Plateforme technique sur l’évaluation et la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires

Les agences ONU mettent l’accent sur le besoin d’augmenter l’échelle des interventions pour réduire les pertes alimentaires

07/09/2017

Après un évènement conjoint sur les leçons apprises du projet sur la réduction des pertes alimentaires mis en œuvre de concert par les agences de l’alimentation des Nations Unies ayant siège à Rome, le groupe a lancé un appel pour l’expansion des projets pilotes afin d’atteindre de façon adéquate la réduction souhaitée en matière de pertes alimentaires.

Les représentants des trois agences de Rome – l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondiale (PAM) et le Fonds international de développement agricole (IFAD) – ont souligné l’urgence absolue d’intensifier les projets pilotes afin de mettre en œuvre des interventions visant à réduire les pertes alimentaires à plus large échelle et d’obtenir des impacts majeurs. Selon les agences : « Des projets pilotes, tels que ceux qui ont été menés grâce au soutien du Projet conjoint des Nations Unies et de l’Agence suisse pour le développement et la coopération, financé par l’Irlande, se sont avérés essentiels pour identifier des solutions appropriées pour réduire les pertes alimentaires dans les pays en développement.»

Outre à souligner l’importance d’augmenter l’échelle des projets pilote les plus réussis, les experts qui ont participé ont lancé un message clair sur la nécessité de consolider les synergies avec le secteur privé, fournir plus de soutien aux petits exploitants et à leurs associations, améliorer les efforts en matière de formation et renforcement de capacités, ainsi que les méthodologies d’évaluation des impacts. En plus, ils ont lancé des appels pour accroître la collaboration et les partenariats et pour créer des systèmes de gouvernance visant à coordonner des actions multipartites au niveau de toutes les organisations du secteur œuvrant pour réduire les pertes et le gaspillage alimentaires.

Lors de cet événement conjoint, Kostas Stamoulis, Sous-Directeur général du Département du développement économique et social de la FAO, a souligné l’importance de répandre les activités visant à réduire les pertes alimentaires, ainsi que les nécessités multi-dimensionnelles découlant de la transition des projets pilotes vers des initiatives plus à large échelle. « Il faut allouer plus de ressources financières, de ressources humaines, déployer plus d’efforts dans le renforcement des capacités, des mesure incitatives pour les investissements et la communication: voilà les prochaines étapes à entreprendre pour intensifier nos actions, de pair avec nos partenaires des pays en développement. Cela représente la seule manière possible d’apporter des changements considérables dans les niveaux des pertes susceptibles d’être mesurées et comprises dans l’index national des pertes alimentaires ». En 2015, la FAO a reçu le mandat par les Nations Unies de mesurer et évaluer les pertes et le gaspillage alimentaires et de plus, elle s’est engagée dans le processus visant au développement d’un Index mondial des pertes alimentaires, susceptible de permettre aux pays de mieux évaluer et communiquer la situation des pertes au sein des chaines d’approvisionnement alimentaires.

Ramiro da Silva, Sous-Directeur général du PAM, a affirmé que les agences de Rome, ont «les potentialités intellectuelles, les moyens financiers et la force » nécessaires pour augmenter l’échelle de leurs activités visant à la réduction des pertes alimentaires. Il a affirmé que : « la FAO apporte au partenariat les connaissances techniques et des instruments de recherche, l’IFAD contribue par son expérience en matière de financements destinés à l’investissement agricole, alors que le PAM est en mesure d’offrir son expérience de longue date dans la gestion des opérations sur le terrain. »

Michel Mordasini, Vice-Président de l’IFAD, a souligné le rôle critique des petits exploitants dans la lutte pour réduire les pertes alimentaires. Il a affirmé que : « Les pertes alimentaires se produisent notamment dans les pays en développement, alors que la plupart des producteurs cultivent des petites parcelles de terrain. Afin de réduire les pertes alimentaires dans ces pays, il faut impliquer activement les petits exploitants et investir dans leurs capacités ». Tout en soulignant que les activités de réduction des pertes alimentaires à long terme devraient s’appuyer sur des partenariats solides, les experts ont discuté de la complémentarité des approches de chaque organisation. Cela a été tout notamment réitéré dans le projet lancé en 2014, sur l’ «Intégration des initiatives de réduction des pertes alimentaires pour les petits exploitants dans les zones à déficit vivrier ».

Intervention conjointe de l’Agence suisse pour le développement et la coopération

Les trois agences ayant leur siège à Rome se sont engagées dans un projet conjoint financé par l’Agence suisse pour le développement et la coopération. «L’Intégration des initiatives de réduction des pertes alimentaires pour les petits exploitants dans les zones à déficit vivrier » a été conçue pour améliorer la sécurité alimentaire ainsi que les opportunités pour créer davantage de revenus, tout en réduisant les pertes alimentaires dans les chaines de valeur de grains et légumes secs des zones à déficit vivrier. Pour promouvoir ces objectifs, la Communauté des praticiens (CdP) sur la réduction des pertes alimentaires a été créée pour soutenir le partage des connaissances et la création des partenariats. Un module d’apprentissage électronique sera lancé au début de 2018, concernant les analyses sur les pertes alimentaires obtenues par des études de cas dans les sous-secteurs de l’agriculture et la pêche de petite échelle.

Le projet a contribué à améliorer les options de gestion et stockage au sein des chaines de valeur des grains et légumes secs, par le biais de solutions pilotes, conçues pour apporter des bénéfices aux petits exploitants au Burkina Faso (maïs, sorgho et pois à vache), Ouganda (maïs, oléagineuses et haricots) et dans la République démocratique du Congo (riz et maïs). La deuxième phase du projet, qui a été lancée au mois de Juillet 2017, vise à soutenir les gouvernements dans le but d’établir des cadres règlementaires –politiques, normes et règles - pour la réduction des pertes alimentaires dans les chaînes de valeur.

Pour plus de détails concernant la collaboration des agences des Nations Unies de Rome en matière de pertes et gaspillage alimentaires dans l’initiative conjointe du 7 Septembre, prière de cliquer ici.

Ecrit par Patrina Pink, FAO, Conseiller chargé de la communication de SAVE FOOD