Droit à l'alimentation

Améliorer la collaboration avec les organisations de consommateurs pour transformer les systèmes alimentaires

News - 28.06.2021

28 juin 2021, Rome – Les organisations de consommateurs d’Afrique francophone et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) se sont réunies le 22 juin 2021 lors d’une table ronde virtuelle pour échanger leurs expériences sur les efforts déployés visant à améliorer les impacts pour la réalisation du droit à l’alimentation, le rôle des consommateurs et l’intensification des initiatives conjointes.

Une plus grande collaboration entre les différents acteurs est essentielle afin d’évoluer vers des systèmes alimentaires plus durables et équitables. Les organisations de consommateurs peuvent faire une énorme différence. Leur sensibilisation à des consommateurs divers et multiples ainsi que leurs atouts en matière de protection des consommateurs et de droit à une alimentation adéquate peuvent contribuer à garantir une meilleure nutrition, une meilleure production, un meilleur environnement et des meilleures conditions de vie, sans que personne ne soit laissé de côté.

Ce webinaire a réuni les présidents de trois grandes organisations de consommateurs : la Fédération comorienne des consommateurs des Comores (FCC); la Fédération nationale des associations des consommateurs de Côte d’Ivoire (FAC); et l’Association pour la défense de l’environnement et des consommateurs du Sénégal (ADEC). Se sont joints à la discussion les représentants des bureaux nationaux, régionaux et du siège de la FAO lors d’une session collaborative où des échanges ont contribué à la création d’alliances potentielles en plus de sensibiliser les participants sur un vaste éventail de thématiques.

Lors de leurs présentations, les organisations de consommateurs ont souligné les défis auxquels elles sont confrontées affectant la sécurité alimentaire et la nutrition dans leurs pays. L’augmentation des prix des denrées alimentaires et l’affaiblissement des pratiques et des contrôles de sécurité sanitaire des aliments, ainsi que les dangers posés par les pesticides toxiques ne sont que quelques-unes des problématiques soulevées. Il est plus urgent que jamais de s’y attarder, car la pandémie de COVID-19 a exacerbé les inégalités existantes et a touché en particulier les personnes préalablement les plus vulnérables.

De manière à réduire la dépendance à l’égard des importations alimentaires et afin de surmonter les restrictions commerciales, les participants ont identifier la valorisation de l’agroécologie, le renforcement de la résilience et l’accroissement de la diversification et de la production agricole locale comme des moyens potentiels d’améliorer les droits alimentaires et la transformation durable des systèmes alimentaires. La valeur des alliances avec le secteur privé, par exemple dans la lutte contre les pertes et le gaspillage alimentaires en Côte d’Ivoire, a permis d’illustrer comment le secteur privé peut s’engager en faveur d’une plus grande pérennité des systèmes alimentaires.

Nasrat Issa Mohammed de la FCC des Îles Comores a fait part de ses préoccupations concernant les taux de surpoids et d’obésité au pays. Elle a expliqué de quelle manière la sensibilisation à la nutrition et l’accès aux consommateurs peuvent contribuer à leurs choix alimentaires. Cependant, il est également nécessaire de consolider une production locale plus durable et plus résiliente pour un plus grand approvisionnement en aliments nutritifs.

Yves Kouakou Aka de la FAC, Côte d’Ivoire, a souligné les problèmes de sécurité sanitaire des aliments liés aux pesticides, aux techniques de production et aux faibles capacités en la matière. La pandémie exacerbe les défis préexistants et entraîne une flambée des prix des denrées alimentaires. La sensibilisation des consommateurs, en particulier en ce qui concerne la santé alimentaire, est une partie importante du travail de l’organisation.

Maguette Fall de l’ADEC, Sénégal, a souligné le travail de son organisation au sein des comités nationaux tels que CODEX et Food Fortification, ainsi qu’avec les femmes chefs de famille pour la production locale dans la culture des fruits et légumes. Des systèmes de sécurité sanitaire des aliments et de production alimentaire nationale plus forts accentueront la résilience.

En représentation de Blaise Ouattara, Responsable de la sécurité sanitaire et de la qualité des aliments au bureau régional de la FAO pour l’Afrique, Mamadou Ndiaye a souligné l’importance de renforcer les capacités nationales en matière de contrôle des aliments et de facilitation du commerce, de la gouvernance, du suivi et des données pour faire progresser la sécurité sanitaire des aliments en Afrique.

Sami Gaiji, Représentant de la FAO pour la Côte d’Ivoire, a noté combien de projets et programmes de la FAO trouvent un écho dans le travail des organisations de consommateurs. Makhfousse Sarr de la FAO Sénégal et Ediamine Bedja de la FAO Comores ont également reconnu la valeur de l’échange d’informations et d’expériences. Certaines initiatives en cours de la FAO peuvent être consultées et diffusées par les organisations de consommateurs, notamment sur les thèmes de l’éducation nutritionnelle, des marchés locaux et de la production durable. Darana Souza et Marcello Vicovaro, fonctionnaires de la FAO, ont également discuté de nutrition et de marchés durables. Partager ces expériences peut être un levier puissant pour la transformation des systèmes alimentaires.

Les organisations de consommateurs ont été appelées à participer au Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, prévu pour septembre 2021. José Valls, fonctionnaire de la FAO, a souligné que le Sommet est une opportunité pour tous de tisser des liens, y compris pour la société civile et les organisations de consommateurs.

Clôturant la réunion, Juan Carlos García y Cebolla, Chef de l’équipe de la FAO sur le droit à l’alimentation, a rappelé à tous que les Objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030 ne peuvent être atteints qu’avec une forte coopération mondiale. Un programme de développement réussi nécessite des partenariats inclusifs comme ceux-ci.

Explorer les voies menant à l’autonomisation des consommateurs

Organisé par l’équipe du droit à l’alimentation de la FAO, le webinaire est le deuxième d’une série de discussions virtuelles sur les droits de l’Homme et les questions alimentaires, lancées en février 2021 avec des pays africains anglophones. Le webinaire a combiné la participation d’organisations de consommateurs avec celle d’experts de la FAO, dont ceux de la Division des systèmes alimentaires et de la sécurité sanitaire des aliments (ESF), de la Division de l’alimentation et de la nutrition (ESN) et de la Division de la transformation rurale inclusive et de l’égalité des sexes (ESP), ainsi que du Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et des bureaux nationaux en Côte d’Ivoire, aux Comores et au Sénégal.

Cette activité fait partie d’efforts plus larges visant à l’autonomisation des consommateurs. Entre autres, deux publications explorant les liens entre le travail des organisations de consommateurs et le droit à une alimentation adéquate seront publiées au troisième trimestre de cette année. Elle s’inscrit dans le cadre du protocole d’accord signé entre la FAO et Consumers International, renouvelé en 2020.

Pour l’équipe du droit à l’alimentation de la FAO, la reconnaissance du travail des organisations de consommateurs et leur mise en contact avec d’autres parties prenantes est essentiel pour le renforcement des capacités ainsi que pour la sensibilisation aux priorités de la FAO, telles qu’une transformation inclusive et durable des systèmes alimentaires, la sécurité alimentaire et les régimes alimentaires sains.

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