juin 2008  
 Perspectives de l'alimentation
  Analyse des marchés mondiaux

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LES MARCHÉS EN BREF

CÉREALES

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

GRAINES OLÉAGINEUSES, HUILES ET FARINES

SUCRE

VIANDES ET PRODUITS CARNÉS

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

POISSON ET PRODUITS HALIEUTIQUES

ENGRAIS

TAUX DE FRET MARITIME

Dossier spécial

Appendice statistique

Indicateurs du marché et factures des importations vivrières

INDICE FAO DES PRIX

Announcement

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

PRIX

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La baisse des prix attendue a commencé, mais se poursuivra-t-elle?

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L’indice FAO des cours internationaux des produits laitiers (base: 1998-2000=100) a atteint 266 en avril 2008, en recul de 12 pour cent par rapport au niveau historique record de 302 points enregistré en novembre 2007, mais en hausse toutefois de 25 pour cent par rapport à la valeur d’avril 2007. La baisse est particulièrement marquée en ce qui concerne le lait écrémé en poudre, dont les prix sont tombés à 3 500 USD la tonne en avril 2008, soit presque 32 pour cent de moins que le sommet atteint à la mi-2007. Parmi les principaux produits laitiers échangés, ce sont les prix du lait écrémé en poudre qui ont connu la plus forte progression, ce qui a incité les fournisseurs à réaffecter du lait pour produire une plus grande quantité de lait écrémé en poudre, provoquant de ce fait une augmentation des disponibilités et une correction sensible des prix. Les cours internationaux des autres principaux produits laitiers ont aussi nettement diminué par rapport aux sommets de novembre: les prix du lait en poudre entier ont reculé de 8 pour cent pour s’établir à 4 550 dollars USD la tonne en avril 2008, ceux du beurre ont fléchi de 5 pour cent pour se situer 3 950 dollars USD la tonne et ceux du fromage ont baissé de 8 pour cent pour se chiffrer à 5 050 USD la tonne.

Début mai, toutefois, plusieurs indications ont laissé entrevoir une remontée des cours internationaux des produits laitiers, même si les marchés semblent confrontés à de sérieuses incertitudes. D’une part, les prix des produits laitiers pourraient se maintenir, ou subir une nouvelle hausse, la précarité des disponibilités exportables devant persister en 2008 en raison de la sécheresse en Nouvelle-Zélande, des taxes d’exportation exorbitantes en Argentine et des problèmes chroniques de l’approvisionnement en lait en Europe. D’autre part, de nombreux pays réagissent à l’escalade des prix par une intensification de la production laitière, notamment lorsque les systèmes fondés sur le pâturage prédominent, ce qui pourrait conduire plusieurs pays à réduire les importations et à atténuer la pression à la hausse exercée sur les cours internationaux.

Les stocks publics de l’Union européenne et des États-Unis, qui ont toujours été l’une des caractéristiques majeures des marchés laitiers, sont presque épuisés, ce qui ne fait qu’aggraver les inquiétudes. Une autre source de préoccupation concerne la hausse des prix des aliments pour animaux (voir figure 36), qui pourrait prochainement réduire l’approvisionnement des systèmes de production exigeant une forte intensité d’aliments pour le bétail, d’inciter à convertir des pâturages en terres cultivables et/ou d’intensifier l’abattage de bétail. Si la croissance de la production mondiale de lait ralentit ou devient négative, les prix élevés des produits laitiers pourraient se maintenir, voire même accuser une nouvelle hausse.

 

Tableau 9. Aperçu général des marchés des produits laitiers

  2006 2007 estim. 2008 prévisions Variation: 2008 par rapport à 2007
  millions de tonnes en équivalent lait %
BILAN MONDIAL    
Production totale de lait 664.1 676.3 693.2 2.5
Lait écrémé en poudre23.423.723.80.6
Lait entier en poudre22.321.722.32.8
Beurre58.461.263.23.4
Fromage82.584.386.32.3
Autres produits477.5485.4497.62.5
Commerce total 39.4 38.0 36.4 -4.3
     
INDICATEURS DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE    
Consommation par habitant:     
 Monde101.7102.4103.91.5
 Pays développés243.5244.0248.01.6
Pays en développement (kg/an)63.064.165.42.0
Commerce - part de la production.(%)5.95.65.3 
      
   2006 2007 2008 Variation:
janvier-avril 2008
      par rapport à
janvier-avril 2007
Indice FAO des prix des produits laitiers    %
(1998-2000=100) 138247275 *49
* janvier-avril 2008

 

PRODUCTION

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Selon les estimations, la production mondiale de lait serait passée à 676 millions de tonnes en 2007, soit une croissance de 1,8 pour cent. Pour 2008, les prévisions établissent désormais la croissance à 2,5 pour cent, les producteurs réagissant à l’augmentation des prix de 2007. Les pays en développement devraient enregistrer les gains les plus importants, ce qui porterait leur part dans la production mondiale à 47,5 pour cent. La production de lait des six principaux pays exportateurs, qui assurent plus de 40 pour cent de la production mondiale de lait et dont la part des exportations mondiales s’élève à environ 80 pour cent, ne progresserait toutefois que de 1 pour cent en 2008. Ce faible accroissement fait suite au recul de 0,7 pour cent constaté en 2007, et les disponibilités de lait resteront légèrement supérieures à celles de 2006. Par conséquent, une fois que les grands exportateurs ont répondu aux besoins de leurs propres marchés nationaux, les disponibilités de produits laitiers qu'ils destinent à l’étranger continuent d'être limitées. La forte croissance au Bélarus (3,9 pour cent), en Argentine (6 pour cent), aux États-Unis (2,7 pour cent) et la légère augmentation dans l' Union européenne (0,6 pour cent) et en Ukraine (0,3 pour cent) seront neutralisées, en grande partie, par le recul significatif de la production en Australie (-3,5 pour cent) et en Nouvelle-Zélande (-4,5 pour cent).

Une expansion de 4 pour cent de la production laitière est attendue en Asie, ce qui est identique à 2007. Le volume de la production dans la région est inférieur aux prévisions de l’an dernier, à la suite d’une révision à la baisse des estimations concernant la Chine qui affichera une croissance de 9,5 pour cent "seulement" par rapport à 2006. Les estimations établissent désormais la progression à 8,5 pour cent, ce qui se situe nettement en deçà de la moyenne de 20 pour cent enregistrée au cours de la décennie précédente, la croissance étant tempérée par des contraintes de capacité et par le renchérissement des aliments pour animaux. Le fléchissement du taux de croissance en Chine pourrait être critique pour les marchés internationaux de produits laitiers sur le long terme et si la demande intérieure continue de progresser au rythme actuel, les importations de la Chine pourraient connaître une forte augmentation. En Inde et au Pakistan, grands producteurs laitiers traditionnels, la production de lait devrait poursuivre son expansion, à savoir 3 et 4 pour cent respectivement.

Compte tenu des prévisions de reprise en Argentine, l’ Amérique latine et les Caraïbes seront la région où l’on enregistrera la croissance la plus rapide de la production laitière en 2008. La production de lait de l' Argentine, qui a chuté de 7 pour cent en 2007 en raison d’inondations saisonnières, devrait n’augmenter que de 6 pour cent en 2008, ce qui ne suffit pas pour atteindre les volumes de 2006. La croissance du secteur en Argentine est entravée par les taxes d’exportation prohibitives sur les produits laitiers, qui ont poussé certains producteurs à participer aux grèves et blocus nationaux. L’Argentine a en outre consacré une partie des pâturages à des cultures commerciales. La production laitière du Brésil, dont la production a progressé le plus rapidement (+10 pour cent), devrait gagner 8 pour cent en 2008, ce qui représente un volume record. Ces gains pourraient à nouveau positionner le Brésil en tant qu’exportateur net de produits laitiers, comme en 2007. La production laitière de l' Uruguay, autre exportateur émergent dans la région, devrait gagner 6 pour cent en 2008, après avoir souffert, comme celle de l’Argentine, d’une médiocre année de production en 2007 en raison du mauvais état des parcours. Au Mexique, l’un des plus gros importateurs de laits en poudre, la production devrait enregistrer une faible progression de 0,8 pour cent, les prix élevés des aliments pour animaux limitant la rentabilité.

En Afrique, une progression de 1,7 pour cent de la production laitière est escomptée en 2008, soit un léger mieux que l’an dernier, ce qui semble être une évolution représentative de la quasi-totalité des pays de la région. La production de l' Afrique du Sud devrait se redresser de 1,2 pour cent en 2008, après avoir baissé en 2007 en raison des précipitations trop abondantes. La production de l' Algérie, qui est également l’un des plus grands importateurs de lait en poudre, pourrait croître de 2,4 pour cent, en réaction à l’escalade des prix et aux programmes conçus pour soutenir le secteur. Au Kenya, pays exportateur potentiel mais encore modeste dans la région, la production et la distribution de lait auraient accusé un recul allant jusqu’à 40 pour cent durant les troubles sociaux qui ont agité le pays après les élections. On s’attend toutefois à que la production, soutenue par le relèvement des prix, se redresse durant le reste de l’année.

Au Canada, où les producteurs bénéficient de systèmes de prix indicatifs fondés sur les coûts de production, l’offre de lait est ajustée aux besoins de la demande intérieure. La production laitière a progressé de 1,3 pour cent en 2007 et l’on prévoit qu’elle augmentera quelque peu en 2008, avec une demande intérieure plus soutenue pour le fromage. La croissance du secteur laitier aux États-Unis devrait s’accélérer et passer de 2,1 pour cent en 2007 à 2,7 pour cent en 2008. Les prix élevés des aliments pour le bétail sont cependant une question critique car ils risquent de limiter les rendements laitiers et d’induire une hausse du taux d’abattage du cheptel laitier. Cependant, alors que les prix des produits d’alimentation animale flambent, un volume conséquent de drêches sèches de distillerie, qui sont des sous-produits de la production d’éthanol, pourrait être utilisé comme sources supplémentaires à la fois d’énergie et de fourrage protéine. La faiblesse du dollar des États-Unis a rendu les produits laitiers américains très compétitifs sur les marchés internationaux.

En Europe, la production laitière des 25 pays membres de l’ Union européenne a fléchi de 1,3 pour cent en 2007, et les prix intérieurs sont montés en flèche dans de nombreux États, provoquant une contraction des stocks et une diminution des disponibilités exportables. La production a commencé à remonter dans plusieurs grands États producteurs, même si les coûts élevés des intrants, dont les aliments pour animaux et l’énergie, tempèrent la réaction positive de l’offre de l’Union européenne. Selon les prévisions, la production laitière n’augmentera que de 0,6 pour cent en 2008, en dépit d’un relèvement de 2 pour cent des contingents de production. Compte tenu de la situation tendue de l’offre de lait et des prix de production nationaux qui se situent bien au-dessus des niveaux d’intervention, les stocks publics de l’Union européenne sont épuisés. Ailleurs en Europe, la production de l' Ukraine a régressé de plus 7 pour cent en 2007, l’industrie ayant rencontré des problèmes de qualité avec les exportations destinées à la Fédération de Russie, son premier marché extérieur. Par ailleurs, la production au Bélarus, qui est devenu un exportateur régional important, a augmenté de près de 4 pour cent en 2007 et le même résultat devrait être obtenu en 2008. Le redressement de la production laitière se poursuit dans la Fédération de Russie, avec une croissance de plus de 2 pour cent par an, sous l’effet des programmes d’investissement et de la hausse des prix des produits laitiers.

La situation et les perspectives actuelles en Océanie sont critiques pour le marché international des produits laitiers. D’une part, les producteurs laitiers, tant en Australie qu’en Nouvelle-Zélande, ont bénéficié des prix records affichés par les marchés d’exportation, malgré une revalorisation sensible de leurs monnaies. D’autre part, les conditions météorologiques ont été à nouveau particulièrement difficiles et la production de l’ Australie pour la campagne de commercialisation en cours (juillet-juin) devrait fléchir à nouveau de 3,5 pour cent par rapport à l’an dernier. Pour la troisième année consécutive, l’Australie accusera donc un repli de la production laitière, laquelle est à son plus bas niveau en dix ans. Les prévisions pluviométriques se sont améliorées pour la campagne d’hiver, mais l’offre de lait demeurera tendue. Depuis décembre, l’île du Nord et les régions septentrionales de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande ont été frappées par la sécheresse, ce qui a induit un repli de la production allant jusqu’à 40 pour cent. S’agissant de la campagne de commercialisation 2007/08 (juin-mai) en Nouvelle-Zélande, les prévisions misent sur une production laitière en baisse de 4,5 pour cent par rapport à la campagne précédente. Les conditions météorologiques se sont améliorées depuis avril et si elles se maintiennent, la production de lait, soutenue par des conditions de rentabilité très favorables, devrait remonter durant le reste de l’année.

 

COMMERCE

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Les disponibilités exportables continuent de se contracter, mais la demande d’importation faiblit

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En 2007, les disponibilités exportables mondiales des principaux produits laitiers, en équivalent lait, ont chuté pour s’établir à 38 millions de tonnes, volume égal à 5,6 pour cent seulement de la production laitière. Il s’agit de la plus faible part du marché enregistrée depuis de nombreuses années et l’on peut en déduire que la structure du commerce international des produits laitiers subira des changements importants. Les perspectives pour 2008 indiquent une contraction supplémentaire des échanges, suscitée en grande partie par la réduction des disponibilités exportables dans l’ Union européenne (-11,5 pour cent) et en Océanie, victime de la sécheresse (-10,4 pour cent). Le volume des disponibilités de l’ Argentine sera encore faible, du fait des taxes d’exportation prohibitives limitant les ventes internationales. L’offre augmente toutefois dans d’autres pays exportateurs. Les expéditions des États-Unis qui, en équivalent lait, ont doublé depuis 2000, devraient s’accroître de 7 pour cent en 2008, essentiellement sous la forme de lait écrémé en poudre, mais aussi d’autres produits dont le fromage, le beurre et la matière sèche de lait concentré. Le Bélarus, qui est un exportateur important depuis quelques années, devrait renforcer les ventes de presque 10 pour cent en 2008.

La forte demande d’importation émanant de la quasi-totalité des marchés, en particulier de plusieurs nations ayant commencé à consommer des produits laitiers en Afrique du Nord et en Asie du Sud, est à l’origine de l’explosion des cours internationaux, les marchés s’étant resserrés sans disposer de stocks tampons. La demande semble faiblir aujourd’hui en conséquence de l’escalade des prix, d’autant plus que les contrats à terme (pouvant aller jusqu’à six mois) ont été renouvelés à des niveaux de prix beaucoup plus élevés. Les importations des pays en développement, en équivalent lait, devraient baisser de 5 pour cent en 2008, en raison de la contraction des achats de grands pays importateurs, notamment l’Algérie, la Chine, l’Égypte, la Malaisie et la Thaïlande. Dans de nombreux pays en développement, la hausse des cours internationaux s’est répercutée sur les prix intérieurs du lait, ce qui a favorisé un accroissement de la production. En conséquence, l’augmentation de la production de produits nationaux, notamment du lait de consommation, qui est le produit laitier le plus consommé dans ces pays, est venue se substituer à certaines importations. En revanche, la demande d’importation de presque tous les pays développés est demeurée ferme, en dépit des prix élevés.

La structure des produits sur les marchés internationaux des produits laitiers s’est transformée et la conjoncture actuelle amplifie cette tendance. Les échanges de produits laitiers classiques, en particulier le beurre et le lait en poudre écrémé, se sont tassés. Selon les prévisions, les exportations mondiales de beurre s’établiront à 704 000 de tonnes seulement en 2008, soit 26 pour cent de moins que leur sommet de 2004. Les exportations de beurre de l’ Union européenne ne devraient atteindre que la moitié du volume, déjà réduit, de l’an dernier; ces exportations, qui se chiffraient à plus de 355 000 tonnes en 2004, devraient être ramenées à 105 000 tonnes en 2008. La réduction des disponibilités de lait en Nouvelle-Zélande se traduira également par un fléchissement des exportations de beurre en 2008. Le Bélarus, aujourd’hui gros exportateur de beurre, devrait intensifier les ventes cette année. En ce qui concerne les importations de beurre, la Fédération de Russie demeure la première destination et l’on prévoit une légère progression des importations, soutenue par la croissance des revenus. Sur les autres marchés des pays développés, les importations de beurre, souvent réglementées par des quotas, continuent de se maintenir. Par contre, compte tenu de l’envolée des prix, il est possible que les livraisons de beurre accusent un net recul dans de nombreux pays en développement, où les revenus augmentent mais partent de très bas.

Les exportations de lait écrémé en poudre devraient fléchir de 4,6 pour cent en 2008, pour s’établir à 1 033 milliers de tonnes, soit 20 pour cent de moins que leur volume record en 2000. Ce recul reflète la légère diminution des exportations prévue en Australie et en Nouvelle-Zélande et, plus particulièrement, dans l’ Union européenne, qui pourrait réduire d’un tiers les expéditions à destination des marchés étrangers cette année. En revanche, le volume des exportations des États-Unis, qui est devenu le premier exportateur de lait écrémé en poudre au monde, devrait atteindre 275 000 tonnes en 2008, ce qui est nettement supérieur à l’an dernier. S’agissant des importations, les livraisons de lait écrémé en poudre devraient se contracter en Afrique (-9 pour cent) et en Asie (-6 pour cent), en raison de l’incidence de l’augmentation des prix. On s’attend toutefois à ce que le volume des importations du Mexique se maintienne, du fait de l’importance des programmes sociaux d’alimentation et du soutien dont ils bénéficient.

 

 

Les exportations mondiales de lait entier en poudre ont diminué d’environ 6 pour cent en 2007, et les prévisions tablent sur une contraction supplémentaire de 1,5 pour cent en 2008, ce qui établirait leur volume à 1 714 milliers de tonnes, du fait de la réduction de l’offre en Nouvelle-Zélande. La demande d’importation de lait entier en poudre reste ferme, même aux prix actuels, car ce produit entre de plus en plus souvent dans la reconstitution d’autres produits laitiers, notamment les produits à base de lait de consommation. Les disponibilités exportables en Australie, en Argentine et dans l’ Union européenne devraient rester proches des niveaux de 2007. L’ Algérie et le Venezuela continuent d’être les plus gros importateurs de lait entier en poudre. Les livraisons vers l’Algérie ont néanmoins fortement reculé, tandis que celles à destination du Venezuela sont demeurées fermes, en dépit des prix élevés. Ces deux pays ont augmenté la production laitière dans l’objectif de réduire le volume des importations, qui pourrait quelque peu régresser en 2008.

Malgré la flambée des prix, les marchés internationaux du fromage ont été remarquablement vigoureux dans le commerce mondial des produits laitiers. Les exportations de fromage, qui ont progressé de 3,6 pour cent en 2007, ne devraient être réduites que de 0,5 pour cent en 2008, pour être ramenées à 1 672 milliers de tonnes. La demande d’importation pour ce produit laitier, très sensible aux fluctuations des revenus, continue en effet d’être forte, en dépit d’une augmentation de 50 pour cent ces deux dernières années. L’Union européenne, qui est de loin le fournisseur le plus important du marché mondial avec une part de marché de 35 pour cent, devrait renforcer ses livraisons en 2008, une quantité de plus en plus importante des disponibilités laitières étant réservée à la production de fromage pour un marché dynamique, tant intérieur qu’extérieur. Compte tenu de la précarité des approvisionnements de lait, on s’attend à ce que l’ Australie et la Nouvelle-Zélande diminuent le volume des exportations en 2008, ce qui contribuera à soutenir les prix actuellement élevés du fromage. À l’instar du lait écrémé en poudre et de certains autres produits, les États-Unis ont renforcé les exportations de fromage, en réponse à l’attrait des cours internationaux, et ont réduit les importations. En conséquence, les exportations nettes de fromage des États-Unis ont plus que doublé au cours des cinq dernières années. En ce qui concerne les importations, presque toute l’expansion du commerce a été constatée dans les pays émergents de l’Asie et les échanges avec la Chine, initialement d’un faible volume, continuent de s’intensifier rapidement. Les importations de fromage dans les pays développés demeureront fermes, en dépit de l’escalade des prix internationaux. Ces importations sont souvent sujettes à des contingents tarifaires et toute importation au-dessus des volumes prescrits est frappée de droits de douane prohibitifs, ce qui protège les marchés nationaux des fluctuations des cours internationaux.

 

Tableau 10. Principaux exportateurs de produits laitiers

  2006 2007 Prévisions 2008 Estimations
    
  milliers de tonnes
LAIT ENTIER EN POUDRE   
Monde 1 849 1 739 1 714
Nouvelle-Zélande  645 680 612
Union européenne * 412 379 379
Argentine 210 95 100
Australie  169 116 116
LAIT ÉCRÉMÉ EN POUDRE   
Monde 1 159 1 085 1 033
États-Unis 287 255 275
Nouvelle-Zélande 316 241 208
Australie  184 134 129
Union européenne * 84 170 120
BEURRE   
Monde 902 865 704
Nouvelle-Zélande 386 361 299
Union européenne *  253 210 105
Australie  81 66 58
Bélarus 54 58 63
FROMAGE   
Monde 1 621 1 679 1 672
Union européenne * 582 595 598
Nouvelle-Zélande  299 309 278
Australie  209 216 202
Bélarus 83 79 88

* Les échanges entre les États membres de l’Union européenne ne sont pas compris

 

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