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Trois pays, trois solutions énergétiques durables pour la production alimentaire


Découvrez comment la FAO contribue à élargir l’accès aux énergies propres dans le monde.

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Le vent, le soleil et l’eau sont autant de sources d’énergie renouvelables qui pourraient nous aider à atteindre les objectifs de productivité alimentaire. ©FAO/Alessia Pierdomenico

23/06/2021

L’énergie est utilisée de par le monde pour la cuisson, le chauffage, l’électricité et le transport. Mais saviez-vous qu’elle joue également un rôle central dans votre alimentation?

À l’échelle mondiale, la filière agroalimentaire consomme 30 pour cent de l’énergie totale disponible. L’énergie est nécessaire à la production de végétaux, de poissons, d’animaux d’élevage et de produits forestiers, au stockage et à la transformation des aliments, ainsi qu’à leur transport, à leur distribution et, bien entendu, à leur préparation.

Les combustibles fossiles ont largement contribué à nourrir le monde, mais ces sources d’énergie sont limitées et présentent généralement des dangers pour l’environnement.

Afin de réduire l’utilisation des combustibles fossiles dans les systèmes agroalimentaires tout en atteignant les objectifs de productivité alimentaire, la solution la plus viable consiste à adopter des sources d’énergie renouvelables qui soient plus durables, telles que l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’hydroélectricité et la bioénergie. En élargissant l’accès à l’énergie propre, les acteurs de la filière agroalimentaire peuvent produire davantage d’aliments, de meilleure qualité, et réduire les pertes alimentaires, ce qui permet d’améliorer les revenus et les moyens de subsistance. Les énergies renouvelables sont donc essentielles à la sécurité alimentaire et à une transformation des systèmes agroalimentaires qui soit durable et respectueuse du climat.

En quoi consistent certaines des solutions existantes en matière d’énergie propre et comment la FAO contribue-t-elle à en élargir l’accès à travers le monde?

1)     Irrigation à l’énergie solaire au Rwanda

Le district de Rulindo au Rwanda est un district agricole connu pour ses nombreuses espèces cultivées telles que le manioc, le maïs et les haricots. L’eau nécessaire à ces cultures provient en grande partie de la rivière Yanze. Traditionnellement, les agriculteurs irriguent à l’aide de pompes à pédales qui doivent être actionnées par trois personnes au moins, ce qui demande beaucoup de main-d’œuvre et d’efforts.

Dans le cadre du projet Mieux connaître l’eau (KnoWat – Knowing water better), la FAO a mis en place des systèmes d’irrigation à énergie solaire qui permettent d’améliorer l’efficacité de l’irrigation des champs et de soutenir les moyens d’existence des agriculteurs de la région. Trois pompes solaires portables et leurs accessoires ont été fournis aux agriculteurs de la coopérative de production horticole de Yanze. C’est la première fois que l’on installe des systèmes d’irrigation à énergie solaire dans le district de Rulindo.

Contrairement au matériel d’irrigation pourvu de pompes motorisées, les systèmes d’irrigation à énergie solaire ne nécessitent pas de carburant coûteux. Chaque système de ce type peut fournir 40 litres d’eau par minute – le panneau solaire recueillant jusqu’à 500 watts d’énergie par jour – et permet d’irriguer des champs situés à plus de quatre kilomètres du barrage. Les pompes solaires permettent également aux agriculteurs de réduire le travail manuel long et fastidieux que nécessitait jusqu’ici l’irrigation et d’utiliser leur temps de manière plus efficace afin d’accroître la productivité de leurs exploitations.

Les systèmes d’irrigation à énergie solaire font gagner du temps aux agriculteurs, augmentent l’efficacité des exploitations et contribuent aux moyens de subsistance locaux. ©FAO/Teopista Mutesi

2)     Digesteurs de biogaz pour préserver la fraîcheur du lait en Tanzanie

Le biogaz est un combustible renouvelable obtenu par décomposition de la matière organique (restes de nourriture, déchets animaux, etc.). Il constitue une source d’énergie propre qui peut être utilisée de diverses manières. Dans le cadre du projet INVESTA (investir dans des technologies énergétiques durables dans le secteur agroalimentaire), la FAO a travaillé avec des entités du secteur public et du secteur privé ainsi que des institutions financières afin de promouvoir l’utilisation de systèmes de refroidissement du lait alimentés par des digesteurs de biogaz.

Les digesteurs de biogaz sont de grands réservoirs dans lesquels du biogaz est produit par décomposition de la matière organique selon un processus de digestion anaérobie. On les appelle «digesteurs» parce que les bactéries consomment et digèrent cette matière organique, ce qui a pour effet de produire du biogaz. La combustion du biogaz peut être utilisée pour produire de l’énergie.

Ces digesteurs sont d’excellentes solutions pour les ménages qui possèdent quelques bovins et qui ne sont pas reliés au réseau électrique. Près de 90 pour cent des ménages ruraux de Tanzanie n’ont pas l’électricité. Par conséquent, lorsque les producteurs laitiers ne parviennent pas à livrer le lait issu de la traite du soir, ils le conservent généralement à la température ambiante pendant la nuit, ce qui peut occasionner des pertes de 30 à 40 pour cent. Les systèmes de refroidissement du lait alimentés par des digesteurs de biogaz permettent d’améliorer l’efficacité et la durabilité de la filière laitière, car le lait peut être conservé plus longtemps, ce qui laisse plus de temps pour l’utiliser ou le vendre. La technologie du biogaz permet de refroidir deux bidons de lait de 5 litres chacun.

Le brûlage de résidus de récolte est l’une des causes du smog à New Delhi. La FAO s’emploie à résoudre ce problème grâce à la transformation des résidus de récolte en bioénergie. ©commons.wikipedia.org/Jaskarn SH SD

3)     Résidus de récolte utilisés en tant que source de bioénergie en Inde

Chaque année, à la fin du mois de septembre et au mois d’octobre, les agriculteurs des États indiens du Pendjab et de l’Haryana, du Rajasthan et de l’Uttar Pradesh brûlent environ 35 millions de tonnes de résidus de végétaux après la récolte. Cette pratique a de nombreux effets négatifs, notamment une montée soudaine des niveaux de pollution qui peut entraîner la formation d’un smog épais sur New Delhi.

La FAO travaille actuellement avec le Gouvernement indien afin d’apporter un appui technique au développement d’une chaîne d’approvisionnement en résidus de récolte grâce à son approche bioénergie et sécurité alimentaire (BEFS), de sorte que la paille de riz mise au rebut puisse être collectée, stockée et transformée.

Une équipe de la FAO constituée de spécialistes en énergie durable utilise les outils de l’approche BEFS pour sélectionner des machines qui permettent de récolter, de collecter, de mettre en balles et de stocker les résidus de récolte. Ces résidus sont ensuite transformés en briquettes et en granulés, qui peuvent remplacer en partie le charbon dans les centrales thermiques. La paille de riz peut également être utilisée pour produire du biogaz comprimé, qui pourrait remplacer le gaz naturel dans les carburants pour les transports. L’approche BEFS a été mise au point par la FAO pour aider les pays à tirer parti de cette technologie et à concevoir et mettre en œuvre des politiques et des stratégies fondées sur le recours aux bioénergies durables.

Si nous voulons produire suffisamment de nourriture pour alimenter notre population qui ne cesse de croître, il est essentiel de passer progressivement à des systèmes agroalimentaires économes en énergie. Cela signifie qu’il faut privilégier l’innovation, tirer parti des technologies en matière d’énergie renouvelable et créer des chaînes de valeur alimentaires qui soient plus efficaces, afin de stimuler le développement durable à l’échelle mondiale.

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