Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 3 Rome, juin 2003

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Céréales

LA SITUATION D’URGENCE ALIMENTAIRE PERSISTE DANSDE NOMBREUX PAYS 1/

Production actuelle et perspectives des récoltes

Commerce

Stocks de report

Les approvisionnements céréaliers mondiaux risquent-ils d’être « vraiment serrés » si les stocks mondiaux continuent de dégringoler en 2004?

Prix à l’exportation

Taux de fret maritime

Manioc

Graines oléagineuses, huiles et farine d’oléagineux

Légumineuses

Sucre

Engrais

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Manioc

La production mondiale de manioc a augmenté de 2 pour cent en 2002.

Cette production est estimée à 184 millions de tonnes en équivalent racines fraîches, soit un volume supérieur de 2 pour cent au record de 2002, dû à l’expansion de la culture du manioc en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes qui a plus que compensé la contraction enregistrée en Asie.

La croissance de la production mondiale de manioc en 2002 est due essentiellement à l’Afrique, où quelque 99 millions de tonnes de manioc ont été récoltées, soit 3 pour cent de plus qu'en 2001. Le manioc joue un rôle capital dans la sécurité alimentaire de plusieurs pays de la région, notamment du fait de sa résistance à la sécheresse. Ainsi, le déficit hydrique enregistré en 2002 au Mozambique, à Madagascar, au Malawi et au Rwanda a-t-il favorisé l'expansion de la production de manioc. En outre, ce ne sont pas seulement des conditions météorologiques favorables, mais aussi des politiques délibérées visant à renforcer la sécurité alimentaire qui ont permis des récoltes record de manioc au Nigeria, principal producteur mondial, ainsi qu’au Ghana, en Guinée et en Ouganda. Ces récoltes record découlaient également de la diffusion de semences à haut rendement et capables de résister aux maladies, ainsi que du remplacement progressif des variétés existantes par de nouvelles variétés et de la promotion de nouvelles applications agricoles. En Tanzanie, la production de 2002 a marqué une reprise par rapport à l'année précédente. L'amélioration des conditions de sécurité a également stimulé la production de manioc en Angola et en Sierra Leone, avec une augmentation de 7 pour cent et de 30 pour cent respectivement, tandis que la croissance demeurait minime à modérée au Burundi, au Cameroun, au Congo, au Mali et en Ouganda.

En revanche, la production de manioc de la République démocratique du Congo est demeurée perturbée par les déplacements de populations et par la guerre civile. Ces influences négatives ont été aggravées par une épidémie de fièvre mosaïque dans les districts méridionaux, qui a fait chuter la production au cours de l'année 2002 à son niveau le plus bas depuis vingt ans. Selon des sources officielles du Bénin, en dépit d'une expansion marquée des emblavures de manioc, la production du pays a reculé de 10 pour cent.

Production mondiale du manioc 1/

 20002001
prélim.
2002
prévis.
 ( millions de tonnes )
Total mondial 176,7 180,8 184,0
Afrique 95,3 96,6 99,1
Congo. Rép. dém.16,015,414,9
Ghana8,19,09,9
Madagascar2,52,52,5
Mozambique5,45,45,6
Nigéria32,032,633,6
Ouganda5,05,35,4
Tanzanie5,85,65,8
Asie 50,4 52,3 51,5
Chine3,83,83,8
Inde6,27,07,1
Indonésie16,117,116,7
Philippines1,81,71,7
Thaïlande19,118,317,3
Viet Nam2,53,53,9
Amérique latine   
et les Caraïbes 31,3 31,7 33,2
Brésil23,322,523,1
Colombie1,82,02,2
Paraguay2,73,64,1
Source: FAO
1/ Équivalent de racines fraîches.

En Amérique latine et dans les Caraïbes, la production a augmenté de près de 5 pour cent, atteignant 33,2 millions de tonnes, grâce en partie à l'abandon des cultures commerciales au profit du manioc. À titre d'exemple, le tassement des cours internationaux du café aurait incité les producteurs à pratiquer la culture intercalaire, voire à remplacer les caféiers par des plants de manioc, notamment en Colombie, en Équateur et au Pérou, où la production a atteint des volumes records. La baisse des cours du café explique également la nette augmentation de la production de manioc au Brésil, en dépit de la baisse des cours nationaux relativement à l'an dernier. Il en va de même pour le Paraguay, qui a enregistré une récolte record de manioc, au détriment du coton.

En revanche, l'Asie a été le théâtre d'une contraction de 2 pour cent de la production de manioc en 2002, pour un volume de 51,5 millions de tonnes. La majeure partie de ce déclin est liée à un grave échec de la récolte en Thaïlande, à cause des inondations qui ont frappé le pays, pesant sur les rendements et éliminant les effets positifs d'un redressement des prix intérieurs sur les campagnes d'ensemencement. Selon des sources officielles, la production du pays aurait reculé de près d'un million de tonnes, pour s'établir à 17,3 millions de tonnes.

Le deuxième producteur de la région, l'Indonésie, a également connu une contraction de 2 pour cent de sa production, tandis que le volume rentré en Chine et aux Philippines demeurait stable. Les effets du tassement des cours internationaux du café ont également été ressentis au Viet Nam, où la production de manioc a augmenté d'environ 11 pour cent. En Inde, la rareté et l'irrégularité des pluies de mousson ont stimulé une extension des emblavures de manioc dans les États méridionaux et orientaux et la production du pays a augmenté d'environ 2 pour cent.

L'utilisation mondiale de manioc a légèrement augmenté en 2002

L'utilisation mondiale de manioc comme denrée alimentaire est estimée à 108 millions de tonnes pour 2002, soit près de 2 millions de tonnes de plus qu'en 2001, la majeure partie étant consommée en Afrique sous forme de racines fraîches et de produits transformés. L'utilisation mondiale de manioc pour l'alimentation animale serait, selon les estimations, restée stable aux alentours de 50 millions de tonnes, avec comme principaux foyers de consommation l'Amérique latine et les Caraïbes, la Chine en Asie, le Nigeria en Afrique et l'UE.

La croissance de l'utilisation est pratiquement parallèle à celle de la production, du fait que le manioc restant pour la majeure partie enfoui jusqu'à ce qu'il soit récolté en fonction des besoins, on n'en constitue que des réserves modestes et sous forme desséchée. Les disponibilités mondiales de manioc en 2002 sont estimées à environ 33,6 kg (équivalent racine) par habitant, soit un progrès de 1,5 pour cent par rapport à 2001.

En Afrique, la consommation alimentaire de manioc aurait augmenté de près de 3 pour cent, pour atteindre environ 67 millions de tonnes en 2002, ou encore 82 kg/habitant. Une telle augmentation de la consommation alimentaire de manioc au Nigeria, au Ghana, en Guinée, au Mozambique, en Angola, en Tanzanie, en Ouganda et en Zambie, aurait été rendue possible par des gains modérés à importants de production. En revanche, la consommation a reculé de façon marquée dans les pays ayant subi une contraction de la production par suite de problèmes météorologiques ou de troubles civils, tout particulièrement en République démocratique du Congo et au Bénin. La population rurale, largement tributaire de cette culture pour sa subsistance, a été la plus touchée.

En Asie, les estimations concernant la consommation de manioc font état d'un déclin d'environ 2 pour cent en 2002, pour un volume d'environ 26 millions de tonnes, ou 7 kg/habitant. En Indonésie, le déficit de production de manioc a entravé la politique nationale de promotion de la consommation du manioc destinée à réduire la dépendance du pays à l'égard des importations céréalières. En revanche, l'utilisation du manioc pour l'alimentation animale, ou la production d'alcool et de fécule s'est développée au Viet Nam, grâce à une forte augmentation de la production; tandis qu’elle chutait dans les pays étroitement tributaires d'approvisionnements importés, tels que la République de Corée, la Malaisie et la Chine. En République de Corée, le déclin de l'utilisation du manioc tient également à la politique gouvernementale visant à réduire les stocks de riz en utilisant le riz pour l'alimentation animale, au détriment du manioc.

En Amérique latine et dans les Caraïbes, l'expansion de la production aurait eu pour effet de stimuler l'utilisation du manioc pour l'alimentation tant humaine qu’animale, notamment au Paraguay, en Colombie et au Brésil. Dans ce dernier pays, la consommation alimentaire a été encore stimulée par l'incorporation obligatoire de farine de manioc dans la farine de blé, en application d'une initiative gouvernementale visant à réduire la dépendance du pays à l'égard des importations de blé.

L'utilisation par les pays développés, entièrement fondée sur les importations, a chuté de 38 pour cent en 2002. Cette contraction marquée reflète non seulement la contraction des approvisionnements internationaux en provenance de la Thaïlande et de l'Indonésie mais surtout l'évolution du marché céréalier de l'UE. Ainsi, l'excellente récolte céréalière de l'Europe ayant entraîné un abaissement des prix des céréales relativement à leurs produits de remplacement, il a été possible de répondre de plus en plus à la demande d'aliments pour animaux à partir des céréales, et, partant, de réduire les importations de manioc.

Le commerce mondial du manioc a subi une contraction en 2002

Les échanges internationaux portant sur l'ensemble des produits du manioc séché (tapioca) ont subi en 2002 une contraction marquée de 19 pour cent pour s'établir à un volume à peine inférieur à 6 millions de tonnes en manioc équivalent granulés. En dépit d'une légère augmentation du volume échangé sous forme de farine et de fécule, qui s’est établi à 2,6 millions de tonnes (1,3 million de tonnes en poids de produit), le commerce des cossettes et des granulés a chuté de 33 pour cent, s’établissant à 4,5 millions de tonnes.

Commerce mondial du manioc 1/

 20002001
prélim.
2002
prévis.
 ( millions de tonnes )
Exportations   
mondiales 6,9 7,4 5,9
Thaïlande6,57,15,7
Indonésie0,20,10,1
Autres pays0,20,20,1
Importations   
mondiales 6,9 7,4 5,9
UE 2 /3,72,71,5
Chine 3 /0,92,62,5
Indonésie0,50,20,1
Japon0,60,70,7
Corée. Rép. de0,10,20,1
Malaisie0,20,20,2
États-Unis0,10,10,1
Autres pays0,80,60,7

Source: FAO

1/ En poids de copeaux et granulés, y compris fécule et farine, du produit.

2/ Non compris les échanges entre les pays membres de la UE.

3/ Y compris la province de Taïwan.

C’est dans ce contexte de commerce déclinant que s’est produit, en 2001, un changement majeur dans la structure du commerce international, à savoir que les importations des pays en développement ont dépassé pour la première fois celles des pays développés. En effet, en 2002, les pays en développement de l’Extrême-Orient ont été la destination principale des flux internationaux de manioc, avec un volume global d’importations avoisinant 3,4 millions de tonnes. La Chine, principal importateur de manioc en 2002, avec une part de 42 pour cent du marché mondial, a acheté près de 2,5 millions de tonnes (principalement sous forme d'ingrédients d'aliments pour animaux), volume légèrement inférieur à celui de l'année précédente. S'agissant des autres pays de la région (qui achètent principalement le manioc sous forme de fécule et de farine), des volumes moins importants ont été expédiés en Indonésie, en Malaisie et à Singapour. Les importations de manioc de la République de Corée ont chuté de plus de moitié, par suite des mesures gouvernementales encourageant le remplacement du riz par des dérivés du riz, dans le cadre d'une politique récente visant à réduire les stocks de riz.

Une bonne part de la rétraction du commerce mondial de manioc s’est focalisée sur l’UE, longtemps destination principale des expéditions de manioc, qu’elle importait principalement sous forme de granulés destinés au secteur de l'alimentation animale et qui bénéficiaient d'un contingent tarifaire préférentiel. Cependant, les importations de l'UE ont enregistré un recul de 43 pour cent en 2002, pour s’établir à 1,5 million de tonnes, sous l’effet de la perte de compétitivité des produits d’alimentation animale à base de manioc par rapport aux céréales de production intérieure.

Bien que les principaux producteurs de manioc se trouvent en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, les pays de ces régions n’ont pas réussi à se tailler une part substantielle du marché mondial, principalement du fait de leurs coûts de production élevés, mais aussi des difficultés qu’ils éprouvent à pénétrer les marchés et à maintenir des flux réguliers de produits de qualité. La Thaïlande conserve une position dominante, avec environ 95 pour cent des exportations mondiales. Les autres fournisseurs traditionnels sont l’Indonésie et la Chine, deux pays qui sont par ailleurs devenus, au cours des dernières années, des importateurs non négligeables. La chute des cours des granulés de manioc survenue en UE depuis la réforme de la PAC, en 1992, a fortement incité les exportateurs à diversifier leurs débouchés, notamment en direction de l’Extrême-Orient.

En 2002, les exportations thaïlandaises de produits dérivés du manioc ont chuté de 20 pour cent, pour s’établir à 5,7 millions de tonnes, à cause d’une mauvaise récolte. Les expéditions de la Thaïlande aux États membres de l'UE ont représenté environ 1,5 million de tonnes, soit nettement moins que l'accès préférentiel spécifique de 5,25 millions de tonnes alloués par l'UE à la Thaïlande, même si ce volume a été facilement compensé par la demande vigoureuse émanant de la Chine. Quant aux ventes internationales de l'Indonésie, principalement destinées à la Chine et à la République de Corée - en dépit d'un contingent annuel de 866 000 tonnes de l'UE – elles ont reculé d'un tiers pour s'établir à 100 000 tonnes, tandis que le chiffre réalisé par les petits exportateurs, soit 150 000 tonnes, demeurait inchangé par rapport à 2001.

Les cours internationaux se sont redressés en 2002

Les cours internationaux des produits du manioc ont été, en moyenne, plus élevés en 2002 que l’année précédente. Ce raffermissement s’explique par un rétrécissement des disponibilités exportables en Thaïlande et par une demande qui ne s’est pas démentie en Extrême-Orient, particulièrement en Chine.

Pour ce qui est, tout d’abord, des cossettes de manioc, les cours annuels moyens pour des destinations situées principalement en Extrême-Orient ont augmenté de plus de 8 pour cent, pour atteindre 64 dollars EU la tonne fab. Quant au cours des granulés de manioc en UE, après avoir décliné de façon ininterrompue depuis 1996, ils ont connu une reprise en 2002, pour atteindre 90 dollars EU la tonne fab, soit près de 10 pour cent de plus que l’année précédente. Tout comme le prix de la matière première, celui des granulés est déterminé, dans l’UE, par les prix intérieurs des céréales, notamment l’orge, ainsi que par les cours des farines riches en protéines, telles que la farine de soja, utilisée comme complément du manioc pour obtenir un composé équilibré de substitution des céréales. En dépit du déclin des cours de la farine de soja, le raffermissement des prix du manioc a entraîné, en 2002, une hausse du coût du mélange farine de manioc/farine de soja relativement à l’année précédente.

Les prix internationaux de la fécule et de la farine de manioc se sont également redressés en 2002, augmentant de 11 dollars EU pour atteindre 186 dollars EU la tonne fab, du fait non seulement de la tension de l’offre de matière première, mais aussi de la reprise de la demande dans l’ensemble de l’Extrême-Orient.

Perspectives pour 2003

L’incertitude continue de planer dans une grande mesure sur les perspectives de production du manioc en 2003, notamment en Afrique où cette culture joue un rôle critique à l’égard de la sécurité alimentaire.

Prix du manioc et des produits dérivés en Thaïlande

 Farine/
féculents de tapioca,
qualité super, fob Bangkok
Prix intérieurs
 
Racines

Granu-lés
 
 ( dollars E.-U.tonne )
198816647136
199535865127
199628949113
19972443472
19982764475
19991722666
20001582153
20011732854
20021843264
2002 – T I1853061
T II1983869
T III 17831-
T IV17427-
200318227-
2003 – T I18227 -

Source: Thaï Tapioca Trade Association, Étude commerciale.

Dans cette région, les racines sont souvent laissées dans le sol pendant plus d’un an, pour n’être récoltées qu’au moment des pénuries alimentaires, ce qui rend l’évaluation de la production particulièrement difficile. S’y ajoute le souci créé par les troubles civils et les conflits intérieurs, phénomènes endémiques dans la région, si bien que d’importants pays producteurs de manioc, comme l’Angola, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Sierra Leone, la Tanzanie et l’Ouganda, risquent fort de n’enregistrer qu’une production décevante du fait de la détérioration de leur sécurité. Au Nigeria, malgré des conditions météorologiques favorables, une épidémie de fièvre mosaïque menace la récolte de manioc, mettant également en péril l’initiative, récemment annoncée par le gouvernement, de promotion des produits du manioc à valeur ajoutée.

Une reprise marginale est prévue en Asie, à condition toutefois que les conditions météorologiques se normalisent. En Thaïlande, l’enquête annuelle sur les semis annonçait une augmentation de 2 pour cent de la production en 2003. La création, l’an dernier, d’une bourse locale des contrats à terme pour les produits de base, y compris le manioc, pourrait aussi contribuer à stabiliser ce secteur dans le pays. La production devrait augmenter en Indonésie, où le gouvernement a récemment réitéré son intention de réduire la dépendance du pays à l’égard des importations de riz en favorisant une production vivrière de substitution, y compris sous forme de manioc.

Une expansion de la production est aussi prévue en Amérique latine et dans les Caraïbes, notamment si les cours internationaux du café ne parviennent pas à se redresser. En outre, l’augmentation des prix de soutien du manioc au Brésil devrait inciter les producteurs à en étendre la culture dans ce pays.

Les échanges internationaux des produits dérivés du manioc devraient, selon les prévisions actuelles, se renforcer grâce à l’augmentation des disponibilités exportables de la Thaïlande durant la campagne en cours. Compte tenu du rythme actuel des expéditions thaïlandaises de granulés et de cossettes, les exportations de ce pays ont atteint entre janvier et mi-avril 2003 un niveau supérieur d’environ 3 pour cent à celui de la période correspondante de l’an dernier; en outre, contrairement à 2002, il s’est agi surtout de cossettes expédiées en Extrême-Orient. Ainsi, il est probable que les pays de la région raviront cette année encore à l’UE le rang de principal importateur de manioc. S’agissant des importations de l’UE, la Commission n’a émis de certificats d’importation que pour environ 500 000 tonnes de granulés de manioc entre janvier et la première semaine de mai 2003, soit près de 400 000 tonnes de moins que durant la période correspondante de 2002. Ce démarrage poussif découle principalement des prix hautement compétitifs des céréales d’alimentation animale. En fait, alors que le différentiel de prix entre le mélange de farine de manioc et de soja, d’une part, et l’orge, d’autre part, avait donné ces dernières années un avantage concurrentiel de 30 pour cent à l’orge, au cours des derniers mois, ce différentiel n’a pas atteint les 10 pour cent.

Depuis le début de l’année, les cours des produits dérivés du manioc manifestent des tendances divergentes. Ainsi, les cours internationaux des granulés de manioc exportées en direction de l'UE se sont quelque peu redressés depuis l'an dernier, atteignant pendant le premier trimestre une moyenne supérieure de 12 pour cent à celle de la période correspondante de l’an dernier. En revanche, les cours internationaux de la fécule de manioc ont été, en moyenne, inférieurs à ceux des premiers mois de 2002; toutefois, ils ont donné des signes de vigueur par rapport aux cours du deuxième semestre de l'an dernier. Puisque le marché européen du manioc devrait rester déprimé en 2003, les perspectives concernant les cours mondiaux dépendront principalement du maintien, par les pays de l'Extrême-Orient, d’importants achats à l'échelle internationale.

Prix du manioc, de la farine de soja et de l’orge dans la UE

 Granulés de
manioc 1/
Farine de soja 2/Mélange manioc
farine de soja 3/
Orge 4/Mélange
orge/manioc
 ( dollars E.-U./ tonne )( rapport )
19931372081511970.77
19941441921541820.85
19951771971812090.87
19961522681751940.90
19971082761421610.88
19981071701201450.83
19991021521121430.78
2000841891051440.73
2001821811021480.69
2002901751071400.76
2003 5 /941861121180.95
Source: FAO, Oil World et Agra Europe. 1/ Prix f.o.b. Rotterdam (péniche ou chemin de fer) y compris un droit de 6 % 2/ Argentine(45/46% protéines) c.i.f. Rotterdam jusqu’à fin septembre 1999. A partir d’octobre 1999 (44/45% protéines) c.i.f. Rotterdam. 3/ Mélangecomposé de 80 % de granulés de manioc et de 20 % de farine de soja. 4/ Prix de vente de l’orge en Espagne. 5/ Moyenne janvier-avril.

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