Améliorer les moyens de subsistance des femmes autochtones au Nicaragua

La FAO œuvre en faveur de l’autonomisation des femmes autochtones du Nicaragua en vue d’améliorer leurs moyens de subsistance.

Points clés

On dénombre actuellement plus de 370 millions d’autochtones dans plus de 70 pays à travers le monde. Alors qu'ils ne constituent environ que cinq pour cent de la population mondiale, ils représentent environ 15 pour cent des pauvres à l’échelle de la planète. C’est notamment le cas des femmes autochtones Mayangna qui vivent dans la Réserve de biosphère de Bosawás dans le nord du Nicaragua: elles sont confrontées à la pauvreté, à l'isolement et à la violence domestique, et subissent une triple discrimination fondée sur leur sexe, leur appartenance ethnique et leur situation socio-économique. Le Mécanisme Forêts & Paysans (FFF), un partenariat hébergé par la FAO, a apporté son soutien aux femmes Mayangna afin de leur permettre d’accroître la vente de produits locaux en vue d’améliorer leurs moyens de subsistance. Les femmes ont participé à des ateliers axés sur le renforcement des capacités, où elles ont appris à améliorer la qualité de leurs produits et ont acquis des connaissances relatives au marché. Les ateliers veillaient également à les aider à préserver leur culture. Parallèlement, le FFF s’efforce d’aider les femmes Mayangna à acquérir une autonomie économique et sociale en renforçant la position des organisations de femmes productrices. Ce renforcement des capacités organisationnelles et productives donne à beaucoup de femmes de la communauté l'espoir d’un avenir meilleur.

Préserver la culture et améliorer les moyens de subsistance
Telma Maria Rena Ramirez, qui vit dans la municipalité de Bonanza du territoire Mayangna, fait partie d’un groupe de femmes autochtones Mayangna qui utilisent l'écorce du tuno, un arbre endémique, pour fabriquer des objets d'artisanat, tels que des sacs, des pochettes et des portefeuilles. «C'est une matière première que nos ancêtres nous ont léguée et qui est d’une grande valeur pour nous», explique Telma. «Maintenant, en tant que femmes Mayangna, nous commençons à conquérir notre indépendance économique pour nos familles grâce à la vente des produits fabriqués avec l’écorce du tuno

Par le biais de la formation, des échanges et d’un encadrement continus, le FFF a aidé les femmes Mayangna à améliorer la qualité de leurs produits, à diversifier les marchés et à obtenir de meilleurs prix. Quelque 40 femmes Mayangna et jeunes issus de 10 organisations de producteurs forestiers et agricoles ont bénéficié d’une formation sur l'analyse et le développement des marchés. Les forêts locales ont toujours fourni aux femmes des produits tels que des fruits et des fibres pour leur propre famille. En favorisant la fabrication d’objets d’artisanat à base de tuno en tant qu’activité génératrice de revenus, le FFF contribue également à préserver la culture Mayangna.

Plus de 200 femmes diversifient également leurs revenus par le biais de la vente et de la transformation des fruits de la noix-pain, un arbre également appelé ramón ou ojoche  (Brosimum alicastrum). Dans le cadre d’un événement axé sur l’échange de connaissances avec des groupes de producteurs du Guatemala et du Honduras, les femmes Mayangna ont beaucoup appris sur l’ensemble des possibilités qu’offre la noix-pain.

«Nous avons formé beaucoup de femmes qui ne connaissaient pas la Nuez de Ramón, ou le fruit de la noix-pain,» explique Benedicta Dionisio Ramirez qui fait partie d'un groupe de femmes productrices du Guatemala. «Mais maintenant qu’elles possèdent les connaissances, elles ne se limitent plus à sa consommation, mais commencent également à le vendre, y compris sur les marchés internationaux.»

Œuvrer pour la responsabilisation sociale
Renforcer le leadership et l'estime personnelle des femmes occupe une place importante dans le plan de renforcement des capacités. En 2015, le FFF a collaboré avec le conseil d'administration de la Nation Mayangna et les organisations de femmes Mayangna afin de renforcer leur participation aux processus politiques. Ensemble, ils ont abordé des questions telles que la sécurité alimentaire, la violence domestique et l'amélioration des systèmes de production.

Des réunions ont également été organisées sur chaque territoire Mayangna en vue de discuter des stratégies visant à améliorer la position des organisations de femmes. Les priorités identifiées concernent le renforcement de l'unité et de l'organisation internes et la nécessité d’accroître la participation de ces femmes dans les institutions publiques et les processus décisionnels.

Avec le soutien du FFF, 130 femmes provenant de neuf territoires ont participé au premier Forum des femmes Mayangna dans la région autonome de la côte nord des Caraïbes en vue de renforcer les organisations de femmes sur leurs territoires respectifs. À l’issue de ce forum, les femmes ont créé le Réseau des femmes de la Nation Mayangna.

Mécanisme forêts et paysans (FFF)
Le FFF est un partenariat lancé en septembre 2012 entre la FAO, l'Institut international pour l'environnement et le développement (IIED), l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), et AgriCord. Il est dirigé par un comité directeur de membres affiliés à des organisations de producteur forestier, de foresterie communautaire et de peuples autochtones, à la communauté internationale de la recherche, aux organisations de prestataires de services de développement commercial, au secteur privé, au gouvernement et aux donateurs. Les donateurs actuels sont la Finlande, l’Allemagne, la Suède, les États-Unis et AgriCord.

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