Aider l’agriculture ougandaise à évoluer dans un monde qui change

Face à l’augmentation de la population et à l’évolution du climat, les agriculteurs apprennent de nouvelles méthodes dans le domaine agro-alimentaire.

Points clés

Depuis 2012, 31 experts et techniciens chinois ont été envoyés en Ouganda pour fournir une assistance technique dans divers domaines : production végétale, aquaculture, horticulture, élevage et agro-alimentaire. L’équipe a réussi à transférer 25 nouvelles technologies et à introduire 17 nouvelles variétés telles que riz hybride, millet des oiseaux et maïs, ainsi que quatre types d’équipements et d’outils agricoles. Les nouvelles technologies et les variétés introduites ont rapidement produit des résultats en améliorant les cultures vivrières et les revenus des agriculteurs. 

Depuis 1996, la FAO facilite la coopération Sud-Sud (CSS). Grâce au partage mutuel et à l’échange de solutions de développement stratégiques entre les pays de l’Hémisphère Sud, la Coopération Sud-Sud est un moyen efficace de parvenir à un  monde libéré de la faim.

À la différence de bon nombre d’autres pays visés par la CSS, l’Ouganda  est en situation de sécurité alimentaire, ce qui signifie que la plupart des habitants ont une alimentation variée et suffisante, mais il sera bientôt confronté à des défis de grande ampleur. L’Ouganda compte aujourd’hui  31 millions d’habitants, soit trois fois plus qu’en 1969. En outre, le pays est vulnérable au changement climatique, et connaît de plus en plus souvent des  phénomènes climatiques extrêmes d’une gravité sans précédent, tels que pluies torrentielles, vagues de chaleur, sécheresses et inondations. Tout cela aura des répercussions significatives  sur la gestion des ressources naturelles, les ressources en eau, la durabilité des infrastructures, la sécurité alimentaire, les pertes alimentaires et la santé humaine, et pourrait interrompre ou même inverser la trajectoire de développement du pays.

Pour éviter cela, 31 collaborateurs chinois (7 experts et 24 techniciens) ont été envoyés en Ouganda depuis 2012, avec pour mission de fournir une assistance technique dans divers domaines: production végétale, aquaculture, horticulture, élevage et  agroalimentaire. Depuis son arrivée dans le pays, l’équipe de CSS a réussi à transférer 25 nouvelles technologies et à introduire 17 nouvelles variétés, telles que riz hybride, millet des oiseaux et maïs, ainsi que quatre types d’équipements et d’outils agricoles. Les nouvelles technologies et variétés introduites ont rapidement produit des résultats en améliorant les cultures vivrières et les revenus des agriculteurs. Le secteur  agro-alimentaire  en particulier a considérablement progressé, grâce à l’impact direct du projet qui resserre la coopération entre les deux pays dans le domaine des échanges de produits agricoles.   

Cultiver pour l’avenir
L’agriculture fait partie intégrante de l’avenir de l’Ouganda. Principal secteur d’exportation du pays, l’agriculture représente près de la moitié de ses exportations totales. Toutefois, l’augmentation de la production est entravée par plusieurs facteurs tels que les financements limités et l’investissement insuffisant, le manque d’accès à des informations sur le marché en temps voulu et de qualité, les mauvaises pratiques agricoles et l’accès limité à des intrants agricoles de qualité. Pour toutes ces raisons, l’équipe de CSS a mis l’agro-alimentaire en tête des priorités du pays.

Le ministère ougandais de l’agriculture, des industries animales et de la pêche a identifié les domaines qui, dans le secteur agroalimentaire, devraient être développés pour accroître les revenus des agriculteurs et promouvoir l’exportation de produits agricoles. La FAO a traité ces questions dans une série de micro-projets, de démonstrations et de formations sur le terrain:

  • Production de cultures vivrières – Des démonstrations  et des tests comparatifs ont montré que les cultures de variétés chinoises de millet des oiseaux avaient un rendement trois fois supérieur à celui des variétés ougandaises locales d’éleusine (mil rouge). En outre, le millet des oiseaux chinois a une période de  maturation plus courte, ce qui permet d’éviter la saison sèche en Ouganda. Les résultats ont aussi montré que les variétés introduites de riz hybride avaient des rendements beaucoup plus élevés que les variétés locales.
  • Production de cultures de rapport – Grâce aux technologies transférées par la FAO, la proportion de pommes de qualité supérieure dans les vergers de démonstration (fermes principalement utilisées pour démontrer diverses techniques agricoles qui, accessoirement, peuvent rapporter de l’argent) a atteint 85%. Le poids unitaire des pommes a augmenté et leur qualité s’est améliorée. En 2014, les agriculteurs ont signé un contrat portant sur 100 000 jeunes plants de pommiers  qui devrait leur rapporter plus de 200 millions de UGX  (soit environ  79 000 USD).
  • Aquaculture – L’Ouganda a de vastes étendues de plaines. Il conviendrait d’exploiter l’ensemble des zones de plaines ou de marécages pour construire des étangs piscicoles, afin de développer l’aquaculture car les stocks de poissons s’amenuisent dans les lacs. Pour remédier à cela, les experts chinois ont conduit des démonstrations dans trois exploitations, et la rizi-pisciculture et des technologies d’alevinage ont été promues dans de nombreux districts.  
  • Agroalimentaire. En collaboration avec une équipe de la FAO, deux délégués du Sichuan se sont rendus en Ouganda pour rechercher des opportunités d’investissement et d’affaires dans le secteur agricole. Au cours de la première visite, les deux pays sont parvenus à une entente mutuelle et ils ont signé l’accord-cadre de coopération agricole entre le Sichuan et l’Ouganda. Par la suite, trois dirigeants d’entreprises du Sichuan se sont rendus dans les zones de production de riz et de coton.

Partagez