Au cours des trois dernières années, le projet KnoWat a fourni un soutien politique important pour renforcer les processus de gouvernance de l’eau au Rwanda. En outre, à l’échelle mondiale, le projet a fonctionné au Sénégal et au Sri Lanka. Grâce au soutien de KnoWat, les pays sont mieux préparés à assurer la sécurité alimentaire et à s’adapter au changement climatique, à la pénurie d’eau et à la concurrence accrue pour les ressources en eau de manière équitable et durable.

« Ce projet nous a beaucoup aidés à savoir qui sont les utilisateurs de l’eau, individus ou associations, à quoi ils servent et quelles sont les meilleures stratégies de gestion de l’eau que nous pouvons déployer pour une meilleure production », a déclaré Evariste Nsabimana, directeur général adjoint de l’Office rwandais des ressources en eau (RSF).

Le projet a renforcé les capacités en matière de comptabilité de l’eau – l’étude de l’état et des tendances futures de l’offre et de la demande d’eau – et l’évaluation de la productivité de l’eau – la quantité d’eau utilisée par unité de rendement – en utilisant une technologie de pointe utilisant la télédétection, basée sur l’outil WaPOR (Productivité de l’eau par le libre accès aux données dérivées de télédétection) de la FAO. Ces capacités sont complétées par l’évaluation du régime foncier de l’eau afin d’approfondir la compréhension des mécanismes d’accès et d’allocation des ressources en eau, dans le but de protéger les droits d’accès des populations vulnérables.

« J’ai été très touché par les témoignages d’agriculteurs du bassin du fleuve Yanze, dans le nord du Rwanda. Une dame qui utilise l’irrigation solaire fournie par le projet dit que l’irrigation n’est plus intensive en main-d’œuvre. Elle ne fait qu’allumer la machine », a déclaré Coumba Sow, Représentant de la FAO au Rwanda.

« Elle touche maintenant à l’argent, aux légumes et au poisson qu’elle vend. Dans sa voix, d’autres équipements d’irrigation utilisés par les agriculteurs du bassin du fleuve Yanze nécessitaient une énergie et des efforts excessifs, de sorte que de nombreuses femmes pouvaient difficilement les utiliser pour irriguer leurs cultures. Le KnoWat nous a aidés à être bien conscients que des systèmes d’irrigation inadéquats laissent derrière eux des groupes déjà vulnérables ».

Le projet KnoWat a été mis en œuvre avec le soutien financier de la République fédérale d’Allemagne par l’intermédiaire du ministère fédéral de l’Alimentation et de l’Agriculture.

« Nous sommes très heureux d’avoir travaillé avec la FAO, une noble organisation qui s’efforce de transformer l’agriculture au Rwanda et dans le monde. L’eau est vitale et un moteur clé de l’augmentation de la productivité pour éliminer la faim », a déclaré M. Clemens Häusler, chef adjoint de la coopération de l’ambassade d’Allemagne à Kigali.

M. Benjamin Kiersch, coordinateur mondial du projet KnoWat de la FAO, a déclaré que leur envie de mettre en œuvre le projet avec succès a été déclenchée par des adversaires confrontés à une agriculture sur place sujette à la pénurie d’eau.

« La FAO a récemment publié des chiffres alarmants sur l’eau. Avec plus de 733 millions de personnes vivant actuellement dans des zones de stress hydrique élevé ou critique et une augmentation prévue de 30 % de la demande mondiale en eau d’ici 2050, l’allocation de l’eau n’a jamais été aussi importante. L’agriculture est de loin le plus grand utilisateur, représentant 72 pour cent des prélèvements d’eau mondiaux, principalement pour l’irrigation.

M. Kiersch a ajouté que « pourtant, pour nourrir une population mondiale projetée de 10 milliards d’habitants en 2050, la production agricole devra augmenter de près de 50 pour cent, une grande partie de cette croissance étant réalisée grâce à l’irrigation. Dans le monde, environ 20 % des terres arables sont irriguées. Sur ces terres irriguées, environ 40 % de la nourriture est produite. »

Les résultats importants du projet KnoWat au Rwanda éclaireront le « Dialogue mondial sur les régimes fonciers dans l’eau » qui sera bientôt lancé par la FAO, au profit de l’accès à l’eau potable pour les populations du monde entier, conformément aux objectifs mondiaux de développement durable.

Au Rwanda, le projet KnoWat est en cours depuis le 4 septembre 2021. Il a été mis en œuvre principalement à Yanze, dans le district de Rulindo, dans le nord du Rwanda.

Cependant, une évaluation de la productivité de l’eau et d’autres études connexes (collecte de données géospatiales, comptabilité de l’eau, audit et régime foncier) ont également été menées dans la province orientale (Muvumba et Akagera Lower). Au niveau national, l’évaluation de l’utilisation et de l’utilisation de l’eau a été menée dans les 20 bassins versants de niveau 2 (couvrant l’ensemble du Rwanda) dans le but d’explorer différents scénarios d’allocation de l’eau à la lumière de la concurrence croissante pour l’eau.

Le projet bénéficie directement à environ 245 membres (85 hommes, 160 femmes) dans le bassin versant de Yanze, district de Rulindo. En outre, les études et les résultats de l’évaluation des ressources en eau alimentent le cadre politique gouvernemental de gestion des ressources en eau, en particulier par l’intermédiaire du ministère de l’Environnement, du Cabinet du Premier Ministre (Office rwandais des ressources en eau) et du ministère de l’Agriculture (MINAGRI). Les autres bénéficiaires sont la Société de l’eau et de l’assainissement (WASAC) et le Comité de l’eau du district de Rulindo qui jouent un rôle important dans les décisions stratégiques concernant l’eau, ainsi que l’Institut national de la statistique au Rwanda. Les bénéficiaires ont été identifiés par le groupe consultatif technique du projet en étroite collaboration avec les institutions gouvernementales focales.