En Palestine, le projet RNE-WEPS est mis en œuvre en collaboration avec le Ministère de l'Agriculture et l'Autorité palestinienne de l'eau et est piloté par l'équipe pluridisciplinaire de l'Initiative sur la Rareté de l'Eau qui rassemble les principales parties prenantes intéressées par les questions relatives à l'eau (voir Équipe de pays et partenaires).

Contexte

Le Territoires Palestiniens Occupés couvrent une superficie totale de 6 020 km2. La Cisjordanie est un territoire enclavé sur la rive ouest du Jourdain d'une superficie totale de 5 655 km2, entouré par la Jordanie à l'est et Israël au sud, à l'ouest et au nord. La majorité des Territoires Palestiniens de Cisjordanie sont toujours sous le contrôle total d’Israël (Zone C). Malgré le retrait israélien de la bande de Gaza, les agriculteurs Palestiniens ont un accès limité aux terres dans les zones tampons ou frontalières (40% des terres agricoles Gazaouies).

Le climat dans les Territoires Palestiniens Occupés est principalement de type méditerranéen oriental avec des hivers frais et pluvieux, des étés chauds et secs et des précipitations annuelles de l'ordre de 100 à 700 mm. les ressources en eau comprennent principalement des eaux souterraines et peu d'eaux de surface. Le secteur agricole en Palestine contribue à la sécurité alimentaire et offre environ 9% des opportunités d’emploi. Les femmes fournissent environ 87 % de la main-d'œuvre dans la production animale et 54 % dans la production végétale (principalement dans l'agriculture pluviale). Malgré leur contribution majeure au travail agricole, de nombreuses femmes rurales effectuent ce travail sans rémunération.

Près de 20% de la superficie totale de la Palestine est utilisée pour l'agriculture (90 % en Cisjordanie et 10 % dans la bande de Gaza). L'agriculture pluviale est dominante avec 81% des activités, tandis que les zones irriguées couvrent 19%, principalement situées dans la bande de Gaza et la vallée du Jourdain. L'Agriculture en Palestine est une entreprise familiale où les femmes jouent un rôle majeur dans les pratiques agricoles manuelles. Il est important d'étudier à la fois l'efficacité de l'irrigation et la productivité de l'eau. L'efficacité d'application des systèmes d'irrigation est bonne puisqu’elle enregistre entre 75-90 % pour le goutte-à-goutte et 65-75 % pour les arroseurs. La plupart des pertes se produisent dans les systèmes de transport d'eau. Il n'y a pas d'estimations réelles de la productivité de l'eau (biophysique ou économique) à l'exception de quelques statistiques éparses.

Quelques-unes des principales lacunes mises en évidence pour l'utilisation de l'eau dans l'agriculture: efficacité modérée de l'irrigation, en particulier des systèmes de transport avec les canaux ouverts, absence de système de surveillance et pas de mesures réelles des quantités d'eau ou de la productivité de l'eau, manque de capacités de stockage d'eau, petites exploitations agricoles (75% moins de 10 dunums), utilisation de pratiques traditionnelles et de faibles capacités financières, faibles capacités de traitement après récolte (compétences, technologies, équipements), faible compétitivité (occupation, coûts de transaction élevés, accès limité aux marchés, faibles capacités de commercialisation, industries agroalimentaires limitées), les coutumes et traditions sociales conservatrices limitent l'engagement des femmes dans l'agriculture, propriété limitée des actifs agricoles (7,2% des propriétaires fonciers sont des femmes), faible capacité d'accès au financement, et faible participation aux coopératives agricoles.