomène El Niño dans 16 régions des Philippines.
«Nous avons été touchés surtout par la sécheresse, parce que le phénomène El Niño a duré longtemps et qu’il s’est manifesté en même temps que l'infestation de rats. De nombreux agriculteurs ont vu leur rendement diminuer de 30 à 40 pour cent,» raconte Rahib Mamaluba, un agriculteur-technicien de Mamasapano, Maguindanao.
Renforcer la résilience
En vue de renforcer les capacités de préparation aux catastrophes et d'adaptation au changement climatique des communautés bénéficiaires, la FAO mène également des activités de formation relatives à la gestion de la sécheresse, à l'amélioration de la production végétale et à la résilience aux conditions climatiques difficiles. Il est prévu d’équiper plus de 100 départements agricoles (DA) ainsi que des techniciens agricoles des autorités locales et des formateurs agricoles locaux en vue de reproduire ces ateliers dans leurs barangays (nom autochtone philippin pour nommer un village, un district ou un quartier.).
«Cela nous donne du courage parce qu’avant même qu’une catastrophe ne survienne, nous avons déjà une idée de la façon dont nous devons nous préparer,» a expliqué Jalani Pagital, un agriculteur de Datu Salibo, Maguindanao.
Dans le cadre d'un projet antérieur qui s’est achevé en juin 2016, la FAO a également travaillé en étroite collaboration avec le DA et le DAF-ARMM en vue de fournir une assistance similaire à 5 000 ménages d’agriculteurs et de pêcheurs dans la région de Maguindanao et dans le nord de la province de Cotabato, dont les moyens de subsistance ont été perturbés à la suite d’un ensemble de catastrophes d’origine naturelle et humaine, notamment des déplacements provoqués par un conflit armé, la sécheresse et des inondations. Les femmes ont également bénéficié de formations relatives aux moyens de subsistance non conventionnels, tels que la production artisanale de jacinthe d'eau, ainsi qu’aux techniques post-récolte et aux techniques de valorisation des produits pour aider à compléter leurs revenus familiaux en vue d'accélérer la reprise au niveau des ménages.
«Grâce à l'aide que nous avons reçue et à ce que nous avons appris lors de la formation, j'espère qu'un jour il n'y aura plus de paysans pauvres dans notre communauté,» a ajouté Rahib.
À ce jour, la FAO a apporté un soutien à un total de 54 300 ménages agricoles à Luçon et Mindanao, dont les moyens de subsistance ont été touchés par la sécheresse et par les violents typhons liés à El Niño.
LA FAO à Mindanao
La FAO aide le gouvernement à rétablir les moyens de subsistance et à renforcer la résilience des agriculteurs et des pêcheurs dans les régions touchées par des conflits et frappées par El Niño. Cette aide comprend la fourniture d’intrants agricoles et halieutiques, des techniques de valorisation des produits, une aide à la création de capital de démarrage et des formations sur l’évaluation des vulnérabilités au niveau des exploitations et la planification de la réduction des risques. Actuellement, la FAO met également en œuvre son plan stratégique pour l'agriculture et l'agroalimentaire qui vise à tirer un meilleur profit des possibilités commerciales, uniques et distinctes, offertes par le secteur agroalimentaire, dans des villes ou des régions rurales clés menacées par des conflits.
En route vers plus de soutien
Dans le cadre d’un projet de 3 millions d’USD financé par le Gouvernement de la Nouvelle-Zélande, la FAO a prévu de fournir des intrants pour la production agricole, animale, avicole et halieutique à 10 475 ménages d’agriculteurs et de pêcheurs supplémentaires dans la province de Cotabato-Nord. Les communautés pourront également bénéficier d'une formation relative aux pratiques intelligentes face au climat, à la préparation aux catastrophes, aux moyens de subsistance non conventionnels et à la valorisation des produits. La fourniture de l’assistance s’échelonnera jusqu'en octobre 2017.
