Contexte

Le suivi de la faim et de la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale fait partie des principales missions de la FAO. L’Organisation utilise plusieurs stratégies pour suivre la faim et l’insécurité alimentaire chroniques aux niveaux mondial, régional et national, ainsi que pour évaluer l’insécurité alimentaire aiguë dans les contextes humanitaires. La faim et l’insécurité alimentaire chroniques sont des phénomènes persistants et de longue durée, alors que l’insécurité alimentaire aiguë est en général de courte durée mais peut, par sa gravité, menacer des vies ou des moyens de subsistance. Il convient de noter que des tensions récurrentes et des crises persistantes d’insécurité alimentaire aiguë peuvent conduire à des situations d’insécurité alimentaire chronique. Cela dit, les méthodes présentées ci-dessous concernent la mesure de la faim et de l’insécurité alimentaire chroniques. 

La FAO réalise des estimations de la prévalence de la sous-alimentation depuis plus de 20 ans afin de pouvoir suivre les tendances mondiales, régionales et nationales de la faim chronique, ce qui était essentiel pour suivre les objectifs du Millénaire pour le développement. Toutefois, en préparation de ce qui allait être le Programme de développement durable à l’horizon 2030, il est devenu évident que d’autres outils étaient nécessaires en plus de la prévalence de la sous-alimentation; il s’agit d’outils capables de fournir des informations plus récentes et plus détaillées sur les populations en situation d’insécurité alimentaire, leur lieu de vie et le degré de gravité de l’insécurité alimentaire à laquelle elles sont confrontées. La FAO a donc lancé le projet «La parole à ceux qui ont faim» pour combler cette lacune. Elle a pu compter sur le soutien financier de l’Agence du Royaume-Uni pour le développement international et du Royaume de Belgique, ce qui a permis de mettre en place l’échelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue (échelle FIES) en 2014. À partir de l’expérience tirée d’outils analogues utilisés dans différents pays depuis une vingtaine d’années, l’équipe du projet «La parole à ceux qui ont faim» a élaboré les protocoles d’analyse nécessaires pour étendre à l’échelle mondiale la mesure de la sécurité alimentaire à partir de l’expérience vécue, ce qui permet de comparer les taux de prévalence entre différents pays. 

La prévalence de la sous-alimentation est l’indicateur 2.1.1 des objectifs de développement durable (ODD). Elle mesure l’ACCÈS À UN APPORT ÉNERGÉTIQUE ALIMENTAIRE. La prévalence de l’insécurité alimentaire modérée ou grave mesurée à l’aune de l’échelle FIES permet de quantifier l’ACCÈS AUX ALIMENTS et correspond à l’indicateur 2.1.2 des ODD. L’échelle FIES peut également servir à produire des estimations de l’insécurité alimentaire récente afin d’orienter la planification des interventions d’urgence, y compris les évaluations du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Les statistiques sur la CONSOMMATION ALIMENTAIRE sont une source de données sur les modes d’alimentation qui permet d’orienter les politiques au niveau national et constituent un volet important du modèle utilisé pour calculer la prévalence de la sous-alimentation. 

La FAO est l’organisme responsable des indicateurs 2.1.1 et 2.1.2 des ODD et aide les pays à réaliser le suivi de la cible 2.1 des ODD. 

Évaluer l’insécurité alimentaire: des calculs différents pour des objectifs différents   

Des estimations mondiales, régionales et nationales de la prévalence de la sous-alimentation et de la prévalence de l’insécurité alimentaire modérée ou grave sont publiées chaque année dans le rapport phare intitulé L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde  ainsi que sur FAOSTAT, la plus grande base de données mondiale de statistiques sur l’alimentation et l’agriculture, et la Base de données mondiale relative aux indicateurs de suivi des objectifs de développement durable des Nations Unies. L’objectif est d’effectuer un suivi régulier de l’insécurité alimentaire chronique dans tous les pays. Il diffère de celui du Rapport mondial sur les crises alimentaires, qui porte sur l’insécurité alimentaire aiguë dans un nombre limité de pays et de territoires touchés par des crises alimentaires, évaluée sur la base d’approches analytiques telles que l’IPC ou le Cadre harmonisé.