Assurer l’avenir de la culture alimentaire africaine : un phénotype à la fois !
27/10/2021
Rome, Italie, 27 octobre 2021 – Le Traité international de la FAO sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture en collaboration avec le Centre mondial d’Agroforesterie (ICRAF en anglais) ont publié des listes de descripteurs stratégiques de caractérisation et d'évaluation pour deux espèces sauvages d’arbres fruitiers africains autochtones conservés in situ, le Safoutier et l’Orange des singes (Safou and Monkey oranges, en anglais).
Les deux publications (en anglais), Key descriptors for Dacryodes edulis (Safou) et Key descriptors for Strychnos cocculoides (Monkey orange) proposent une norme internationale visant à assurer la cohérence dans la manière dont les données sur le matériel végétal conservé in situ sont documentées et échangées à travers le monde. Ces publications sont particulièrement utiles pour les chercheurs, les obtenteurs et les spécialistes de la conservation du monde entier, en plus des points focaux nationaux du Traité international.
Dacryodes edulis, également connu sous le nom de Safoutier, est un arbre fruitier oléagineux que l'on trouve dans les forêts tropicales humides. La répartition géographique s’étend de l'Angola, en passant par le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, la République démocratique du Congo, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Nigéria, la Sierra Leone à l'ouest, l'Ouganda à l'est jusqu’au nord du Zimbabwe. Il est également cultivé en Malaisie. Il existe une longue tradition de culture de cette plante en Afrique en raison de ses fruits.
Strychnos cocculoides, également connu sous le nom d’Orange des singes, est un arbre à l'écorce liégeuse caractéristique, aux feuilles pointues sans pointes et aux gros fruits verts ressemblant à des boulets de canon, qui pousse naturellement dans les régions boisées de feuillus de l’Afrique tropicale. Son aire de répartition naturelle couvre l’Afrique du Sud, le Botswana, le Zimbabwe, la Zambie, le Malawi, la Namibie, l’Angola, la République-Unie de Tanzanie, le Mozambique et le Kenya.
Les listes de descripteurs sont basées sur des ensembles de données de caractérisation préliminaires établis par le Centre mondial d'Agroforesterie (ICRAF) et le Traité international de la FAO. Les descripteurs ont été complétés par des caractéristiques d'évaluation. Une attention particulière a été accordée à l'inclusion de descripteurs liés aux défis à relever concernant le changement climatique et aux composantes nutritionnelles ayant une importance particulière. Ceux qui ont été inclus dans ces descripteurs clés ont été choisis en raison de leur utilisation intensive et de leur impact au niveau mondial.
« Ces publications visent à faciliter l'accès (à) et l’utilisation de ces arbres fruitiers africains autochtones. Ce sont des documents évolutifs et faciles à utiliser conçus comme des outils d’échange de données à l'échelle mondiale. Pour chaque descripteur, les listes fournissent une brève explication du contenu, son système de codage et un nom de champ suggéré. Les descripteurs proposés dans ces publications constituent la liste initiale minimale pour l'échange de données de caractérisation et d'évaluation », a déclaré M. Kent Nnadozie, Secrétaire du Traité international.
« Le Centre mondial d'Agroforesterie veille à ce que les arbres fruitiers africains, trésors de l'humanité, puissent être conservés, améliorés et intégrés à la culture alimentaire traditionnelle. Des arbres tels que le Safoutier et l’Orange des singes sont massivement soutenus au niveau local et ont un potentiel inexploité pour améliorer la nutrition, inverser la dégradation, soutenir une commercialisation responsable et les moyens de subsistance. Au Centre mondial d'Agroforesterie, nous sommes en quête constante de redécouvrir de tels trésors de l'ancien monde et de contribuer à leur documentation, leur enregistrement et leur diffusion. Ce petit effort déployé pour définir des descripteurs phénotypiques contribuera grandement à les amener sur la scène mondiale et dans l’assiette des aliments », a déclaré M. Ravi Prabhu, Directeur général adjoint du CIFOR-ICRAF.
Ces listes de descripteurs, qui sont conformes au système international de documentation normalisée pour la caractérisation et l'étude des ressources génétiques, promu par le Traité international dans le cadre du Système mondial d'information, devraient soutenir les études relatives à la diversité génétique et morphologique de la conservation et de la domestication des Dacryodes et des Strychnos et augmenter la production et l’utilisation de leurs produits. La domestication et l'amélioration des arbres fruitiers autochtones sauvages traditionnellement utilisés sont très prometteuses quant à la mise en valeur de l'agroforesterie.
Les publications abordent les lacunes et le manque de cohérence dans les méthodes de documentation des espèces conservées in situ. Elles sont le résultat d'enquêtes mondiales menées par le Secrétariat du Traité international en 2020 et 2021 ; elles consolident également les travaux antérieurs effectués par le centre mondial d’Agroforesterie et tiennent compte des contributions reçues de plusieurs éminents experts de différentes régions du monde.
En partenariat avec des organisations de recherche de premier plan, le Secrétariat du Traité développe d'autres descripteurs similaires pour les espèces sauvages apparentées, met à jour les anciens descripteurs des cultures vivrières et en conceptualise de nouveaux pour combler les lacunes identifiées par la communauté scientifique.
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