Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture

Une nouvelle étude marquante présente des métriques pertinentes à l'échelle mondiale pour éclairer les stratégies concernant les ressources phylogénétiques.

23/10/2023

Rome, le 23 octobre 2023 – Le Traité international a publié une étude intitulée Les plantes qui nourrissent le monde – Données de base et métriques visant à éclairer les stratégies de conservation et d'utilisation des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture, rassemblant des données fondamentales sur plus de 350 cultures vivrières et agricoles, réalisée en collaboration avecl’Alliance de Bioversité Internationale et CIAT (Alliance of Bioversity International and CIAT) et le Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures (Global Crop Diversity Trust). C'est la première fois que des bases de données provenant de diverses sources mondiales sont regroupées pour créer un ensemble complet d’outils de mesures (métriques) visant à éclairer la prise de décision en matière de gestion des RPGAA.

Une équipe d'experts internationaux a collaboré pour présenter des métriques spécialisées pertinentes à l’utilisation, l'interdépendance, la demande, l'offre et à l'état de sécurité des cultures vivrières et agricoles. Les sources consultées comprennent des bases de données mondiales telles que FAOSTAT, le magasin de données (Data store) du Traité international, FAO WIEWS, Genesys PGR, GBIF, PlantSearch, le SeedPortal de la Chambre forte mondiale de Svalbard, la base de données PLUTO de l'UPOV et la base de données Entrez du NCBI.

Interdépendance et évolution des exigences

Dans l’ensemble, l’étude met fortement en évidence l’interdépendance entre pays et régions en matière de ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture. Pour bon nombre des cultures étudiées, le matériel génétique utilisé par les obtenteurs, les chercheurs et les agriculteurs pour développer des variétés est demandé par des destinataires et distribué à ces derniers dans de nombreux pays et régions différents. Cela est vrai non seulement pour les cultures vivrières de base, mais également pour un large éventail de plantes utilisées dans l’alimentation et l’agriculture.

L’un des enseignements tirés de cette étude approfondie est que les cultures qui sont actuellement les plus commercialisées et transportées et celles qui sont les plus demandées ne sont pas nécessairement celles sur lesquelles il existe suffisamment de recherches ou qui sont assez bien conservées et rendues disponibles.

En outre, les données de l’étude démontrent que la demande de cultures évolue dans le temps et l’espace géographique. Certaines cultures qui ne représentaient guère d’intérêt il y a 20 ans, lors de l'adoption du Traité international, émergent aujourd'hui rapidement et méritent davantage d'attention de la part des décideurs des secteurs public et privé. Il s’agit notamment de cultures importantes pour l’adaptation au changement climatique ou qui ont gagné en popularité à la suite de changements apparus dans les régimes alimentaires ou dans la demande du marché, en particulier dans notre quête pour lutter contre la malnutrition croissante.

Élargir le panier pour assurer la sécurité alimentaire à l’avenir

L'étude présente une base de référence, avec des métriques reproductibles qui peuvent être utilisées pour surveiller les tendances tous les 5 à 10 ans. Bien que ces outils de mesure ne puissent pas prédire précisément quelles cultures seront très demandées dans 20 ans, l'étude montre que cette demande évolue considérablement au fil du temps et qu'il serait utile de surveiller ces tendances pour éclairer la prise de décision en matière de conservation, d'échange et d'utilisation des ressources phytogénétiques.

Alors que les conditions actuelles du changement climatique ont de graves conséquences sur les conditions de croissance partout dans le monde et que la perte de biodiversité augmente, l’étude souligne l’importance d’élargir le panier de cultures et de variétés de cultures afin d’assurer la sécurité alimentaire à l’avenir. Plus l’assortiment alimentaire est varié, mieux c’est, notamment en termes de résilience face à de telles menaces.

Dans la semaine du 20 au 24 novembre 2023, les Parties contractantes[1] au Traité international se réuniront au siège de la FAO à Rome, en Italie, pour assister à la dixième session de l'Organe directeur. L'étude peut être consultée comme un atout pour la prise de décision fondée sur l'information en vue d'améliorer la mise en œuvre du Traité international et de son Système multilatéral d'accès et de partage des avantages.

Conversations au sein du Traité: explorer les tendances et les histoires derrière l'étude

Outre l'étude et la base de données, le podcast « Conversations au sein du Traité » contient de nouveaux épisodes, avec des entretiens approfondissant les tendances visibles derrière les données présentées dans l'étude. Dans les épisodes, l'ethnobotaniste Cassandra Quave s'entretient avec des auteurs de l'étude, des chercheurs, un agriculteur et un chef cuisinier à propos des développements dont ils sont témoins dans leurs domaines respectifs.

 

#ToutCommenceParUneGraine

@PlantTreaty

#Cultures #SécuritéAlimentaire#MétriquesDeCulture

 

Publication: https://www.fao.org/3/cc6876en/cc6876en.pdf

Plus d’info: https://www.fao.org/plant-treaty/areas-of-work/the-multilateral-system/plant_genetic_metrics

Podcast: https://soundcloud.com/unfao/sets/treaty-talks

 



[1] Actuellement, 150 Parties contractantes, dont l'Union européenne.

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