Département économique et social

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 perspectives alimentaires
No. 3 Rome, juin 2003

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Céréales

LA SITUATION D’URGENCE ALIMENTAIRE PERSISTE DANSDE NOMBREUX PAYS 1/

Production actuelle et perspectives des récoltes

Commerce

Stocks de report

Les approvisionnements céréaliers mondiaux risquent-ils d’être « vraiment serrés » si les stocks mondiaux continuent de dégringoler en 2004?

Prix à l’exportation

Taux de fret maritime

Manioc

Graines oléagineuses, huiles et farine d’oléagineux

Légumineuses

Sucre

Engrais

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Stocks de report

On prévoit une nouvelle contraction des stocks céréaliers mondiaux en 2004

Selon les premières indications, les réserves mondiales de céréales chuteraient brutalement en 2003/04, pour la quatrième année consécutive. À la fin des campagnes de commercialisation de 2004, elles devraient s’établir à 399 millions de tonnes, soit 69 millions de tonnes ou 15 pour cent de moins que les niveaux d’ouverture. Bien qu’un relèvement de la production mondiale soit attendu cette année, la consommation totale prévue en 2003/04 devrait néanmoins dépasser les volumes engrangés et, de ce fait, entraîner d’importants prélèvements de stocks.

Si les prévisions actuelles s’avèrent, le coefficient stocks de céréales totaux/consommation plongera à 20 pour cent en 2003/04, donc bien en deçà des 24 pour cent estimés pour la campagne précédente, déjà la plus mauvaise depuis deux décennies. La baisse des stocks mondiaux de céréales sera principalement attribuable à une diminution de 37 millions de tonnes des réserves de blé, qui s’accompagnera d’une chute de 19 millions de tonnes pour le riz et de 13 millions de tonnes pour les céréales secondaires.

Comme durant les campagnes précédentes, le déclin des stocks en Chine sera le premier en cause dans le recul mondial. Compte tenu du ralentissement de la production attendu en 2003, la Chine prélèvera presque 61 millions de tonnes dans ses réserves pour répondre à la demande intérieure, sans cesse croissante. Le niveau précis de ses stocks de céréales reste mal connu et les ponctions opérées sont à la fois importantes et rapprochées; aussi est-il difficile de comprendre et d’analyser l’évolution du marché national chinois ou de la situation internationale (voir l’encadré de la page 24). Par ailleurs, on prévoit également une diminution des stocks en Inde. La baisse, estimée à 10 millions de tonnes pour 2004, surviendrait après le recul de 19 millions de tonnes déjà attendu pour 2003.

Stocks céréaliers de report mondiaux

 Campagnes agricoles se terminant en:
 20022003
estim.
2004
prévis.
 ( millions de tonnes )
Blé224,1178,8141,9
Céréales205,0166,8153,8
secondaires: dont:   
Maïs152,9120,5107,1
Orge29,125,225,7
Sorgho6,75,45,7
Autres16,415,715,3
Riz (usiné)150,3122,2103,3
TOTAL 579,4 467,8 399,0

Source: FAO

En revanche, les grands pays exportateurs de céréales devraient être en mesure de reconstituer leurs stocks, pratiquement épuisés, à la faveur d’un vigoureux redressement de leur production. S’agissant du blé, on s’attend à ce que leurs réserves grimpent à 44 millions de tonnes, 8 millions de tonnes de plus que le niveau de 2003. La hausse touchera surtout les États-Unis, le Canada et l’Australie, les stocks de l’UE demeurant stables par rapport à l’année précédente, c’est-à-dire plutôt élevés. En ce qui concerne les céréales secondaires, les stocks totaux des principaux exportateurs devraient atteindre 60 millions de tonnes; cette hausse de 5 pour cent par rapport à 2003 s’explique principalement par la récolte de maïs exceptionnelle prévue aux États-Unis cette année. L’UE, au contraire, s’attend à une baisse en 2004; en effet, la production ne déclinera sans doute pas mais la consommation intérieure, elle, devrait augmenter par suite d’une réduction des importations de blé utilisé dans l’alimentation animale.

Chute brutale des stocks mondiaux en 2003

Les prévisions concernant les stocks mondiaux de céréales à la fin des campagnes se terminant en 2003 n’ont presque pas varié depuis le dernier rapport. Elles s’établissent à 468 millions de tonnes, soit 112 millions de tonnes ou 19 pour cent de moins que leur niveau d’ouverture. Ce recul serait le plus important enregistré d’une année sur l’autre au cours des vingt dernières années. C’est en Chine et en Inde que la contraction devrait être la plus forte, mais les réserves détenues par plusieurs grands pays exportateurs s’annoncent plus faibles aussi en raison de récoltes moins abondantes que prévu.

Contraction des stocks de blé de la Chine, de l’Inde et des États-Unis en 2003

À la clôture des campagnes s’achevant en 2003, les stocks mondiaux de blé devraient s’établir aux alentours de 180 millions de tonnes, soit un volume supérieur de presque 10 millions de tonnes à celui que prévoyait le dernier rapport, mais néanmoins en baisse de 45 millions de tonnes, ou 20 pour cent, par rapport à leurs niveaux d’ouverture. L’essentiel de la réduction concerne la Chine (moins 27 millions de tonnes), les États-Unis (moins 9 millions de tonnes) et l’Inde (moins 6 millions de tonnes). En Chine et aux États-Unis, cette baisse est principalement due au déclin de la production en 2002. La situation est tout autre en Inde. Les niveaux d’ouverture des stocks y étaient élevés en début de campagne et la récolte de 2002 a en fait marqué une hausse, mais la vigueur des exportations pourrait amener une réduction considérable des réserves de blé – dont les autorités affirment cependant qu’elles demeureront bien au-delà des niveaux minimums à assurer.

La fin des campagnes de commercialisation est en vue dans la plupart des pays de l’hémisphère Nord, ce qui permet d’affiner les estimations relatives à la production, aux échanges commerciaux et à la consommation et, partant, d’ajuster les données antérieures touchant les stocks de clôture. C’est ainsi que, depuis le dernier rapport, on a révisé à la hausse le niveau des réserves de la Fédération de Russie (plus 4,5 millions de tonnes), de l’Ukraine (plus 1 million de tonnes), de l’UE (plus 1,3 million de tonnes), de la Bulgarie (900 000 millions de tonnes), de la République islamique d’Iran et de la République arabe de Syrie (600 000 millions de tonnes dans les deux derniers cas). Le seul recul prévu, de un million de tonnes, touchera l’Inde.

Les stocks de blé actuellement détenus par les cinq principaux pays exportateurs pourraient plonger à 36 millions de tonnes, soit 11 millions de tonnes ou 23 pour cent de moins que ceux de la dernière campagne. D’après les plus récentes prévisions, le coefficient stocks totaux de blé/écoulement complet (la somme de la consommation intérieure et des exportations) tomberait à 17 pour cent dans ces pays, soit un taux inférieur à celui de la campagne précédente et trois points en dessous de la moyenne enregistrée depuis le milieu des années 90. Parmi les grands exportateurs, seule l’UE devrait enregistrer une hausse (3,6 millions de tonnes) de ses réserves de blé au terme de la campagne actuelle, cela grâce à de bonnes récoltes et à de fortes importations. Aux États-Unis en revanche, le déclin très marqué de la production pourrait faire baisser les stocks de blé à 12 millions de tonnes, leur plus bas niveau en deux décennies. En Australie et au Canada, les sécheresses ont gravement nui aux récoltes, ce qui laisse présager, là aussi, d’importantes diminutions des stocks de blé.

La baisse des stocks de céréales secondaires en Chine et aux États-Unis précipite un déclin mondial des réserves en 2003

Les stocks mondiaux de céréales secondaires à la clôture des campagnes se terminant en 2003 devraient s’établir à 167 millions de tonnes, soit 10 millions de tonnes de moins que n’annonçait le dernier rapport et 38 millions de tonnes (19 pour cent) de moins que leurs niveaux d’ouverture. Les principales retouches apportées

aux estimations concernent les stocks de report de la Chine, des États-Unis, de la République arabe de Syrie, de l’Arabie saoudite, du Soudan et de l’Égypte.

Le déclin mondial des stocks de céréales secondaires attendu en 2003 est concentré dans deux pays: la Chine, où la production de 2002, malgré un progrès sur douze mois, n’a pas suffi à répondre aux besoins croissants de fourrage (le maïs est en recul de 16 millions de tonnes), et les États-Unis, qui ont engrangé une récolte médiocre en 2002 (le maïs perdra 13 millions de tonnes). La production de maïs devrait également chuter au Brésil, entraînant un prélèvement important (600 000 tonnes) dans les stocks nationaux. La plupart des grands exportateurs devront sans doute puiser généreusement dans leurs réserves en 2003, sauf les États-Unis, où les stocks de céréales secondaires ne devraient pas varier par rapport à leurs niveaux d’ouverture. De ce fait, on prévoit que le coefficient stocks totaux de céréales secondaires/écoulement complet chutera à un maigre 13 pour cent chez les exportateurs principaux, soit 3 points de moins que le taux de la dernière campagne et que la moyenne depuis le milieu des années 90.

La Chine et l’Inde à l’origine de la forte baisse des stocks de riz

Les prévisions concernant les stocks mondiaux de riz à la fin des campagnes de commercialisation de 2003 ont été révisées à la baisse depuis le dernier rapport, passant de 123 à 122 millions de tonnes, les plus faibles quantités enregistrées depuis vingt ans et environ 28 millions de tonnes sous le niveau d’ouverture. L’essentiel de cette contraction est attribuable à la situation en Chine et en Inde, dont les performances fléchiraient de 15 millions de tonnes et de 12 millions de tonnes respectivement.

Cet ajustement à la baisse des stocks de clôture 2003 est à rapprocher des reculs prévus aux États-Unis par les autorités et des stocks de report plus faibles attendus dans les pays où les récoltes de 2002 ont été médiocres, à savoir l’Inde, la République de Corée et le Japon.

On entrevoit une nouvelle chute des stocks mondiaux de riz en 2004

Il subsiste encore bien des incertitudes quant au niveau des réserves de riz qu’on peut envisager pour la fin de la campagne 2004. Il dépendra en grande partie du résultat des campagnes rizicoles principales en Asie, où les semis sont à peine entamés. Si l’on se fie aux premières indications – redressement modéré de la production mondiale et croissance stable de l’utilisation, les stocks mondiaux de riz diminueraient de 19 millions de tonnes pour se situer à 103 millions de tonnes. La Chine, qui selon les estimations détient environ 60 pour cent de ce total, serait là aussi à l’origine principale du fléchissement, vu la diminution attendue de ses rendements de la campagne en cours. De même, l’Australie devrait enregistrer une baisse marquée de ses réserves de fin de campagne en raison d’une récolte exceptionnellement mauvaise. En Inde, les stocks de report risquent également de glisser si la politique de soutien des ventes à l’étranger de la FCI est maintenue. L’Indonésie, pour sa part, s’efforce de diminuer ses importations de riz, ce qui pourrait bien conduire à une baisse du niveau de clôture de ses stocks. D’autres pays pourraient se trouver dans la même situation, par exemple le Japon, qui applique un programme de réduction de la production rizicole et d’augmentation de la consommation.

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