Contexte
La mise en œuvre de la restauration des forêts et des paysages (RPF) sur le terrain se heurte à un certain nombre d'obstacles. Outre les droits de propriété peu clairs, le manque de capacité de mise en œuvre et les incitations permanentes à l'utilisation non durable des terres, certains des principaux obstacles sont la méconnaissance des possibilités de financement et le manque de compréhension des investisseurs à l'égard de la RPF, et donc leur manque d'appétit pour investir (problème du risque d'appétit).
Pour atteindre les ambitieux objectifs internationaux de RFP, des investissements considérables sont nécessaires, à hauteur de 35 à 49 milliards de dollars par an. Il existe diverses sources de financement et de marché pour lever ces fonds, parmi lesquelles: les ressources de la coopération au développement, le financement climatique, les ressources des organisations non gouvernementales (ONG), les budgets des États, les fonds environnementaux, le crowdfunding et les investissements du secteur privé. Les gouvernements étant de plus en plus confrontés à des pénuries de financement et la coopération au développement ayant des marges de croissance limitées, les solutions de financement à long terme pourraient s'appuyer de plus en plus sur le secteur privé et sur des instruments permettant un financement autonome, tels que les fonds environnementaux.
Les résultats optimaux de la restauration (environnementaux, sociaux et économiques) ont plus de chances d'être atteints lorsque ces divers mécanismes sont appliqués de manière coordonnée tout au long du processus de restauration. Le développement de mécanismes innovants de « financement mixte », intégrant un ensemble de mécanismes de financement dans un environnement favorable, peut permettre d'aborder de multiples questions et de répondre aux divers besoins des acteurs locaux. Un éventail diversifié d'investissements dans la RPF peut également maximiser l'effet de levier du financement et l'adoption de pratiques à l'échelle du paysage, tout en réduisant le risque d'investissement pour les investisseurs individuels.
- Mécanismes de financement local de la restauration des forêts et des paysages
- Financement durable en faveur de la restauration des forêts et des paysages
- Financement durable de la restauration des forêts et des paysages: ce qu’il faut retenir
- Financement durable de la restauration des forêts et des paysages: Le rôle des responsables des politiques publiques
Informations clés
Les pays où nous travaillons: Cambodge, Chine, Fidji, Guinée, Kenya, Laos, Liban, Madagascar, Myanmar, Niger, Pakistan, Philippines, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sao Tomé-et-Principe et Vanuatu.
Pour en savoir plus sur les divers mécanismes financiers qui permettent d'obtenir un soutien financier pour la mise en œuvre des activités de restauration, lisez la brochure:
Le soutien de la FAO au financement de la restauration des forêts et des paysages
L’équipe du FLRM dispense des formations dans le cadre des projets d’échelle nationale, régionale et mondiale et dans différents domaines: valorisation des services écosystémiques, mécanismes incitatifs, utilisation des marchés financiers et des mécanismes basés sur ces derniers pour le financement des activités de RFP, et coordination des sources de financement. Elle est également active au sein de la Communauté de pratique pour le financement local de la restauration des forêts et des paysages. Ce forum en ligne a été créé dans le but de faciliter l’échange d’expériences entre ses membres, et d’ainsi renforcer les capacités et de tisser un réseau de praticiens soutenant le financement des opérations de RFP sur le terrain, au niveau des paysages.
La Communauté de pratique permet aussi à l’équipe de collaborer avec le Landscape Finance Lab dans l’optique d’organiser quelques défis d’apprentissage sur des sujets que les membres de la CdP souhaitent aborder, comme la création d’environnements propices à l’investissement, la valorisation des services écosystémiques, les mécanismes incitatifs et les paiements liés aux résultats (PES, REDD+), le financement hybride, le financement à impact local, le financement de l’action climatique et le développement de projets bancables.
Pour étendre la portée de son travail, l'équipe du FLRM développe trois cours d'apprentissage en ligne sur les liens entre la RFP et la finance: «la finance et la RFP», «les mécanismes de financement local», et «le développement de projets bancables». Elle collabore également avec ELTI pour permettre à davantage de participants et de partenaires d'accéder à un cours sur la RFP comprenant des modules sur les instruments de financement et la RFP et l'action climatique.
tions, qu’à l’échelle du projet ou du pays, à l’élaboration de plans visant à diversifier les sources de financement potentielles d’un projet. Parmi ses activités figurent le recensement des financements existants et le repérage des besoins et des opportunités supplémentaires devant être pris en compte dans l’élaboration de projets bancables ou de filières économiques dans le cadre du processus de restauration. Il faut, pour cela, établir le dialogue entre les secteurs, fournir l’assistance technique et adapter les fonds nationaux pour les forêts et les autres systèmes de financement déjà existants, afin d’encourager les investissements qui permettront aux activités de RFP sur le terrain d’accéder au financement. Il s’agit également de concevoir des mécanismes à long terme, comme les paiements pour services écosystémiques, le développement des filières économiques et les projets bancables.
Les éléments clés des plans de financement pour la mise en œuvre de la RFP soutenus par l’équipe responsable du volet financier des opérations du FLRM sont, notamment:
- Le développement des filières: Facilitation du recensement, de l’analyse et de la valorisation des filières existantes, développement des modèles économiques envisageables et des partenariats avec le secteur privés; stimuler les marchés existants et les mettre en rapport, et développer de nouveaux marchés afin de générer des bénéfices économiques plus importants en faveur des populations.
- Les paiements pour services écosystémiques (PES): Soutien aux pays partenaires dans l’évaluation de la faisabilité de la mise en place de ces mécanismes sur le terrain, dans le recensement des institutions partenaires clés et dans le sondage du degré d’approbation de la population envers les paiements pour services écosystémiques, et, finalement, dans l’élaboration des feuilles de routes pour les projets pilotes et l’intégration aux politiques publiques.
- Les fonds nationaux pour les forêts: Soutien au lancement opérationnel des fonds nationaux pour les forêts par le biais d’évaluations de faisabilité et des capacités ainsi que de marches à suivre pour alimenter ces fonds et les mobiliser pour les activités de RFP.
- Les initiatives financières hybrides innovantes ou les partenariats public-privé: Soutien à la création des conditions propices aux investissements dans les paysages, notamment à travers l’élaboration de stratégies et mécanismes intégrés comprenant des sources de financement diverses (secteurs public et privé, agence de développement, société civile) en faveur de la RFP. Ce soutien est fourni sous forme de renforcement des capacités des parties prenantes, d’évaluation de l’équilibre coût-avantage de la RFP, d’établissement de marchés d’échanges et de mesures d’atténuation des risques.
L’équipe aide les partenaires à accéder aux fonds en faveur du climat mis spécifiquement à disposition du financement des activités de restauration, comme le Fonds vert pour le climat (FVC), le Fonds d’adaptation et le Fonds pour la neutralité en matière de dégradation des terres (NDT). Dans cette optique, l’équipe élabore des propositions, aide à renforcer les connaissances sur la fonction de ces fonds et sur la façon d’y accéder et facilite la mise en place de partenariats pour la mise en œuvre du projet. L’équipe a également élaboré un document de politique générale sur les liens entre la RFP et l'action climatique, notamment sur les mécanismes de financement des activités de restauration sur le terrain qui cherchent à atténuer le changement climatique et à trouver des solutions pour mieux s’y adapter.
L’initiative sur l'économie de la restauration des écosystèmes (TEER)
TEER est une initiative multipartenaire visant à collecter des données standardisées sur les coûts et les bénéfices de la restauration des écosystèmes dans le monde. Une base de données mondiale sur les coûts de la restauration des écosystèmes serait une ressource précieuse pour les organisations, les investisseurs et les gouvernements actifs dans le domaine de la restauration, à des fins de planification et comme base pour une analyse plus approfondie de l’économie de la restauration. Une meilleure information sur les coûts et les bénéfices de la restauration est également essentielle au pilier socio-économique du cadre de suivi actuellement en préparation dans le contexte de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes.
Tous les produits TEER sont le résultat de consultations en ligne et en personne menées avec un large éventail d'organisations partenaires (veuillez cliquer ici pour voir la liste complète des organisations partenaires) lors de plusieurs réunions convoquées par le FLRM:
- Novembre 2018 – Présentation initiale et discussion sur la nécessité d'une base de données sur les coûts et les bénéfices, et sur les objectifs et les résultats attendus de l'initiative.
- Février 2019 – Réunion des partenaires au siège de la FAO à Rome: examen de précédentes données et initiatives pertinentes, et accord sur une variété de lots de travaux et de produits avec les principaux partenaires.
- Avril 2020 – Présentation du modèle Excel pour la collecte des données et résumé des commentaires reçus, et élaboration de plans pour la phase pilote.
- Septembre 2020 – Présentation des résultats de la phase pilote, du projet de cadre de collecte de données sur les bénéfices, et de la structure de la base de données et interface utilisateur.
- Mars 2021 - présentation de la V3 du modèle de collecte des données, dialogue autour du module sur les bénéfices et de la stratégie de collecte des données.
Les documents suivants sont en cours d'élaboration et seront disponibles ultérieurement:
- cadre standard sur les bénéfices;
- version mise à jour du modèle comprenant le module des bénéfices.
Les organisations et les gestionnaires de projets de restauration intéressés souhaitant partager leurs données en remplissant le modèle et contribuer à l'initiative TEER dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes sont invités à prendre contact à [email protected].
Glossaires
Pour le processus de collecte de données utilisé par TEER, les concepts méthodologiques sont clarifiés dans les glossaires et les conseils sur les unités d'intervention: