Facture d’importation de céréales

Malgré la baisse des volumes, la facture d’impor-tation de céréales a augmenté en 2002/03 1/

La facture globale de l’achat de céréales sur le marché mondial en 2002/03 devrait atteindre 39 milliards de dollars EU, soit 6 milliards ou 20 pour cent de plus que lors de la campagne précédente, ce qui serait le niveau le plus élevé enregistré depuis 1996/97. Comme il est probable que le volume du commerce mondial de céréales va diminuer et que l’aide alimentaire exprimée en équivalent céréales restera inchangée, cette forte augmentation est due essentiellement à la hausse des cours.

La facture d’importation de céréales des pays en développement pourrait augmenter de près de 5 milliards de dollars EU, pour atteindre 28 milliards de dollars EU, soit près de 73 pour cent de la facture mondiale. Les importations de céréales des PFRDV devraient approcher les 79 millions de tonnes, niveau quasiment identique à celui de la campagne précédente. Toutefois, comme les prix ont été beaucoup plus élevés, en particulier pour le blé et le maïs, la facture d’importation de céréales de ces pays devrait augmenter de près de 2 milliards de dollars EU, pour atteindre son plus haut niveau depuis cinq ans, soit quelque 13 milliards de dollars EU. Le coût des achats de blé des PFRDV serait plus élevé que celui des achats des autres céréales principales, approchant les 7 milliards de dollars EU, soit 29 pour cent de plus qu’en 2001/02. Pour les céréales secondaires, la facture devrait augmenter de près de 22 pour cent pour atteindre quelque 3 milliards de dollars EU, tandis que la facture des importations de riz pourrait un peu diminuer, tombant à 2,7 milliards de dollars EU, en raison d’une légère baisse du volume des importations et d’un certain fléchissement des cours.

Évolution des factures d'importations céréalières ^1/

Pour ce qui est des pays les moins avancés (PMA) et des pays en développement importateurs nets de produits alimentaires (PDINPA), catégories qui correspondent à la liste des pays établie par les Membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour bénéficier de la « Décision de Marrakech sur les éventuels effets négatifs du programme de réforme sur les PMA et les pays en développement importateurs de produits alimentaires », la facture totale d’importation de céréales pourrait atteindre 8,6 milliards de dollars EU en 2002/03, soit près de 2 milliards de dollars EU de plus qu’en 2001/02. C'est nettement plus que les trois ou quatre dernières années, durant lesquelles la facture d’importation de céréales de ces pays était plutôt de l’ordre de 6 milliards de dollars EU. L’augmentation de la facture 2002/03 est due à la fois à des variations de quantité et à la hausse des cours. Le volume des importations de céréales devrait légèrement augmenter, d’environ 1,2  million de tonnes, mais l’incidence des hausses de prix sera probablement plus prononcée, en particulier dans le cas du blé dont le cours sur la période juillet 2002-mars 2003 a été de quelque 30 pour cent plus élevé que durant la campagne précédente.

Les subventions à l’exportation et même les crédits à l’exportation offerts aux PMA et aux PDINPA pour la campagne en cours paraissent limités. Le premier exportateur, c’est-à-dire les États-Unis, ne verse pas de subventions à l’exportation de céréales. Durant la première moitié de la campagne de commercialisation en cours, les exportations de blé de l’UE n’ont quasiment pas bénéficié de restitutions, mais en raison de la hausse de l’euro par rapport aux autres grandes devises et notamment au dollar EU, l’UE pourrait être amenée à majorer ses restitutions dans les prochains mois. Les autres grands exportateurs de céréales, comme le Canada et l’Australie, n’ont guère eu besoin d’accorder des crédits pour vendre leurs produits durant cette campagne car leur offre a été limitée en raison de la sécheresse.

En 2002/03, les expéditions d’aide alimentaire sous forme de céréales destinées aux PMA et aux PDINPA devraient être proches du niveau enregistré en 2001/02. L’aide alimentaire reste une source d’approvisionnement très importante pour les PMA, représentant quelque 16 pour cent de leurs importations totales de céréales durant la campagne en cours, même si cela est nettement moins que les années précédentes. Dans le cas des PDINPA, l’aide alimentaire sous forme de céréales est moins importante, puisqu’elle représente environ 2 pour cent de leurs importations totales de céréales, ce qui est un peu moins que la moyenne de la dernière décennie.

Variations des factures d'importations céréalières des PFRDV ventilées par région et par produit

1. Pour la définition des regroupements économiques et des pays spéciaux, voir la note statistique à la dernière page du rapport.