La cinquième réunion du comité de pilotage global du projet «La restauration des forêts et des paysages et la gestion durable des terres au Sahel», financé par le Fonds français pour l’environnement mondial, s'est tenue en format hybride le 21 février 2023. L’objectif de cette réunion était de réviser l’état d’avancement des plans de travail nationaux, régionaux et mondiaux et de confirmer les activités du projet jusqu’à décembre 2023. Les membres du comité de pilotage ont également souligné la nécessité d'adopter une vision globale avec une approche intégrée pour soutenir la résilience et la durabilité des écosystèmes, des communautés et des services.

Approuvé en juin 2017 avec un budget de 1,8 millions d’euros, le projet au Sahel est mis en œuvre au Burkina Faso et au Niger par le Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages (FLRM) de l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avec les institutions nationales et régionales. Son objectif est de contribuer à la restauration des forêts et des paysages (RFP) et à la gestion durable des terres (GDT) dans chaque pays afin de fournir des biens et des services durables.

En 2022, les réalisations du projet au Burkina Faso se sont concentrées sur l'appui technique aux agents municipaux et aux services déconcentrés pour l'agriculture, l'élevage et l'environnement. Les maires et les présidents de délégation spéciale ont fait part de leur soutien à la mise en place de guichets de services dans les municipalités. Les producteurs ont bénéficié d’une formation sur le terrain. Les capacités des acteurs locaux dans les domaines de la restauration des forêts et des paysages (RFP) et de la gestion durable des terres (GDT) ont été renforcées. Après l'acquisition du matériel, les acteurs ont réalisé des demi-lunes, des cordons pierreux et des fosses fumières. En outre, la création de zones de conservation est en cours. Cependant, le projet a également été confronté à des défis sociopolitiques, notamment deux coups d'État, la dissolution des conseils municipaux et le blocage des activités sur le terrain en raison de la présence quasi-permanente d'hommes armés non identifiés dans les villages.

Au cours de l'année 2022 au Niger, plus de 200 hectares de demi-lunes ont été construits sur des terres dégradées dans les communes partenaires. Les pratiques de régénération naturelle assistée (RNA) ont été diffusées sur 450 hectares avec le soutien de dix agriculteurs de référence dans chaque commune, qui continueront à défendre l'agroforesterie et la RNA au sein de leurs communautés. Les investissements dans la RFP et la GDT ont été intégrés dans les plans de développement communaux. Les poêles Banco ont été développés au niveau communal. Désormais, 15 groupes de femmes ont été formés et 75 femmes originaires de ces communes jouent le rôle de facilitatrices. Le nombre suivant de poêles améliorés ont été construits par les municipalités en 2022: 176 poêles à Illela; 1076 poêles à Kollo; et 55 poêles à Soucoucoutane.

L'une des principales activités dans les deux pays au cours de l'année 2022 a été la mise en œuvre d'activités génératrices de revenus (AGR). Les AGR comprennent la production, la transformation et la commercialisation de produits agricoles, de bétail et de produits forestiers ligneux ou non ligneux liés aux activités de restauration. Les bénéficiaires visés sont les habitants des villages de la zone du projet, en particulier les femmes et les jeunes, qu'il s'agisse de ménages ou d'organisations. Le projet a sélectionné 18 coopératives au Burkina Faso et neuf au Niger pour un montant total de 70 000 USD par pays. Les domaines prioritaires des AGR comprennent notamment la production de Moringa, la culture maraîchère, l’embouche bovine et la récupération biologique des terres.

Mme Sabine Ouedraogo-Compaore, présidente de la coopérative Dakopa à Bani, au Burkina Faso, est l'une des bénéficiaires des AGR. Elle a participé à deux sessions de formation sur la transformation des graines de néré en soumbala et a ensuite diffusé les enseignements acquis afin d'autonomiser les 18 femmes membres de sa coopérative. La coopérative Dakopa a reçu 4,5 millions de FCFA (7 000 USD) pour permettre la construction d'un magasin et l'acquisition d'équipements. Elle contribue aux AGR grâce à l’achat d’intrants tels que les graines de néré et aspire à produire et à transformer ses produits sur place afin d’éviter les problèmes de sécurité et les difficultés de transport qui en découlent.

Nelly Bourlion (FAO)