Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture

La Norvège investit US $ 23.7 millions pour permettre aux agriculteurs de faire face aux changements climatiques en leur fournissant une large gamme de diversité de cultures

24/09/2013

Mascate, Oman - Le gouvernement de la Norvège a annoncé aujourd’hui $ 23.7 millions pour la conservation et l’utilisation durable des plus importantes cultures vivrières du monde, invoquant la nécessité d’utiliser la diversité des cultures au moment où la population augmente et les changements climatiques menacent les denrées alimentaires de base tel que le riz et le maïs.

«Dans seulement 10 ans nous aurons un milliard de personnes en plus au tour de la table du dîner mondial, alors que la production de riz diminuera de 10% à cause du changement climatique, alors que la température augmentera de 1 degré celsius.» a déclaré Marie Haga, directeur exécutif du Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures vivrières, ce dernier jouera un rôle essentiel dans la distribution des fonds. « Notre meilleurs rempart contre les catastrophes est de s’assurer d’avoir une large gamme de cultures vivrières à notre disposition pour maintenir les récoltes saines dans les corbeilles à pain du monde ».

L’annonce d’un nouvel investissement dans le cadre de la diversité des cultures a été fait durant l’ouverture de la Cinquième Session de l’Organe directeur du Traité International sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture. Cette réunion a regroupé plus de 450 participants représentant des gouvernements et des sociétés scientifique et civile, à Mascate, Sultanat d’Oman ou ils discutent les plans concernant le partage des variétés de cultures vivrières entre les agriculteurs et les éleveurs de plantes dans le monde entier, ainsi que les activités du Traité International au cours des deux prochaines années.

Durant la Conférence Ministérielle des pays du Proche Orient et de l’ Afrique du nord, S.E. le Dr. Fuad Bin Jaafar Al Sajwani, Ministre de l’Agriculture et de la Pêche du Sultanat d’Oman a félicité la Norvège pour sa généreuse contribution au Fonds de partage des avantages et au Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures. Il a dit : « La Norvège a été très généreuse en offrant son support à ce Traité qui a une importance vitale. Je lance un appel à tous les pays donneurs, en particulier aux institutions dans les pays arabes, de suivre l’exemple de la Norvège pour aider notre région à répondre à ses besoins et cela à travers la contribution à l’éradication de la pauvreté et la réalisation de l’agriculture durable grâce au Traité International. »

L’investissement norvégien qui sera canalisé par le Fonds fiduciaire mondial à travers le fonds de partage des avantages du Traité International, a pour but de rendre plus facile la collaboration internationale pour la collecte, la conservation, et l’utilisation des semences et des plantes. Il suit les récentes contributions de l’Italie et de l’Union Européenne afin d’aider le Traité dans l’accomplissement de sa tâche, il suit également la récente contribution faite par les Etas Unis au Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures.

Le Traité vise à aider l’accès des agriculteurs et des chercheurs à une grande variété de semences et autres matériels génétiques pour faire face à un grand nombre de risques, y compris ceux causés par le climat rigoureux, les maladies et les pestes et qui pourraient devenir plus diffus, tel que le changement de climat qui influe sur les conditions de croissance. Dans ce contexte, il est nécessaire, par exemple, de trouver une caractéristique qui assure la préservation de la production du maïs même si les températures sont élevées au Kenya, et cette caractéristique peut être trouvée dans la collection qui croit uniquement au Mexique.

« En ce qui concerne l’adaptation des agriculteurs aux changements climatiques, nous devons nous assurer que nous conservons chaque variété connue des cultures, tel que le riz, le maïs, le blé, les pommes de terre ainsi que celles qui sont moins familières tels que le sorgho et le manioc. » a dit Haga, « et nous avons aussi besoin de préserver les parents sauvages des cultures.»

La diversité des cultures mondiale qui est conservée dans les champs des agriculteurs est appelée conservation « in situ », et celle faite dans les banques de gènes est appelée « ex situ ». Mais on peut remarquer la diminution de la diversité car les agriculteurs ne cultivent actuellement qu’un ensemble restreint de variétés de cultures et les banques de gènes souffrent d’un manque de financement. Une étude récente faite sur 29 des cultures vivrières les plus importantes a révélé que plus de la moitié des parents sauvages des cultures est soumise à de graves menaces – et ce sont des espèces ayant des caractéristiques importantes pour les éleveurs de plantes.

Le fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures et le Traité International sont de proches partenaires dans les efforts pour la conservation et l’administration de la diversité des cultures. Le Fonds de partage des avantages du Traité International se concentre principalement sur la conservation in situ alors que le Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures se concentre sur la conservation ex situ.

« Même si le Fonds de partage des avantages n’a démarré que depuis 5 ans, il est déjà actif dans 31 pays.» a dit le Dr Shakeel Bhatti, Secrétaire du Traité.

Le Traité soutient des projets dans le but d’aider les agriculteurs à utiliser la diversité des cultures pour s’adapter aux effets du changement climatique. Pour citer un exemple, des efforts sont en cours dans plusieurs pays pour tester et diffuser des variétés de cultures qui résistent à la sècheresse, y compris des variétés développées avec du matériel génétique de parents sauvages des cultures et à partir d’échantillons stockés dans les banques de gènes des cultures. Nous essayons aussi d’intégrer les leçons apprises de ces projets dans les plans nationaux afin d’assurer la préparation des fermiers aux changements climatiques.

Le Traité International sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture est l’accord international qui régit la conservation et l’utilisation des ressources génétiques des plantes cultivées, son objectif est de réaliser l’agriculture durable et la sécurité alimentaire ainsi que le partage juste et équitable des avantages de l’utilisation des ressources génétiques. Dans le cadre du Traité International, les pays et les autres détenteurs de semence et de matériel végétal partagent déjà 1.6 millions d’accessions de plantes des ressources phytogénétiques dans un pool mondial qui protège les cultures et facilite leurs échanges pour la recherche, la formation et l’élevage. Une partie des bénéfices découlant de l’utilisation du matériel provenant du Système Multilatéral et d’autres contributions sont réinvesties pour aider les agriculteurs dans les pays en développement à conserver et utiliser la diversité des cultures dans leurs champs,» selon le Dr. Shakeel Bhatti. « Le défi dans les prochaines années est d’assurer la conservation à long terme des cultures importantes ainsi que renforcer la capacité des agriculteurs et des chercheurs pour utiliser ces ressources irremplaçables ».

Le Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures est une organisation internationale indépendante qui vise à assurer la base d’une agriculture diversifiée et durable pour soutenir la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté. Le Fonds fiduciaire offre un financement durable aux principales collections mondiales de ressources phytogénétiques de plantes, favorise la disponibilité des collections et des informations, les fonds d’assistance technique et le renforcement des capacités dans le monde entier. Il soutient également le Svalbard Global Seed Vault. Le Fonds fiduciaire constitue un élément essentiel pour la stratégie de financement du Traité. Les contributions récentes provenant de la Norvège seront utilisées pour financer à long terme trois collections de cultures internationales présentes en Afrique, y compris le riz. « Conserver et rendre la diversité des cultures disponibles fournit des options ». a conclu Mme. Haga. «Une de ces options pourrait bien sauver l’avenir de l’agriculture et de la nourriture que nous mangeons.»

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Mme Marie Haga est le directeur exécutif du Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures, elle est également chef du conseil d’administration de l’institut norvégien de la recherche sur la nature pour la région du Proche Orient et de l’Afrique du nord. Elle a été auparavant directrice des énergies renouvelables de la Fédération Norvégienne des Industries, elle a également occupé des postes de direction dans les ambassades norvégiennes à New York et New Delhi, elle a aussi été membre du Parlement en Norvège de 2001 à 2009.

Mme Haga a été Secrétaire des affaires étrangères et a occupé trois postes ministérielles : Ministre de la Culture, Ministre des Affaires Locales et Régionales et Ministre du pétrole et de l’énergie.

Le Dr. Shakeel Bhatti est le Secrétaire du Traité International sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (TIRPAA) à la FAO. Avant de devenir Secrétaire du Traité, il était le chef de la section chargée des travaux de l’OMPI sur le droit concernant la propriété intellectuelle en relation avec les ressources phytogénétiques, la biodiversité, le savoir traditionnel et la biotechnologie. Dr Shakeel Bhatti a enseigné le droit international des brevets et de la politique des ressources génétiques dans plusieurs universités en Inde, au Japon et en Suède. 

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