juin 2008  
 Perspectives de l'alimentation
  Analyse des marchés mondiaux
 


POINT DE MIRE

Tous les produits agricoles couverts par le présent rapport sont essentiels pour les marchés mondiaux de l'alimentation humaine et animale. Ils entrent pour une grande part dans la consommation alimentaire mondiale et représentent la plus grande partie des dépenses consacrées aux importations de nourriture de par le monde. L'analyse contenue dans le présent rapport met en perspective les faits survenus ces derniers mois, pour tenter de comprendre comment les marchés se comporteront, s'agissant des produits en question, au cours des prochains mois.

Ces dernières semaines, les prix internationaux de bon nombre de produits agricoles ont commencé à fléchir et les premières indications n'excluent pas de nouvelles baisses au cours des prochains mois; toutefois, il est peu probable que les prix retrouvent les bas niveaux des années précédentes, et ce pour de multiples raisons, parmi lesquelles l'escalade du coût des intrants. En outre, un certain nombre de facteurs liés à la demande, notamment la nécessité de reconstituer les stocks et l'accroissement attendu de l'utilisation, maintiennent les prix à un niveau élevé en dépit des bonnes perspectives concernant la production mondiale. Le facteur le plus important qui sous-tend la hausse des cours internationaux des produits alimentaires de base est le faible volume des disponibilités exportables, l'utilisation dépassant la production pour plusieurs cultures dans un certain nombre de grands pays exportateurs. L'accroissement de l'utilisation exigerait plus d'une bonne campagne pour permettre de reconstituer de manière conséquente les stocks et atténuer ainsi la volatilité des prix.

La flambée des prix des produits alimentaires a entraîné de graves difficultés, en particulier pour les catégories vulnérables qui consacrent une part importante de leurs revenus à la nourriture. Une estimation résume peut-être le mieux l'impact global de la hausse des prix: il est prévu de consacrer 1 035 milliards d'USD, au niveau mondial, pour importer de la nourriture en 2008. Ce chiffre représente 215 milliards d'USD de plus que la facture record enregistrée en 2007. La nourriture n'est plus aussi bon marché qu'auparavant. Alors que la facture mondiale des importations vivrières dépasse le billion de dollars, la facture des importations vivrières des pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) passera probablement à 169 milliards d'USD en 2008, soit 40 pour cent de plus qu'en 2007.

Le riz a fait la une des journaux ces derniers temps, mais des produits laitiers au blé et du soja au sucre, la flambée des prix et la volatilité des marchés semblent être devenues la norme plutôt que l'exception. L'Indice FAO des prix des aliments n'a enregistré aucune augmentation en avril par rapport au mois précédent, mais c'est en mars que les cours internationaux de nombreux produits ont atteint des sommets. Dans ce contexte de marchés en mutation et de plus en plus imprévisibles, quelques signes positifs apparaissent. Les événements récents ont remis l'agriculture au premier plan. Les dirigeants de ce monde vont se réunir à Rome à l'occasion de la Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale: les défis du changement climatique et des bioénergies, qui se tiendra en juin 2008. Les gouvernements s'inquiètent de la situation et soutiennent les appels en faveur de l'aide humanitaire à court terme ainsi que d'une assistance à long terme au secteur agricole, qui lui permettrait de s'adapter à la demande mondiale en croissance constante, alors que les ressources continuent de se raréfier. La communauté internationale doit prendre des mesures collectives maintenant pour stimuler l'agriculture et lutter contre la faim.

   
               
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