Département économique et social

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 perspectives alimentaires
No. 3 Rome, juin 2003

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Céréales

LA SITUATION D’URGENCE ALIMENTAIRE PERSISTE DANSDE NOMBREUX PAYS 1/

Production actuelle et perspectives des récoltes

Commerce

Stocks de report

Les approvisionnements céréaliers mondiaux risquent-ils d’être « vraiment serrés » si les stocks mondiaux continuent de dégringoler en 2004?

Prix à l’exportation

Taux de fret maritime

Manioc

Graines oléagineuses, huiles et farine d’oléagineux

Légumineuses

Sucre

Engrais

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Prix à l’exportation

Les cours des céréales se sont raffermis, mais les perspectives demeurent mitigées.

Prix à l'exportation des céréales * 1/

 20032002
 maimarsmai
 ( dollars E.-U./tonne )
États-Unis   
Blé 147146123
Maïs10810591
Sorgho10310491
Argentine   
Blé157149131
Maïs1049590
Thaïlande   
Riz, blanc 202198204
Riz, brisures 142144149
* Les prix se réfèrent à la moyenne du mois. Pour les sources voir les annexes statistiques A.6 et A.7.

Les cours internationaux du blé ont connu une augmentation vigoureuse tout au long du mois d'avril, grâce notamment à un regain des activités d'achat et aux indications faisant état d'une réduction des excédents en Ukraine et en Fédération de Russie. Toutefois, les cours ont commencé à glisser au mois de mai, en réaction aux pressions des récoltes engrangées et des attentes concernant des récoltes supérieures à la moyenne dans un certain nombre de pays traditionnellement exportateurs. Au mois de mai, le blé américain n.2 (HRW, f.o.b.) s'établissait en moyenne à 147 dollars EU la tonne, soit une augmentation de 20 pour cent par rapport à la période correspondante de l'année précédente, et un niveau quasiment inchangé depuis mars. De manière générale, le raffermissement des prix américains a sous-tendu les prix à l'exportation de la plupart des autres origines, même si le déclin continu du dollar EU

relativement à l'euro a entraîné des ristournes à l'exportation beaucoup plus élevées de la part de la Commission européenne pour les ventes de blé à des pays non membres de l'UE.

Les préoccupations liées à la météorologie, les tensions accrues sur les stocks aux États-Unis ainsi que la guerre en Iraq ont joué un rôle dominant sur les contrats à terme américains au cours des derniers mois, et les cours du blé, en dépit de leur instabilité, se sont inscrits dans une tendance à la hausse. Les achats techniques et spéculatifs, conjugués à de vigoureuses pressions de propagation sur d'autres denrées émanant de flambées des prix liés à la gestion des fonds, ont provoqué des redressements périodiques des contrats à terme sur le blé. Ensemble cependant, les bonnes conditions des cultures, le début de la récolte du blé dur d'hiver dans certaines régions des États-Unis et le ralentissement des exportations ont également pesé sur les cours du blé. Ainsi, à la fin du mois de mai, les contrats à terme sur le blé portant échéance au mois de septembre du Chicago Board of Trade (CBOT) étaient cotés à 122 dollars EU la tonne, soit encore 20 dollars EU de plus que l'année précédente.

À plus long terme, il faut s'attendre à un déclin des cours internationaux du blé au cours de la nouvelle campagne de commercialisation 2003/04. En effet, alors que les quantités détenues par les exportateurs non traditionnels devraient reculer de façon considérable, les prévisions de bonnes récoltes parmi les principaux exportateurs, et notamment la reprise vigoureuse attendue au Canada et en Australie, associées à la contraction envisagée du commerce mondial en 2003/04, pourraient entraîner une pression à la baisse sur les cours internationaux au cours des prochains mois.

Les cours internationaux du maïs se sont considérablement raffermis dernièrement, et à la fin du mois de mai, les prix à l'exportation du maïs américain atteignaient 108 dollars EU la tonne, soit une progression de 3 dollars EU la tonne depuis le mois de mars, et de 17 dollars EU la tonne, ou 19 pour cent, de plus que l'année précédente. La réduction des volumes disponibles des grands pays exportateurs et la demande vigoureuse d'importations à l'échelle mondiale ont contribué à soutenir les cours du maïs tout au long de la campagne en cours, même si la poursuite des ventes effectuées par la Chine et les livraisons abondantes de blé d'alimentation animale en provenance de la CEI ont empêché les prix de connaître une augmentation plus rapide.

S'agissant des contrats à terme, l'évolution des conditions météorologiques et des semis, notamment aux États-Unis et en Chine, de même que les indications concernant les progrès des récoltes dans l'hémisphère Sud, ont déclenché des fluctuations occasionnelles des cours. Plus récemment, les incertitudes entourant l'impact général de la SARS sur la demande d’aliments pour animaux en Chine, ainsi que la découverte d'un cas de maladie de la vache folle au Canada, suscitant la crainte d'un déclin de la demande d'aliments pour animaux dans ce pays, ont suscité un tassement des contrats à terme. Selon les nouvelles diffusées, ce phénomène aurait encouragé

le recours aux « put options »*, les opérateurs du marché tendant à bloquer le prix de vente pour se protéger contre une poursuite du déclin des cours. Cependant, à la fin du mois de mai, les contrats à terme sur le maïs avec échéance en septembre à la bourse de Chicago s'établissaient à 94 dollars EU la tonne, soit 10 dollars EU de plus que les cours de la période correspondante de l'an dernier.

Au cours des prochains mois, l'orientation des prix devrait subir une influence négative émanant des disponibilités accrues aux États-Unis et en Argentine, des récoltes exceptionnelles au Brésil et, de façon générale, des conditions favorables prévalant dans les pays d'Afrique australe. Au vu des données annonçant un fort recul des exportations et des réserves de maïs en Chine, de même qu’un net rétrécissement des approvisionnements en blé d'alimentation animale sur les marchés mondiaux, l'offre et la demande mondiales de céréales d'alimentation animale, et de maïs en particulier, semblent assez équilibrées pour 2003/04; les cours internationaux devraient donc rester très proches de ceux de cette année.

Les cours internationaux du riz d'origines et de variétés différentes ont poursuivi leur affermissement depuis la présentation du dernier rapport. Cette tendance s'est reflétée dans FAO l'indice total des prix * (1998/2000 = 100), qui a atteint un niveau maximum depuis deux ans, à savoir 80 en moyenne pour les quatre premières semaines de mai, soit 3 points au-dessus du niveau d'avril et 7 points au-dessus du niveau de mars.

Au cours de la période considérée, des disponibilités exportables réduites dans plusieurs grands pays exportateurs et la vigueur de la demande à l'échelle internationale ont alimenté la hausse des cours internationaux du riz. À titre d'exemple, les prix à l'exportation aux États-Unis, au Pakistan et au Viet Nam ont connu une brusque relance, sous l'effet d'appels d'offres pour une aide alimentaire à l'Iraq, alors même que les disponibilités exportables étaient limitées, mais également du fait d'une demande croissante du côté des importations commerciales. Par ailleurs, les prix en vigueur en Thaïlande se sont raffermis, notamment pour le riz parfumé, tandis que les prix à l'exportation en Inde étaient augmentés par la FCI.

Parmi les différents types de riz échangés, les cours internationaux pour le riz à grain moyen ont connu les augmentations les plus fortes, avec passage de l'indice FAO Japonica à 77 points, soit 11 points de plus que la moyenne de mars. Ce phénomène s'explique principalement par la forte demande liée aux appels d'offres lancés par le Japon et par la province chinoise de Taïwan, parallèlement à une réduction des disponibilités aux États-Unis et en Australie, ce qui a eu pour effet de pousser les prix à la hausse, notamment celui du US n.2 à grain moyen 4 pour cent, qui a augmenté de 77 dollars EU la tonne depuis le mois de mars.

S'agissant du Indica de haute qualité, les prix pour toutes les provenances ont augmenté, mais à des degrés divers. Ainsi, depuis le mois de mars, les cours du Thaï 100 pour cent B ont augmenté en moyenne de 4 dollars EU seulement la tonne, tandis que les cours du US n.2, 4 pour cent long grain sont montés en flèche de 74 dollars EU la tonne, par suite des achats massifs effectués par le Brésil et de la demande vigoureuse destinée à couvrir les engagements d'aide alimentaire. Cette évolution des prix a eu pour effet de rétablir la différence importante que les prix américains avaient tendance à afficher par rapport au riz thaï de haute qualité. Des augmentations plus modérées ont été enregistrées pour le Viet Nam 5 pour cent et le Pakistan Irri 10 pour cent. Dans l'ensemble, ces mouvements de prix ont eu pour effet de hausser de 6 points l'indice FAO du prix Indica haute qualité entre le mois de mars et le mois de mai.

S'agissant du riz de qualité inférieure, la poussée à la hausse des prix n'a pas été aussi vigoureuse, comme l'illustre l'indice FAO des prix Indica qualité inférieure, qui n’a progressé que de 3 points entre mars et mai. L’offre étant abondante, les cours des brisures de riz thaïlandais 100 pour cent ont chuté; cependant, ce mouvement a été plus que compensé par un renforcement du cours des brisures 25 pour cent au Viet Nam, au Pakistan et en Inde. Pour en venir au marché de l’aromatique, les cours du riz parfumé ont atteint des niveaux inconnus depuis 2000, par suite d'un resserrement des

approvisionnements conjugué à l'application d'une politique d'achat par le Gouvernement thaïlandais. En revanche, les cours internationaux du basmati sont restés contenus, reculant de 9 pour cent au Pakistan pour ne se redresser que légèrement en Inde. Ces évolutions ont eu comme effet net d'augmenter d'un point, le portant à 92, l'indice FAO de l’Aromatic.

À titre provisoire, les perspectives concernant les cours internationaux du riz pour les prochains mois demeurent positives, étant donné que les quantités disponibles pour l'exportation ont subi des pressions consécutives à la reprise de la demande internationale, émanant notamment du Brésil et de certains pays d'Afrique. Cependant, au-delà de cette période, les perspectives concernant les prix seront influencées par la situation des cultures de paddy dans les pays de l'hémisphère Nord. Compte tenu des quantités limitées offertes par les réserves à l'échelle mondiale, une quelconque annonce faisant état de conditions de croissance difficiles des cultures de paddy ne manquerait pas de stimuler vigoureusement les cours internationaux du riz.

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©FAO, 2003